Les convois anti-pass et anti-Macron se rapprochent de Paris, malgré l'interdiction

Un manifestant tient une pancarte indiquant "Félicitations, Paris, Bruxelles" alors qu'un soi-disant "Convoi de la Liberté" (Convoi de la Liberté) traverse Le Mans, dans l'ouest de la France, le 11 février 2022. (AFP)
Un manifestant tient une pancarte indiquant "Félicitations, Paris, Bruxelles" alors qu'un soi-disant "Convoi de la Liberté" (Convoi de la Liberté) traverse Le Mans, dans l'ouest de la France, le 11 février 2022. (AFP)
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Publié le Vendredi 11 février 2022

Les convois anti-pass et anti-Macron se rapprochent de Paris, malgré l'interdiction

  • Un total de quelque 1.800 véhicules, selon une source policière, faisaient route à la mi-journée vers la capitale
  • Les manifestants exigent le retrait du pass vaccinal et défendent des revendications sur le pouvoir d'achat ou le coût de l'énergie

PARIS : Partis en convois de toute la France, des milliers d'opposants au pass vaccinal ou au gouvernement se rapprochaient vendredi de Paris, en dépit de l'interdiction décrétée par la préfecture de police et de la fermeté affichée par les autorités.

Dès le lever du jour, des cortèges de centaines de voitures particulières, camping-cars et camionnettes sont partis de Lille, Strasbourg ou Vimy (Pas-de-Calais) ou de Châteaubourg (Ille-et-Vilaine), direction la capitale.

La police a estimé dans l'après-midi leur nombre à quelque 3.300 véhicules, dont un millier sur la RN20 en provenance d'Orléans et 500 sur l'autoroute A10-A11 venue du Mans. C'est une action "d'une ampleur phénoménale", a dit à l'AFP un coordinateur du mouvement.

"Il y a des gens de tous horizons, pas du tout que des fachos. On est des citoyens, on a des familles, on travaille, on est juste solidaires contre le gouvernement", a résumé, depuis Vimy, Sarah, une tatoueuse de 40 ans venue de Lens saluer le convoi.

Rassemblement hétéroclite d'opposants au président Emmanuel Macron et de "gilets jaunes" qui ont protesté contre son gouvernement en 2018-2019, le mouvement s'est constitué sur les réseaux sociaux et les messageries cryptées sur le modèle de la mobilisation qui paralyse la capitale canadienne Ottawa.

Les manifestants exigent d'abord le retrait du pass vaccinal et défendent aussi des revendications sur le pouvoir d'achat ou le coût de l'énergie.

« Ne pas déranger »

Réfutant toute volonté de bloquer la capitale, les participants espèrent passer la nuit à ses portes puis grossir samedi les rangs des cortèges contre le pass vaccinal organisés chaque semaine.

"C'est important de ne pas déranger les autres usagers, de garder la population de notre côté comme au Canada", a lancé Robin, depuis un parking à Illkirch-Graffenstaden, en banlieue de Strasbourg.

"Il faut être très ferme" en cas de tentatives de blocage, a mis en garde le Premier ministre Jean Castex sur France 2. "La vaccination est une forme de respect des autres".

"Est-ce qu'on est en train de rendre service au gouvernement en passant pour des emmerdeurs ? Est-ce qu'on est en train de servir de levier mais en étant pas assez pour vraiment faire basculer les choses", s'interroge David, un artisan de 51 ans qui a rejoint le convoi breton. 

Certains manifestants entendent atteindre ensuite Bruxelles pour une "convergence européenne" prévue le 14 février. Les autorités belges ont interdit l'accès de la capitale.

Vendredi, d'autres répandaient aussi des appels à occuper samedi des ronds-points en régions.

"Je lance un appel à rejoindre toutes les grandes villes pour les occuper, multipliez les points de rassemblements", a lancé dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux l'un des initiateurs du mouvement, sous le pseudonyme de Rémi Monde.

Si des participants s'affichent comme des citoyens "apolitiques" et "apartisans", le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a mis en garde vendredi contre la "tentative d'instrumentalisation" politique de la "lassitude des Français" vis-à-vis de la pandémie de Covid-19, à deux mois de l'élection présidentielle.

Le chef de file des Patriotes Florian Philippot, dont les troupes défilent chaque samedi à Paris contre les restrictions sanitaires, a prévu d'accueillir vendredi soir les manifestants place Denfert-Rochereau, dans le sud de la capitale.

« On n'a pas peur »

La préfecture de police de Paris a décrété jeudi l'interdiction dans la capitale de cette mobilisation en raison de "risques de troubles à l'ordre public".

Un "dispositif spécifique" doit être mis en place "pour empêcher les blocages d'axes routiers, verbaliser et interpeller les contrevenants", qui encourent six mois de prison et 7.500 euros d'amende, a indiqué la préfecture.

"J'ai créé un certain nombre de fourrières provisoires qui nous permettront avec plusieurs dizaines de véhicules de remorquage de mettre fin à tout blocage (...) le dispositif est prêt, il sera ferme et nous ferons en sorte que la liberté de circulation puisse s'exercer", a déclaré devant la presse le préfet de police, Didier Lallement.

Des véhicules blindés de la gendarmerie ont été déployés dans la capitale vendredi après-midi.  

Les convois n'en ont pas moins maintenu leur cap, animé par un esprit de convivialité et de lien social similaire à celui qui avait imprégné le début du mouvement des "gilets jaunes".

Des soutiens à la mobilisation ont déposé deux recours devant le tribunal administratif de Paris pour annuler l'interdiction de rassemblement.

"J’ai eu l’impression que le tribunal a été sensible (à nos arguments) qui a demandé à plusieurs reprises des éléments tangibles de la part de la préfecture. Ils ont été dans l’incapacité d’en produire", a déclaré à l'AFP, Me Juan Branco qui défendait un des recours.

La décision du tribunal est attendu dans les heures qui viennent.

 


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.