PARIS : Choses vues, entendues, petites phrases et rebondissements: les échos de la campagne présidentielle samedi, à 63 jours du premier tour.
«ARNAQUEURS»
Le communiste Fabien Roussel, en meeting à Marseille, s'en est pris au "gang des arnaqueurs", citant Emmanuel Macron, Valérie Pécresse, Marine Le Pen et Eric Zemmour, "qui prétendent monter les salaires en faisant baisser les cotisations sociales".
Rappelant que la première mesure qu'il mettra en œuvre s'il arrive au pouvoir "sera d’augmenter les salaires en commençant par le SMIC à 1 923 euros brut soit 1 500 euros net", il a souligné que "oui, je compte en brut", pour rappeler l'importance des cotisations sociales. "La réalité, c’est qu’en vidant les caisses de la Sécurité sociale, ils finiront par la mettre à terre".
MARINE OU SOPHIE
"Marine est devenue Sophie, c'est un peu "+les malheurs de Sophie+", a estimé Gilbert Collard à la suite de la séquence intimiste de la candidate RN Marine le Pen en meeting samedi à Reims où elle s’est livrée devant près de 4 000 militants sur les "épreuves" de sa vie dont elle dit s’être "relevée".
"Quand on entre dans le champ compassionnel, on est dans le pathos, donc on n'est plus dans l'éthos, l'incarnation des idées", a jugé sur Cnews/Europe 1 Gilbert Collard, qui a quitté le RN pour rallier Eric Zemmour.
FAIRE BARRAGE
"Je ne soutiendrai jamais une candidate qui ne s’engage pas clairement à appeler à faire barrage à l’extrême droite en cas d’absence au second tour": le président de la région PACA Renaud Muselier lance un avertissement à Valérie Pécresse dans Le Parisien dimanche en entretenant le flou sur son soutien à la candidate LR ou à Emmanuel Macron. Il avait quitté le parti en novembre en dénonçant une "dérive politique" vers l'extrême droite, incarnée selon lui par Eric Ciotti, devenu conseiller "autorité" de la candidate.
FAUX NEZ
Mais selon Guillaume Peltier, ex-LR qui a rallié Eric Zemmour, "chacun a bien compris que (Valérie Pécresse) ralliera Emmanuel Macron au printemps prochain". Elle est "devenue un vote inutile", "c'est le faux nez, le clone d’Emmanuel Macron" et "au fond Valérie Macron, Emmanuel Pécresse, c’est blanc bonnet et bonnet blanc", a-t-il lancé à RTL-Le Figaro-LCI, prônant "l'union des droites" autour du candidat de Reconquête!.
RESPONSABILITÉ
"Après les discours de haine entendus hier et les actes violents commis à Amboise" où la sculpture en hommage au héros algérien Abdelkader a été dégradée, "ne nous laissons pas voler cette campagne par l’extrême droite", a twitté la candidate de gauche Christiane Taubira.
Dans une vidéo, elle estime qu'"il est temps que la gauche se fasse entendre": "Notre responsabilité, à nous la gauche, c'est de tracer le chemin d'un destin commun, de rappeler ce qui nous rassemble, la République".
VOIE ALTERNATIVE
La candidate socialiste Anne Hidalgo ne "demande pas la nationalisation des autoroutes" car "ça coûterait tellement cher" et "ça ne marchera pas", mais elle a proposé sur France 3, "une voie alternative": créer un établissement public, "Routes de France", pour investir dans l’entretien des routes, gérer les routes encore publiques et préparer la fin des concessions autoroutières prévue en 2031 et 2036.
En attendant, elle préconise un gel des tarifs des péages.
SOUTIEN ET SUPPORTRICE
La maire de Lille Martine Aubry, qui accueillait la candidate et maire de Paris Anne Hidalgo dimanche, lui a fait part de son "soutien absolu", mais "jusqu'à 20H45", heure du coup d'envoi du match de foot LOSC-PSG, au cours duquel les deux femmes vont devenir adversaires pendant 90 minutes.
LE SONDAGE DU JOUR
Les sondages se succèdent et ne donnent pas toujours le même quarté au premier tour: Emmanuel Macron reste en tête (25%), suivi par Marine Le Pen (17%), Valérie Pécresse (16%) et Eric Zemmour (14%), selon une étude Ifop pour le Journal du Dimanche. Les deux candidats à l'extrême droite étaient donnés à égalité à 14%, derrière Valérie Pécresse, samedi dans une enquête Ipsos Sopra/Steria.