Des attaques menées par la police israélienne contre des maisons palestiniennes font 31 blessés

Des manifestants palestiniens et des colons juifs s'affrontant à Sheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, le 13 février 2022. (Reuters)
Des manifestants palestiniens et des colons juifs s'affrontant à Sheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, le 13 février 2022. (Reuters)
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Publié le Jeudi 25 août 2022

Des attaques menées par la police israélienne contre des maisons palestiniennes font 31 blessés

  • «Nous sommes aux premières lignes, défendant chaque centimètre carré de la Palestine par tous les moyens», a déclaré le porte-parole du Fatah
  • Le président Abbas a téléphoné à une famille dans le quartier de Sheikh Jarrah pour lui témoigner son soutien

RAMALLAH: Des dizaines de personnes ont été blessées lors de violents affrontements à Jérusalem-Est dimanche soir alors que les colons poursuivaient leurs tentatives d'expulsion forcée de familles palestiniennes de leurs maisons.

Pour la deuxième journée consécutive, la police israélienne est descendue dans les rues du quartier de Sheikh Jarrah, fermant les rues et les ruelles proches de la maison de Fatima Salem et de sa famille, et utilisant de l'eau, des agents à cheval, des grenades assourdissantes et des balles en caoutchouc pour disperser la foule.

Les attaques des colons contre les habitants de Jérusalem dans le quartier se sont poursuivies jusqu'au petit matin, des groupes lançant des pierres sur les maisons, pulvérisant du gaz poivré et hissant des drapeaux israéliens. D'autres parcouraient les rues, provoquant les habitants, chantant et dansant.

Selon le Croissant-Rouge palestinien, 31 personnes ont été blessées après avoir été touchées par des grenades assourdissantes, des balles en caoutchouc et du gaz poivré. Parmi elles figurenttrois ambulanciers, un journaliste et deux militants étrangers. La police a procédé à l’arrestation de 11 habitants de Jérusalem.

La tension est montée dans le quartier après qu'Itamar Ben Gvir, membre de l'extrême droite israélienne à la Knesset, y a installé son bureau en guise de solidarité avec les colons qui tentent de s'emparer des maisons palestiniennes.

Alors que la provocation gagnait en violence, la police et les gardes-frontières israéliens – qui se sont déployés principalement pour protéger les colons – se sont joints aux attaques contre les citoyens palestiniens, ce qui a provoqué une nouvelle escalade du conflit.

Abdulfattah Eskafi, l'un des 28 propriétaires à Sheikh Jarrah qui ont été attaqués, a déclaré que la situation empirait.

«La violence des colons contre nous a redoublé d’intensité lorsqu’ils n'ont pas réussi à nous faire quitter les lieux en tant que groupe», a-t-il affirmé à Arab News. «Ils essaient de nous isoler et de nous expulser maison après maison».

Il a décrit les événements de dimanche soir comme une «guerre de rue», ajoutant que la police israélienne avait protégé les colons et attaqué les Palestiniens avec «une brutalité excessive».

«Ils veulent prendre le contrôle du quartier de Sheikh Jarrah – ce qu’ils n’ont pas le droit de faire – par tous les moyens possibles», a précisé Abdulfattah Eskafi.

Les factions palestiniennes, dont le Fatah, le Hamas et le Jihad islamique, ont menacé de réagir violemment si les attaques des colons et de la police se poursuivaient.

Le porte-parole du Fatah, Osama al-Qawasma, a affirmé à Arab News: «Le Fatah demande à ses membres et à notre peuple d'être présents à Sheikh Jarrah pour affronter directement les colons et les forces d'occupation qui cherchent à judaïser Sheikh Jarrah et à expulser les familles de leurs maisons.

«Nous sommes aux premières lignes, défendant chaque centimètre carré de la Palestine par tous les moyens.»

Le secrétaire général du comité central du Fatah, Jibril Rajoub, a affirmé que le «terrorismeisraélien» était à mettre en cause pour la tension actuelle à Sheikh Jarrah.

Il a déclaré à Arab News qu'il condamnait le «nettoyage ethnique de tout ce qui touchait à l'islam, au christianisme et à l'arabisme dans Jérusalem occupée».

Par ailleurs, le président palestinien, Mahmoud Abbas, s'est entretenu au téléphone avec Fatima Salem, dont la maison a été attaquée, pour lui exprimer son soutien, à elle ainsi qu’à sa famille.

«Nous sommes de tout cœur avec vous, nos cœurs et nos pensées sont avec vous, et l'occupation prendra bientôt fin», a-t-il déclaré.

Abbas a également salué les sacrifices des habitants de Jérusalem et leur fermeté face aux mesures arbitraires des forces d'occupation israéliennes.

Les dernières attaques contre les Palestiniens ont fait craindre une répétition du violent conflit entre le Hamas et Israël qui avait duré onze jours en mai de l'année dernière, à la suite de provocations similaires par des colons et des partisans de Bin Gvir.

Abdulatif al-Qanou, porte-parole du Hamas, a affirmé à Arab News: «Les habitants de Sheikh Jarrah ne sont pas seuls. La résistance palestinienne est prête à les défendre et elle suit de près les agissements israéliens.

«Nous ne pouvons pas permettre à l'occupation de répéter l'expérience du déplacement des quartiers et des zones de Jérusalem occupée.»

Le gouvernement israélien essaie de faire sortir environ 100 familles de 28 propriétés, et de donner celles-ci aux colons. Environ 100 personnes de 19 familles juives vivent actuellement dans trois maisons du quartier de Sheikh Jarrah.

Les événements de ces derniers jours à Sheikh Jarrah ont fait la une sur les plates-formes desréseaux sociaux utilisées par les Palestiniens.

Le quartier a une grande importance car il est situé à Jérusalem, et tout événement qui se déroule dans la ville a une résonance plus importante que ceux qui se produisent en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

En raison de l’emplacement de Sheikh Jarrah, la police israélienne ne peut pas recourir à la force meurtrière contre les Palestiniens comme le font les forces armées en Cisjordanie et aux frontières avec la bande de Gaza, ce qui signifie que les manifestations à Sheikh Jarrahs’annoncent plus longues.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 


Aux confins de Gaza, Macron appelle à une reprise rapide de l'aide humanitaire

Accueilli à al-Arich par son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, M. Macron a également condamné "avec force" les attaques visant les humanitaires et secouristes dans la bande de Gaza, deux semaines après la mort de secouristes tués par des tirs israéliens dans le territoire palestinien. (AFP)
Accueilli à al-Arich par son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, M. Macron a également condamné "avec force" les attaques visant les humanitaires et secouristes dans la bande de Gaza, deux semaines après la mort de secouristes tués par des tirs israéliens dans le territoire palestinien. (AFP)
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  • "La situation aujourd'hui est intenable et elle n'a jamais été aussi grave", a déclaré le président français, appelant "à une reprise le plus rapidement possible de l'aide humanitaire"
  • La quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza ont été déplacés au moins une fois par les combats et vivent dans un territoire dévasté et assiégé depuis le début de la guerre

AL-ARISH: Emmanuel Macron a affirmé mardi que la reprise de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza était "la priorité des priorités", lors d'une visite à al-Arich, avant-poste égyptien du soutien humanitaire à Gaza où la situation est "intenable, selon le président français.

Cette rare visite d'un dirigeant européen aux confins de la bande de Gaza intervient dans un contexte tendu, alors que Israël a repris ses opérations militaires le 18 mars après deux mois de trêve. Israël bloque par ailleurs depuis le 2 mars l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza.

"La situation aujourd'hui est intenable et elle n'a jamais été aussi grave", a déclaré le président français, appelant "à une reprise le plus rapidement possible de l'aide humanitaire", "la priorité des priorités", selon lui.

La quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza ont été déplacés au moins une fois par les combats et vivent dans un territoire dévasté et assiégé depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.

Accueilli à al-Arich par son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, M. Macron a également condamné "avec force" les attaques visant les humanitaires et secouristes dans la bande de Gaza, deux semaines après la mort de secouristes tués par des tirs israéliens dans le territoire palestinien.

"Nous condamnons évidemment avec force ces attaques, et il faut qu'ensuite la vérité soit établie comme il se doit,  parce que le monde a des règles, et c'est une bonne chose", a-t-il déclaré.

Le 23 mars, 15 personnes ont été tuées par des tirs israéliens sur des ambulances à Rafah, point de passage entre l'Egypte et Gaza à 50 km d'al-Arich, selon l'ONU et le Croissant-rouge palestinien. Le drame suscite un tollé international et le chef de l'armée israélienne a ordonné lundi une "enquête plus approfondie".

"Pas un projet immobilier" 

"La protection des civils et du personnel humanitaire ainsi qu'un plein accès de l'aide humanitaire constituent des obligations en vertu du droit international et du droit international humanitaire et doivent être respectées", avaient déjà plaidé lundi au Caire les présidents Macron et al-Sissi ainsi que le roi Abdallah II de Jordanie, dans une déclaration conjointe.

Ils ont aussi "appelé à un retour immédiat au cessez-le-feu pour que les Palestiniens soient protégés et reçoivent de l'aide humanitaire en quantité et dans les plus brefs délais".

Un message réitéré de vive voix à Donald Trump dans un appel téléphonique à quatre, juste avant que le président américain ne reçoive le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à la Maison Blanche.

Interrogé mardi lors d'un point de presse à al-Arich sur les déclarations de Donald Trump, qui avait évoqué une prise de contrôle de la bande de Gaza par les Etats-Unis pour la reconstruire et en faire la "Riviera du Moyen-Orient", M. Macron a répondu que le territoire palestinien n'était "pas un projet immobilier".

"La réalité, c'est que vous avez 2 millions de personnes qui sont enfermées (...)  Après des mois et des mois de bombardements d'une guerre terrible, des dizaines de milliers de personnes ont perdu la vie. Vous avez des dizaines de milliers d'enfants qui sont mutilés sans famille. C'est ça dont on parle quand on parle de Gaza. C'est pas d'un projet immobilier", a souligné M. Macron.

Depuis octobre 2023, plus de 330 travailleurs humanitaires, la plupart d'entre eux appartenant à l'Unrwa, l'agence des Nations unies d'aide aux réfugiés palestiniens, ont été tués dans la bande de Gaza, selon les données de l'ONU datant de novembre.


L'angoisse de familles d'otages à Gaza après la reprise des frappes israéliennes

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son gouvernement soutiennent, contre l'avis de la plupart des familles et proches d'otages, qu'une pression militaire accrue est le seul moyen de forcer le Hamas à rendre les otages, morts ou vivants, encore captifs dans Gaza. (AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son gouvernement soutiennent, contre l'avis de la plupart des familles et proches d'otages, qu'une pression militaire accrue est le seul moyen de forcer le Hamas à rendre les otages, morts ou vivants, encore captifs dans Gaza. (AFP)
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  • "On ne sait pas grand-chose mais une chose qui est sûre, c'est que la pression militaire sur Gaza met en danger les otages", dit-elle dans un entretien à l'AFP
  • Son fils, aîné d'une fratrie de trois enfants, a été capturé le 7 octobre 2023 dans une base en lisière de Gaza, alors qu'il "était en pyjama et sans arme"

JERUSALEM: "Nos enfants sont en danger", affirme Herout Nimrodi, dont le fils Tamir, soldat israélien enlevé à l'âge de 18 ans est toujours captif dans la bande de Gaza, exprimant comme d'autres proches d'otages l'angoisse quotidienne des familles depuis qu'Israël y a repris ses bombardements.

"On ne sait pas grand-chose mais une chose qui est sûre, c'est que la pression militaire sur Gaza met en danger les otages", dit-elle dans un entretien à l'AFP.

Son fils, aîné d'une fratrie de trois enfants, a été capturé le 7 octobre 2023 dans une base en lisière de Gaza, alors qu'il "était en pyjama et sans arme".

Le jeune homme, qu'elle qualifie de "joyeux, curieux, altruiste, créatif", était soldat dans l'unité du Cogat, organisme du ministère de la Défense supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens.

Il a eu le temps d'envoyer un message à sa mère évoquant les tirs de roquettes, mais 20 minutes après cet appel, il a été enlevé avec deux autres soldats, tués deux mois plus tard dans Gaza, dans des conditions non encore totalement élucidées.

"Négociations" 

Mme Nimrodi n'a reçu aucun signe de vie de son fils depuis la vidéo de son enlèvement diffusée par le Hamas le 7 octobre 2023, le jour où le mouvement islamiste a déclenché la guerre.

La trêve ayant tenu du 19 janvier au 17 mars a permis le retour de 33 otages israéliens, dont huit dans des cercueils, en échange de la libération de quelque 1.800 prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Mais le 18 mars, après plusieurs semaines de désaccord avec le Hamas sur la façon de prolonger le cessez-le-feu, Israël a repris des opérations militaires à grande échelle dans la bande de Gaza, en commençant par des bombardements intenses.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son gouvernement soutiennent, contre l'avis de la plupart des familles et proches d'otages, qu'une pression militaire accrue est le seul moyen de forcer le Hamas à rendre les otages, morts ou vivants, encore captifs dans Gaza.

Sur les 251 otages enlevés lors de l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023, 58 sont toujours retenus à Gaza, dont 34 morts selon l'armée israélienne.

"Pendant un an et demi, ça n'a pas marché, ce qui a fonctionné, ce sont les négociations et la pression [du président américain Donald Trump]", affirme Mme Nimrodi, déplorant, comme le président israélien Isaac Herzog le 25 mars que "la question des otages [ne soit] plus la priorité en Israël".

Tamir Nimrodi, qui a eu 20 ans en captivité, est l'un des 24 otages présumés vivants encore à Gaza mais l'un des rares dont aucune preuve de vie n'a été fournie depuis son enlèvement.

Mme Nimrodi participe régulièrement aux rassemblements des familles d'otages à Tel-Aviv, mais toutes ne sont pas d'accord entre elles et certains proches des captifs soutiennent le choix des armes plutôt que la négociation.

"Le Hamas ne libérera jamais les otages de bon coeur et sans pression militaire, on ne les reverra jamais", affirme Tzvika Mor, dont le fils Eitan a été enlevé du festival de musique Nova.

Fondateur du Forum Tikva ("Espoir" en hébreu), qui regroupe plusieurs proches d'otages, M. Mor estime que "chaque fois que le Hamas dit: pouce, le gouvernement négocie au lieu de lui mettre plus de pression pour libérer tous les otages en une seule fois".

"Tellement dur" 

Mais pour Dani Miran, pilier des rassemblements pour les otages dont le fils Omri, 48 ans, a été enlevé de son domicile au kibboutz Nahal Oz, "la crainte que nos otages soient touchés par des frappes israéliennes est quotidienne".

M. Miran, qui va avoir 80 ans, raconte que "les otages qui sont revenus ont témoigné que quand l'armée israélienne attaque à Gaza, les otages en subissent les conséquences".

Il se dit renforcé par le soutien "du peuple" et assure rester "fort" pour son fils, qui a deux filles.

"On vient de fêter les deux ans d'Alma, sa plus jeune fille, son second anniversaire sans son père, c'est tellement dur", dit-il.

"Je veux prendre Omri dans mes bras et lui dire comment tout le peuple se bat pour que tous les otages reviennent en une seule fois", a-t-il dit au micro lors du rassemblement hebdomadaire samedi soir à Tel-Aviv.

Quelques jours avant la Pâque juive, fête qui célèbre la liberté retrouvée des Hébreux après l'esclavage en Egypte, selon la Bible, Mme Nimrodi, dont le prénom Herout signifie "Liberté", attend son fils.

"Il aime tellement cette fête", ajoute-t-elle.

 


L'Arabie saoudite achève les préparatifs de son pavillon pour l'Exposition universelle de 2025

Avec plus de 700 événements et activités, le pavillon vise à offrir une expérience immersive aux visiteurs. (SPA)
Avec plus de 700 événements et activités, le pavillon vise à offrir une expérience immersive aux visiteurs. (SPA)
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  • Avec plus de 700 événements et activités, le pavillon vise à offrir une expérience immersive aux visiteurs.
  • Il mettra en lumière le paysage culturel et innovant de l'Arabie saoudite

DUBAI : L'Arabie saoudite a achevé la construction et les préparatifs de son pavillon pour l'Expo 2025, qui ouvrira ses portes à Osaka le 13 avril.

Avec plus de 700 événements et activités, le pavillon vise à offrir une expérience immersive aux visiteurs.

Il mettra en lumière le paysage culturel et innovant de l'Arabie saoudite, tout en dévoilant de nouvelles initiatives conçues pour encourager le public japonais à explorer le royaume et à s'y connecter.

Au cours des deux derniers mois, le pavillon saoudien a lancé une tournée dans sept villes japonaises, offrant aux communautés locales et aux touristes la possibilité de profiter de l'hospitalité saoudienne et d'explorer la culture du Royaume.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

Cet article a été publié à l'origine sur Arab News Japan