Crypto-milliardaire à 29 ans, Sam Bankman-Fried veut faire don de sa fortune de son vivant

Sam Bankman-Fried (AFP)
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Publié le Dimanche 13 février 2022

Crypto-milliardaire à 29 ans, Sam Bankman-Fried veut faire don de sa fortune de son vivant

  • Les parlementaires américains ont convoqué Sam Bankman-Fried pour discuter de la régulation des actifs numériques en sa qualité de cofondateur et directeur général de la plateforme d’échange de crypto-monnaies FTX.
  • La fortune personnelle de M. Bankman-Fried est estimée à près de 25 milliards de dollars par le magazine Forbes, faisant de lui le 68e homme le plus riche de la planète.

PARIS: Une fois n’est pas coutume, Sam Bankman-Fried a revêtu mercredi un costume-cravate, délaissant ses traditionnels sweat à capuche et T-shirt foncé le temps d’une audition face à des sénateurs américains.

Les parlementaires avaient convoqué le multimilliardaire de 29 ans pour discuter de la régulation des actifs numériques en sa qualité de co-fondateur et directeur général de la plateforme d’échange de cryptomonnaies FTX.

Moins de trois ans après sa création, l’entreprise vient d’être valorisée à 32 milliards de dollars, une capitalisation qui la rapproche des géants Coinbase et Binance. La fortune personnelle de M. Bankman-Fried, devenu l'un des visages les plus célèbres des cryptomonnaies, est estimée à près de 25 milliards de dollars par le magazine Forbes, faisant de lui le 68e homme le plus riche de la planète.

"Le ton était plutôt consensuel", a confié le jeune patron à l’AFP. "De nombreux sénateurs veulent sincèrement en savoir plus sur ce marché et les moyens qu’a le gouvernement pour mieux le superviser".

De Hong Kong aux Bahamas

Fils d’universitaires et diplômé en sciences physiques du prestigieux Massachussetts Institute of Technology (MIT), Sam Bankman-Fried a travaillé comme courtier à Wall Street avant de s’orienter, à partir de 2017, vers les cryptomonnaies.

Il observe alors d’importantes variations de prix entre les différentes plateformes d'échange et en tire profit en achetant et revendant des actifs numériques à très haute fréquence.

"Début 2018, on trouvait un écart de 5% à 25% entre les échanges américains et japonais", raconte-t-il. "Il y avait une demande gigantesque en cryptomonnaies depuis le Japon et pas assez de teneurs de marché pour soutenir l’offre", rendant les prix japonais plus élevés.

Le jeune entrepreneur crée un fonds d’investissement en cryptomonnaies, Alameda Research, s’installe à Hong Kong, puis y lance FTX avec Gary Wang.

M. Bankman-Fried réside aujourd’hui aux Bahamas, où les impôts sont presque nuls, et y a déplacé le siège social de sa plateforme. Il justifie son lieu de résidence par le fait qu'il s'agit de "l’un des rares pays à disposer d’un régime complet sur l’octroi de licences pour les cryptomonnaies".

Sur Twitter, où il utilise le pseudo SBF, et dans ses interventions médiatiques, M. Bankman-Fried se fait le chantre d’un accès plus fluide au marché des cryptos pour le grand public, particulièrement aux Etats-Unis.

"Ce serait sain pour tous les acteurs s’il existait un dispositif réglementaire permettant d’obtenir des permis", défend-il, souhaitant que l'agence américaine en charge des produits dérivés (CFTC) joue un rôle plus actif. Une filiale destinée aux clients américains, FTX US, a ouvert en 2020.

Le succès de FTX a permis à la plateforme de nouer de prestigieux partenariats, notamment avec le néo-retraité et légende du football américain Tom Brady et son épouse, l’ex-mannequin brésilien Gisele Bündchen.

Le groupe s’est aussi offert un encart publicitaire pour le Super Bowl, dimanche, promettant des prix en bitcoins à des téléspectateurs devinant l'heure exacte à laquelle le spot serait diffusé.

Altruisme efficace

Malgré ses milliards, M. Bankman-Fried affirme s’imposer un mode de vie spartiate, dormir seulement quatre heures par nuit et ne pas avoir l’intention de fonder de famille.

Il s’identifie au courant de l’altruisme efficace, qui vise à orienter les donations et les ressources de manière optimale grâce à une analyse détaillée de leurs effets.

"La question n’est pas seulement de savoir comment faire de bonnes actions de son vivant, mais sur quoi se focaliser ", explique le jeune homme, qui s'est engagé à reverser la quasi-totalité de la fortune qu’il aura accumulée.

Il estime avoir déjà donné entre 50 et 100 millions de dollars à des causes comme la lutte pour le bien-être animal (il est lui-même vegan), contre les maladies tropicales négligées ou contre le réchauffement climatique.

Interrogé sur l’impact écologique du bitcoin, potentiellement en contradiction avec son engagement pour le climat, l’entrepreneur se dit convaincu que le processus de création de la cryptomonnaie ainsi que les transactions vont de plus en plus se faire au moyen d'énergies renouvelables.

Conscient des sommes vertigineuses qu’il brasse, M. Bankman-Fried, qui a fait partie des plus gros donateurs de la campagne présidentielle de Joe Biden en 2020, n’a pas de problème à ce que les montants soient rendus publics.

"Si vous essayez d’avoir un fort impact positif sur le monde, ce sont des choses que les gens vont finir par savoir", estime-t-il.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.