France-Algérie: 5e édition du prix Bouamari-Vautier à l’IMA

L’Association France-Algérie (AFA) organise la 5e édition du prix Bouamari-Vautier. Photo fournie.
L’Association France-Algérie (AFA) organise la 5e édition du prix Bouamari-Vautier. Photo fournie.
Short Url
Publié le Vendredi 11 février 2022

France-Algérie: 5e édition du prix Bouamari-Vautier à l’IMA

  • La cérémonie de remise de prix est prévue le 14 février à l’Institut du monde arabe en présence d’Arnaud Montebourg, président de l’AFA, et de Jack Lang, président de l’IMA
  • Le prix Bouamari-Vautier, soutenu par l’ambassade de France et les instituts français en Algérie, porte les noms de deux grands réalisateurs, l’un algérien, l’autre français

PARIS: En partenariat avec l’Institut du monde arabe (IMA), l’Association France-Algérie (AFA) organise la 5e édition du prix Bouamari-Vautier. La cérémonie de remise de prix est prévue le 14 février à l’Institut du monde arabe en présence d’Arnaud Montebourg, président de l’AFA, et de Jack Lang, président de l’IMA.

Créée en 1963 par Edmond Michelet, alors garde des sceaux, avec le soutien du général de Gaulle et la volonté de personnalités de la société civile comme Germaine Tillion, Raymond Aron, Stéphane Hessel, Jean Daniel et François Mauriac, l’AFA s’inscrit dans un esprit de renforcement des relations d’amitié, de fraternité et des liens culturels entre les deux peuples.

ima

Nous célébrerons bientôt le 60e anniversaire des accords d’Évian. Le prix Bouamari-Vautier, soutenu par l’ambassade de France et les instituts français en Algérie, porte les noms de deux grands réalisateurs, l’un algérien, l’autre français. Ils sont considérés en Algérie comme les pères fondateurs du cinéma algérien. Ce prix, qui récompense chaque année la production cinématographique algérienne d'aujourd'hui, comprend deux catégories: la fiction et le documentaire. «Le prix Bouamari-Vautier est destiné à honorer les réalisateurs et les réalisatrices du cinéma algérien émergent», soulignent les organisateurs.

 

Qui sont Mohamed Bouamari et René Vautier?

Mohamed Bouamari, acteur et réalisateur, a travaillé avec Gillo Pontecorvo pour La Bataille d’Alger (1966), Mohammed Lakhdar-Hamina pour Le Vent des Aurès (1967) et Costa-Gavras pour(1969). Il a réalisé les films suivants: Le Charbonnier (1972), L’Héritage (1974), À l’ombre des remparts (1988) et Le Mouton (2006).

René Vautier, réalisateur et scénariste, diplômé de l’Idhec, est aussi un anticolonialiste militant. Il fut un témoin actif de la guerre d’indépendance de l’Algérie. Parmi ses réalisations: Avoir 20 ans dans les Aurès (1972). Dès l'indépendance d'Alger, il a jeté les bases du cinéma algérien (il fut directeur du Centre audiovisuel d'Alger) et a créé un dispositif de projections itinérantes, appelé «Cinépop», destiné à instaurer un dialogue, grâce à l'image, entre les peuples d’Algérie et de France. Il est considéré en Algérie comme l’un des pères fondateurs du cinéma algérien.

Flora Boumia, coordinatrice de l’AFA et créatrice de l’agence d’ingénierie culturelle et de relations publiques Les 2 Rives (Les 2 RR), explique à Arab News en français les liens indéfectibles entre l’Algérie et la France. «J’ai deux amours: l’Algérie, mon pays de naissance, pour lequel j'ai un fort attachement, et la France, un pays que j’aime profondément, où j'ai grandi et qui a accueilli mes parents en 1972. Ces deux pays ont créé mon histoire.»

Elle ajoute: «C’est dans cet esprit que je me suis engagée dans l’Association France-Algérie, pour apporter ma contribution à la réalisation de ses objectifs. Je souhaitais participer au tissage de liens indestructibles, culturels et amicaux entre mes deux pays», conclut-elle.

«Une communauté sensible»
De son côté, Arnaud Montebourg, président de l’Association France-Algérie, considère le cinéma comme la meilleure chance de dialogue entre les deux peuples, les deux cultures. «L’Association France-Algérie est heureuse de faire mieux connaître le cinéma algérien émergent, et d’abord auprès du public français. Nous avons tant en commun. Les nouveaux talents qui marquent la scène de la création algérienne nous touchent et nous émeuvent parce qu’ils évoquent la commune condition humaine, ses drames et ses espoirs», déclare-t-il. «De part et d’autre de la Méditerranée se crée ainsi une communauté sensible, faite d’émotions ressenties en commun et de défis à relever ensemble. C’est la meilleure réponse aux fauteurs de discorde: nos deux peuples ont besoin de mieux se connaître et de faire vivre cet humanisme moderne, qui, depuis l’Antiquité et par-delà les épreuves, peut offrir au monde un témoignage de fraternité si nécessaire à notre temps», ajoute-t-il.

Histoires de l’Algérie contemporaine
Le jury est composé de six membres: Dominique Cabrera, réalisatrice et enseignante; Alexandre Arcady, producteur et réalisateur; Farid Bentoumi, réalisateur et acteur; Emmanuel Besnier, producteur et réalisateur; Denise Brahimi, auteure, spécialiste du cinéma maghrébin; Nadir Moknèche, réalisateur. Les films présentés lors de cette 5e édition racontent des histoires de l’Algérie contemporaine avec pour objectif de mieux comprendre la société algérienne d’aujourd’hui.

Cigare au miel de Kamir Aïnouz, Ibrahim de Samir Guesmi, La Vie d’après d’Anis Djaad, Rêve d’Omar Belkacemi, Soula de Salah Issaad et Voyage en Kabylie de Hace Mess et Mathieu Tuffreau représentent la sélection du jury des films de fiction. Les Visages de la victoire de Lyèce Boukhitine, Leur Algérie de Lina Soualem et Ne nous racontez plus d’histoire de Carole Filiu-Mouhali et Ferhat Mouhali figurent quant à eux dans la série documentaire.

La Vie d'après d’Anis Djaad, un film qui a été sélectionné au Festival international du film d’Amiens (2021), raconte l’histoire d’une femme de ménage qui vit seule dans un douar situé dans l’Ouest algérien. Elle mène une vie dure, mais la gagne honnêtement, et doit supporter les commérages et les rumeurs qui courent à son sujet. Pour y échapper, elle décide de quitter son village et de s’installer en ville. Sa vie deviendra-t-elle moins pénible?

Rêve d’Omar Belkacemi, sélectionné au festival Cinemed de Montpellier l’année dernière, raconte l’histoire de Koukou, un jeune de 20 ans qui vit en Kabylie, dans un village de haute montagne. Mais son look et son comportement original dérangent. Les sages du village finissent par l’interner dans un asile psychiatrique. Révolté par cette décision, son frère Mahmoud, qui enseigne la philosophie dans un lycée à Bejaïa, vient à son secours et tente de se dresser contre la morale et l’ordre établi. Mais il n’y parvient pas et n’a d’autre choix que de fuir le village.

Dans la catégorie documentaire, Ne nous racontez plus d’histoire, de Ferhat Mouhali et Carole Filiu-Mouhali, a été sélectionné par le festival PriMed (France, 2020), le Luxor African Film Festival (Égypte, 2020), le festival Vues d'Afrique (Montréal 2021), Beyond Borders (Kastellorizo, Grèce, 2021), le festival du Film et forum international sur les droits humains (Suisse, 2022). Il évoque les vies de Ferhat Mouhali et de Carole Filiu-Mouhali. Cette histoire est marquée par la guerre d’Algérie. Elle est une journaliste française, fille de pieds-noirs; lui est un réalisateur algérien qui milite pour les droits humains. Tous deux relatent leurs souvenirs traumatisants. Loin de l’historiographie officielle, ils ont rencontré des témoins dont la parole a été volontairement oubliée. Ils ont voulu mener un travail sur les mémoires et faire entendre une vérité plus apaisée entre les deux pays.

Lors de cette 5e édition, l’AFA remettra une récompense spéciale à l’un des films sélectionnés. La cérémonie de remise du prix Bouamari-Vautier, le 14 février prochain, sera suivie par la projection du film récompensé.

 


Comment célébrer la Journée de la fondation 2025 en Arabie saoudite

(fournie)
(fournie)
Short Url
  • La Journée de la fondation saoudienne vise à renforcer la fierté nationale des Saoudiens, en particulier des jeunes générations
  • À Riyad, les célébrations comprendront des feux d'artifice, des expositions sur le patrimoine saoudien et des concerts de musique

La Journée de la fondation saoudienne vise à renforcer la fierté nationale des Saoudiens, en particulier des jeunes générations.

Les festivités prévues pour la Journée de la Fondation de cette année mettront en valeur le patrimoine saoudien à travers la musique, les arts et les spectacles.

Principaux événements de la Journée de la fondation 2025

Les Nuits de la Fondation présenteront des concerts musicaux et poétiques avec d'éminents artistes saoudiens au théâtre Mohammed Abdu, au boulevard Riyad, le 22 février.

À Riyad, les célébrations comprendront des feux d'artifice, des expositions sur le patrimoine saoudien et des concerts de musique. Djeddah accueillera des parades maritimes, des marchés du patrimoine et des salons nautiques. À Médine, des expositions d'art et des séminaires culturels sur l'histoire du Royaume seront organisés, tandis qu'à Dammam, les visiteurs pourront assister à des spectacles folkloriques et à des séances de cinéma en plein air.

Spectacles musicaux

Plusieurs soirées musicales ajouteront à l'atmosphère de fête. Le 21 février, Mohammed Abdu jouera "Suhail Night" à l'arène Mohammed Abdu.

Le 22 février, Abdul Majeed Abdullah interprétera des chansons nationales à la Mohammed Abdu Arena.

En outre, le 22 février, un spectacle orchestral mettant en vedette l'orchestre et le chœur nationaux saoudiens sera suivi par des jeux de lumière et de son qui mettront en lumière la riche histoire du Royaume.

À Djeddah, les célébrations au musée Tariq Abdulhakim, du 20 au 22 février, offriront une atmosphère familiale remplie d'activités patrimoniales, artistiques et culturelles.

À Diriyah, une "expérience interactive 850" permettra aux visiteurs d'explorer les événements clés de l'histoire du Royaume, avec des activités immersives à l'intérieur et à l'extérieur.

Le Centre du roi Abdulaziz pour la culture mondiale (Ithra), à Dhahran, marquera la Journée de la fondation par une célébration de trois jours, du 20 au 22 février, avec des ateliers interactifs, des spectacles et de l'artisanat traditionnel.

La place accueillera des concerts de oud et d'autres activités, dont un photomaton où les visiteurs pourront se faire photographier en tenue traditionnelle.

Des maîtres artisans présenteront l'art complexe du tissage du bisht, et il y aura des activités éducatives, de la musique folklorique et des danses d'épée saoudiennes Ardah.

Le centre accueille les visiteurs de 16 à 23 heures.

La Commission des musées organise les célébrations de la Journée de la fondation au Musée national saoudien du 21 au 23 février. Cet événement propose des activités interactives, des programmes culturels et des spectacles.

Johnson Controls Arabia organise une soirée de célébration de la fondation le 21 février dans la maison historique Al-Sharbatly à Al-Balad, Djeddah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Riyad revêt sa couleur verte pour honorer la Journée de la fondation

C'est l'une des deux occasions - l'autre étant la fête nationale - où le Royaume se pare de drapeaux nationaux. (SPA)
C'est l'une des deux occasions - l'autre étant la fête nationale - où le Royaume se pare de drapeaux nationaux. (SPA)
Short Url
  • Les citoyens et les résidents descendront par milliers dans les rues aujourd'hui
  • La municipalité de Riyad a pris des mesures pour orner les rues de plus de 8 000 drapeaux nationaux

RIYAD : C'est l'une des deux occasions - l'autre étant la fête nationale - où le Royaume est orné de drapeaux nationaux.

Les citoyens et les résidents descendront par milliers dans les rues aujourd'hui pour célébrer le quatrième jour de fondation de l'Arabie saoudite.

La municipalité de Riyad a pris des mesures pour orner les rues de plus de 8 000 drapeaux nationaux, transformant ainsi la capitale en un véritable océan de vert. Les drapeaux, qui représentent à la fois le premier État saoudien et le Royaume moderne, ont été accrochés stratégiquement sur les mâts des routes principales, les places, les ponts, les intersections et les lampadaires, a rapporté l'agence de presse saoudienne. 

L'emplacement a été soigneusement planifié pour assurer une harmonie esthétique avec le paysage de la ville et a été installé en toute sécurité par des moyens mécaniques. Les drapeaux ont été placés en toute sécurité à l'aide de moyens mécaniques. La variété des tailles permet de voir clairement les drapeaux.

Des équipes spécialisées sur le terrain ont suivi un calendrier strict pour réaliser les installations de manière efficace, en donnant la priorité à la sécurité, à la durabilité et à l'entretien régulier tout au long des célébrations.

Ces efforts reflètent l'engagement de la municipalité de Riyad à mettre en valeur l'identité nationale et à améliorer le paysage urbain, conformément aux objectifs de la Vision 2030 visant à améliorer l'attrait visuel de la capitale et à mettre en valeur le patrimoine du Royaume.
Les monuments, y compris les bâtiments ministériels, ont été décorés de lumières vertes vendredi, à la veille de la Journée de la fondation, tandis que des événements spéciaux organisés dans toute la région comprendront des feux d'artifice et des spectacles folkloriques traditionnels.

"Nous vous invitons à assister aux événements organisés par la municipalité de Riyad dans 47 municipalités au sein des gouvernorats et des centres de la région, dans plus de 47 lieux, pour profiter d'événements animés, d'activités de qualité, de divers domaines et de participations", a écrit la municipalité de Riyad sur le site X.

Abdullah Ahmed, un habitant de la capitale, a félicité l'autorité pour ses efforts visant à faire de la Journée de la fondation une occasion spéciale.

"Je suis vraiment reconnaissant à Allah tout-puissant de nous avoir accordé la sécurité, alors que nous vivons dans une solidarité et une paix totales. Nous avons la chance d'avoir un bon leadership avec le roi Salmane et le prince héritier Mohammed ben Salmane, et nous avons la chance d'avoir l'imam Mohammed ben Saud comme fondateur du premier État saoudien en 1727," a-t-il affirmé à Arab News.

Le Royaume moderne a fait ses premiers pas sur la voie de la nation en 1727, lorsque l'imam Mohammed ben Saud a succédé à son cousin, Zaid ben Markhane, en tant que souverain de la ville-État de Diriyah. C'est ce moment charnière, reconnu comme la date à laquelle le premier État saoudien a vu le jour, qui est célébré chaque année à l'occasion de la Journée de la fondation.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


AlUla : Où la beauté ancienne résonne au-delà des mots

Ibrahim Al-Balawi guidant un touriste russe à AlUla. (Instagram : @chici.deaf)
Ibrahim Al-Balawi guidant un touriste russe à AlUla. (Instagram : @chici.deaf)
Short Url
  • Le parcours d'Ibrahim al-Balawi repose sur l'auto-apprentissage et le dévouement

DJEDDAH : Bien que sourd et muet, Ibrahim al-Balawi, un guide touristique saoudien de 48 ans passionné par la riche histoire d'AlUla et ses sites à couper le souffle, est devenu un pionnier du tourisme inclusif.

Son parcours, fait d'auto-apprentissage et de dévouement, a commencé bien avant qu'AlUla ne devienne une destination touristique mondiale.

La carrière de guide touristique d'al-Balawi a commencé avant même que le tourisme ne soit officiellement établi à AlUla en 2001.

Son amour profond de l'histoire l'a poussé à fréquenter les lieux, à étudier leur signification et à traduire les documents de manière indépendante pour s'instruire et instruire les autres.

Grâce à sa connaissance approfondie des sites archéologiques, il a guidé les visiteurs à travers les sites anciens d'AlUla, partageant avec eux les histoires et les connaissances qu'il avait acquises au fil des ans.

Hind Shabaa, l'épouse d'al-Balawi, qui est également originaire d'AlUla, a été un soutien indéfectible. Mariée depuis 16 ans, elle a appris le langage des signes avec son mari.

--
Ibrahim Al-Balawi, guide touristique saoudien. (Instagram : @chici.deaf)

Au fil du temps, Shabaa a appris à parler couramment la langue des signes et elle a noué des amitiés au sein de la communauté sourde. Elle joue aujourd'hui un rôle crucial dans le travail de son mari en traduisant verbalement la langue des signes aux touristes entendants, améliorant ainsi l'expérience touristique de tous les visiteurs.

« Il m'a aidée à apprendre la langue et j'ai noué des amitiés avec des personnes sourdes », a-t-elle affirmé à Arab News.

« Comme il dispose d'un vaste réseau d'amis - il a fait ses études secondaires à Djeddah - il avait noué de nombreuses relations à l'intérieur et à l'extérieur du Royaume », a-t-elle ajouté. 

« Lorsqu'il amenait ses amis, ils étaient accompagnés de leurs épouses, ce qui m'a permis d'apprendre la langue. J'ai acquis une telle maîtrise qu'ils étaient étonnés de voir à quel point je pouvais communiquer verbalement et en langue des signes », a-t-elle expliqué. 

Silencieuse mais amusante, la langue des signes est devenue un élément essentiel de la vie quotidienne de la famille, créant un lien plus profond et façonnant une communication unique.

« Même nos enfants ont appris la langue des signes avec leur père. Ils sont devenus très habiles dans ce domaine. J'étais tellement dévouée que j'ai suivi des cours supplémentaires pour m'améliorer. À un moment donné, je suis même devenue meilleure que certains formateurs certifiés en langue des signes », a expliqué Shabaa. 

Avant que la Commission saoudienne du tourisme ne soit transformée en ministère du tourisme en 2020, la principale mission d'al-Balawi était de présenter au monde la beauté d'AlUla à travers ses yeux et sa langue. Il a accueilli des visiteurs de la communauté sourde de tout le Royaume et d'ailleurs, notamment d'Allemagne, de France, du Canada et de Chine.

--
Ibrahim al-Balawi, guide touristique saoudien. (Instagram : @chici.deaf)

Les autorités ont remarqué qu'il attire les touristes, dont la plupart sont des visiteurs étrangers qui profitent de sa maîtrise de la langue des signes générale.

Al-Balawi est peu à peu devenu un visage familier des responsables du tourisme. À mesure que le secteur se structure, il a demandé l'autorisation officielle de continuer à servir de guide, afin que les touristes étrangers puissent continuer à bénéficier de son expertise.

La carrière officielle d'al-Balawi en tant que guide touristique à AlUla a débuté en 2017. Il a suivi de nombreux cours de formation une fois qu'il a officiellement rejoint le ministère du tourisme, et du matériel de formation lui a été fourni.

Bien qu'il n'ait qu'un diplôme de fin d'études secondaires, il se distingue par sa quête incessante de connaissances. Il s'est inscrit à des cours d'histoire et de tourisme, a suivi des formations spécialisées et a mémorisé des documents pédagogiques.

Conscient de la diversité mondiale des langues des signes, M. al-Balawi a appris lui-même de multiples variantes de la langue des signes arabe, ce qui lui a permis de communiquer avec des touristes de pays occidentaux. Sa motivation personnelle lui a permis de combler les fossés culturels et linguistiques, en veillant à ce que tous les visiteurs, en particulier ceux de la communauté sourde, puissent profiter pleinement des merveilles d'AlUla.

« Je me souviens que, dès notre mariage, il avait des livres sur les langues des signes occidentales et qu'il les lisait toujours pour apprendre. En outre, il s'est rendu plusieurs fois aux États-Unis et y a noué des amitiés, communiquant par le biais d'applications et d'appels vidéo jusqu'à ce qu'il ait acquis une bonne maîtrise de la langue des signes », a raconté sa femme. 

« Il a acquis une expertise dans la langue des signes arabe familière et formelle, ainsi que dans les langues des signes internationales, notamment américaine, chinoise et coréenne, qui diffèrent du système saoudien. Il a appris tout cela en voyageant, en lisant des livres et en faisant des recherches personnelles », a-t-elle ajouté. 

« Pour ceux qui peuvent parler, il est capable de communiquer avec eux sans effort. Il peut lire sur les lèvres, enregistrer des vidéos, leur envoyer des messages et leur parler dans un dialecte décontracté qui rendait la langue des signes plus facile pour eux. L'apprentissage de la langue des signes est souvent un défi pour les personnes qui les entourent, c'est pourquoi, lorsque nécessaire, il fait recours à l’écriture pour assurer une communication claire », a-t-elle confirmé. 

L'engagement du couple ne s'arrête pas au guidage, puisqu'il s'assure de comprendre les besoins spécifiques des voyageurs sourds.

« Mon mari a créé une maison d'hôtes privée spécialement conçue pour les sourds, afin que les visiteurs se sentent bien accueillis, à l'aise et puissent profiter pleinement des offres d'AlUla », a-t-elle révélé. 

M. al-Balawi a organisé plus de 800 visites au cours des deux dernières années, accueillant des touristes de presque toutes les régions d'Arabie saoudite et de pays du monde entier, notamment le Royaume-Uni, les États-Unis, la Syrie, l'Allemagne, l'Égypte, la Turquie, la Russie et les Émirats arabes unis.

Il doit également faire face aux médias sociaux et possède une page Instagram qui compte plus de 4 500 adeptes du monde entier. Il y affiche des photos et des vidéos de ses voyages afin d'attirer davantage de visiteurs.

« Il invite les voyageurs par le biais des médias sociaux, les guide, documente leurs visites avec des photos et des vidéos. Nombreux sont ceux qui ont été impressionnés par ses efforts et son dévouement », raconte sa femme. 

Sa capacité à communiquer avec les gens, que ce soit par le langage des signes, la communication écrite ou l'enthousiasme pur et simple, a laissé une marque sur ceux qui ont exploré AlUla grâce à ses conseils.

« La réaction des touristes est étonnante après chaque visite. Ils sont toujours heureux, et certains reviennent même pour une deuxième visite tellement ils ont apprécié leur expérience. AlUla les a fascinés et ils adorent l'expérience touristique qu'ils y ont vécue”, a-t-elle conclu. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com