COP29 : les négociations restent tendues avant le G20 et l'arrivée des ministres

L'activiste climatique suédoise Greta Thunberg organise une manifestation à l'occasion de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) devant un bureau de représentation de l'ONU à Erevan, le 15 novembre 2024. (Photo AFP)
L'activiste climatique suédoise Greta Thunberg organise une manifestation à l'occasion de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) devant un bureau de représentation de l'ONU à Erevan, le 15 novembre 2024. (Photo AFP)
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Publié le Samedi 16 novembre 2024

COP29 : les négociations restent tendues avant le G20 et l'arrivée des ministres

  • « Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, mais tout le monde est très conscient des enjeux, à mi-parcours de la COP », a déclaré samedi le chef de l'ONU Climat, Simon Stiell.
  • « Il n'y a toujours pas de signe clair sur la direction parce que le texte n'a pas encore été suffisamment raccourci, avec encore de très nombreuses options sur la table », déplore un observateur auprès de l'AFP.

BAKOU : Les négociateurs peinent toujours à s'entendre samedi au bout d'une semaine de pénibles tractations à la COP29 de Bakou, mais ils comptent sur le sommet du G20 à Rio et l'arrivée prochaine des ministres pour débloquer la situation.

« Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, mais tout le monde est très conscient des enjeux, à mi-parcours de la COP », a déclaré samedi le chef de l'ONU Climat, Simon Stiell.

Une nouvelle proposition de texte de compromis sur le financement de la lutte contre le changement climatique a circulé vendredi soir, mais il restait de nombreuses options ouvertes sur 25 pages avant l'arrivée des ministres pour la dernière semaine.

« Il n'y a toujours pas de signe clair sur la direction parce que le texte n'a pas encore été suffisamment raccourci, avec encore de très nombreuses options sur la table », déplore un observateur auprès de l'AFP.

Cette année, la COP29 (11-22 novembre), accueillie par l'Azerbaïdjan, doit se conclure par un « nouvel objectif collectif quantifié », ou NCQG selon son sigle anglais.

Ce nouvel objectif remplacera à partir de l'an prochain le précédent, qui prévoyait que les pays riches fournissent 100 milliards de dollars par an pour aider le monde en développement à limiter ses émissions de gaz à effet de serre et à s'adapter au changement climatique.

Cependant, de nombreuses questions restent débattues dans les couloirs du Stade Olympique de la capitale azerbaïdjanaise : qui doit payer ? Quels types de financements doivent être pris en compte dans le total ? Sur quelle échelle de temps ? Et surtout, combien ?

Un observateur a fait état d'un climat « tendu » dans la salle où se tenaient des discussions informelles vendredi. Un négociateur chevronné a toutefois relativisé cette difficulté, affirmant que les réunions parallèles entre grandes puissances étaient constructives.

- « Elan » -

Ces questions opposent les pays riches et le monde en développement, qui tente de présenter un front uni pour réclamer dans l'ensemble 1 300 milliards de dollars annuels de financements, malgré des notes dissonantes.

Certains ont en effet avancé des demandes plus spécifiques : les 45 pays les moins avancés (pour l'essentiel en Afrique) réclament qu'au moins 220 milliards soient fléchés pour eux chaque année, et les petits États insulaires en développement 39 milliards.

Les Européens, qui se gardent pour l'instant de discuter d'un chiffre spécifique, sont pour leur part frustrés de devoir encore discuter d'un texte très touffu.

« Nous sommes très inquiets de ce retour en arrière après un an de négociations préalables », a affirmé cette semaine le négociateur en chef de l'Union européenne, Jacob Werksman.

Mais les Occidentaux ont cru voir dans cette attitude un signal de bonne volonté de la part de la Chine. Pékin a en effet, pour la première fois, évoqué et chiffré en public ses « investissements en action climatique dans les autres pays en développement », alors qu'elle se limitait jusqu'ici à qualifier ses versements de « coopération Sud-Sud ».

« Il faut de toute urgence que les dirigeants du monde, qui se réuniront pour le G20 à Rio, fournissent un véritable élan politique et l'énergie nécessaire », sans quoi « un risque grave » pèse sur l'issue des négociations, juge Friederike Röder, de l'ONG Global Citizen.

Le G20 réunira lundi et mardi à Rio les plus grandes économies de la planète. Le Brésil est soucieux de trouver une solution à la question financière avant la COP30 qu'il accueillera l'an prochain à Belém, estiment des négociateurs et observateurs.

Simon Stiell presse les dirigeants du G20 d'affirmer haut et fort que la coopération internationale reste la meilleure et la seule chance pour l’humanité de survivre au réchauffement de la planète.


La COP29 dévoile l'Appel de Bakou: lutter contre le changement climatique et établir la paix pour les communautés vulnérables

L'ambassadeur Elshad Iskandarov, présidence de la COP29. (AN Photo/Abdulrahman Bin Shulhub)
L'ambassadeur Elshad Iskandarov, présidence de la COP29. (AN Photo/Abdulrahman Bin Shulhub)
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  • Elshad Iskandarov a mis l'accent sur les 450 millions de personnes qui vivent dans des régions simultanément touchées par les conflits et la vulnérabilité climatique

BAKOU: Les communautés les plus vulnérables du monde sont au cœur de l'"Appel de Bakou sur l'action climatique pour la paix, l'aide et le relèvement", dévoilé vendredi lors de la COP29.

Cette initiative répond au besoin urgent de relever les défis interdépendants du changement climatique, des conflits et des crises humanitaires.

Soutenue par des nations clés du Nord et du Sud, dont l'Égypte, l'Italie, l'Allemagne, l'Ouganda, les Émirats arabes unis et le Royaume-Uni, elle présente le centre d'action de Bakou pour le climat et la paix comme une plateforme permettant de mener des actions climatiques sensibles à la paix et de débloquer un soutien financier vital pour les régions touchées.

S'adressant à Arab News, l'ambassadeur Elshad Iskandarov, de la présidence de la COP29, a clairement exprimé les enjeux, en soulignant les 450 millions de personnes qui vivent dans des régions simultanément touchées par les conflits et la vulnérabilité climatique.

"Ces crises aggravées ne mettent pas seulement à l'épreuve les ressources existantes, mais entravent également l'efficacité du financement de la lutte contre le changement climatique", a-t-il déclaré.

L'appel de Bakou vise à remédier à cette situation en fournissant un mécanisme centralisé pour coordonner les efforts des parties prenantes - gouvernements, agences des Nations unies, groupes de réflexion et organisations de consolidation de la paix. "Le centre servira de point d'entrée unifié pour les nations vulnérables, garantissant un accès rationalisé au financement climatique et au soutien technique", a-t-il déclaré.

L'initiative s'appuie sur des cadres établis tels que les réponses climatiques pour soutenir la paix de la COP27 et la déclaration de la COP28 sur le climat, les secours, le relèvement et la paix, tout en y ajoutant des innovations pratiques.

Iskandarov a mis en avant un portail numérique en cours de développement qui fournira une vue d'ensemble claire des mécanismes de financement climatique existants, des conditions d'application et des meilleures pratiques.

"Imaginez un pays confronté quotidiennement à des conflits, au développement et à l'impact du climat. Sans conseils appropriés, il devient presque impossible de naviguer entre six et neuf canaux de financement", a-t-il déclaré. Le portail vise à combler cette lacune en renforçant les capacités nationales et en offrant des outils permettant d'accéder au financement climatique et de le gérer efficacement.

L'initiative se concentre sur le développement de projets pilotes adaptés aux zones touchées par les conflits, où les approches de financement conventionnelles sont souvent insuffisantes. "Dans les régions où les acteurs non étatiques violents sont puissants, nous devons veiller à ce que les fonds parviennent aux communautés qui en ont besoin sans tomber entre de mauvaises mains", a déclaré Iskandarov.

Pour ce faire, le centre facilitera une collaboration étroite avec les agences de l'ONU et les communautés locales, en concevant des projets qui intègrent des objectifs de consolidation de la paix et adhèrent à des normes de contrôle rigoureuses.

Les partenariats ont joué un rôle déterminant dans l'élaboration de l'initiative. L'ambassadeur a félicité les pays co-chefs de file pour leur engagement commun en faveur de l'inclusivité et de la coopération, en soulignant que des pays comme les Émirats arabes unis, l'Égypte et le Royaume-Uni ont mis à profit leur expérience en tant qu'hôtes précédents de la COP pour renforcer l'effort.

"Il ne s'agit pas d'un nationalisme d'initiative", a-t-il déclaré. "Nous avons tiré les leçons de la pandémie, où l'unité mondiale était essentielle, et nous les avons appliquées pour forger une approche collaborative du lien entre le climat et la paix".

L'appel de Bakou vise également à modifier le discours général sur le climat et la paix. Iskandarov a exprimé une vision à long terme où cette intersection n'est plus synonyme de crise et de destruction, mais incarne au contraire l'espoir et le développement. "Notre objectif ultime est de créer un avenir où le lien entre le climat et la paix est synonyme de résilience et d'harmonie, et non de désespoir", a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Avec Trump et Musk, un Big Bang pour le programme spatial?

Cette combinaison d'images créée le 12 août 2024 montre, de gauche à droite, le PDG de Tesla, Elon Musk, s'exprimant lors de la 27e conférence mondiale annuelle du Milken Institute au Beverly Hilton de Los Angeles, le 6 mai 2024, et l'ancien président des États-Unis et candidat républicain à l'élection présidentielle de 2024, Donald Trump, sur scène lors du dernier jour de la convention nationale républicaine de 2024 au Fiserv Forum de Milwaukee, dans le Wisconsin, le 18 juillet 2024. (AFP)
Cette combinaison d'images créée le 12 août 2024 montre, de gauche à droite, le PDG de Tesla, Elon Musk, s'exprimant lors de la 27e conférence mondiale annuelle du Milken Institute au Beverly Hilton de Los Angeles, le 6 mai 2024, et l'ancien président des États-Unis et candidat républicain à l'élection présidentielle de 2024, Donald Trump, sur scène lors du dernier jour de la convention nationale républicaine de 2024 au Fiserv Forum de Milwaukee, dans le Wisconsin, le 18 juillet 2024. (AFP)
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  • Le nouveau mandat de Donald Trump, flanqué de son conseiller Elon Musk, patron de SpaceX, pourrait être synonyme de Big Bang pour le programme spatial américain
  • Les deux milliardaires, qui n'ont pas peur de bousculer, partagent aussi l'ambition de marquer l'Histoire -- un des attraits de la conquête spatiale

WASHINGTON: Se concentrer sur Mars plutôt que la Lune? Fermer des centres de la Nasa pour plus d'efficacité? Le nouveau mandat de Donald Trump, flanqué de son conseiller Elon Musk, patron de SpaceX, pourrait être synonyme de Big Bang pour le programme spatial américain.

Les deux milliardaires, qui n'ont pas peur de bousculer, partagent aussi l'ambition de marquer l'Histoire -- un des attraits de la conquête spatiale.

Le secteur s'attend à "des montagnes russes", résume George Nield, président d'une entreprise promouvant les activités spatiales privées. "Les gens attachent leur ceinture et espèrent le meilleur."

L'intérêt de Donald Trump pour l'espace n'est pas nouveau: durant son premier mandat, il avait créé un commandement militaire de l'espace et redonné vie à un organe consultatif dirigé par le vice-président, le Conseil national de l'espace.

Surtout, c'est sous son premier mandat qu'avait été annoncé le programme Artémis, visant à ramener des Américains sur la Lune (en 2026), pour préparer des missions martiennes.

Pourtant, déjà à l'époque, le républicain s'était montré sceptique sur l'utilité de repasser par la Lune avant Mars.

Durant la campagne, Donald Trump a promis: "Nous voulons atteindre Mars avant la fin de mon mandat".

Un objectif réalisable selon l'optimiste Elon Musk, qui a la planète rouge pour obsession.

Selon George Nield, le programme Artémis pourrait donc au moins être "accéléré", voire "annulé": "Ils pourraient tourner la page et dire: oublions la lune, nous y sommes allés, concentrons-nous sur Mars."

Une telle décision représenterait un séisme pour ce programme à plus de 90 milliards de dollars.

L'équipage d'Artémis 2, qui doit aller faire le tour de la Lune pour la première fois depuis Apollo (sans s'y poser), doit décoller en septembre 2025.

Mais ce recentrage martien pourrait être tempéré par le risque de voir la Chine -- que Donald Trump pourfend sans relâche -- s'installer seule sur le pôle sud lunaire, également cible des missions Artémis.

- Conflits d'intérêt -

La question du véhicule de ces missions est aussi sur toutes les lèvres. La nouvelle fusée SLS de la Nasa, actuellement prévue pour tenir ce rôle, est méprisée par Elon Musk car elle n'est pas réutilisable et donc très coûteuse. Contrairement au lanceur lourd Starship développé par son entreprise SpaceX.

Le soir de la présidentielle, Donald Trump s'est extasié sur les prouesses de Starship dans son discours de victoire.

Cette fusée privée pourrait-elle remplacer le lanceur de la Nasa? Des voix s'élèvent pour défendre le bien fondé de cette idée.

Mais l'hypothèse pose aussi la question des conflits d'intérêt entraînés par la nouvelle influence d'Elon Musk, qui a dépensé des dizaines de millions de dollars pour la campagne du républicain.

D'autant qu'il a été propulsé à la tête d'une commission chargée de lutter contre la bureaucratie et pour "l'efficacité gouvernementale" -- dont celle des agences en relation directe avec SpaceX.

Elon Musk s'est régulièrement plaint des lenteurs du régulateur de l'aérien (FAA) pour autoriser les décollages de Starship, notamment à cause de normes environnementales -- qu'il pourrait être tenté de faire réformer.

Son entreprise bénéficie de gros contrats avec la Nasa, dont elle achemine les astronautes vers la Station spatiale internationale depuis 2020, ou le Pentagone, dont elle lance les satellites. Des contrats ont aussi été conclus avec son service Starlink, qui fournit internet depuis l'espace.

Selon Donald Trump, Elon Musk "fournira des conseils et des orientations depuis l'extérieur du gouvernement".

Une formulation floue destinée à "brouiller les lignes", pour contourner "les règles relatives aux conflits d'intérêt", critique la professeure de droit Kathleen Clark. Elle s'inquiète qu'il soit permis à Elon Musk d'"interférer avec l'attribution de contrats ou l'application de réglementations".

- Chef de la Nasa attendu -

La commission d'Elon Musk pourrait aussi recommander de réduire le nombre de centres de la Nasa -- dix actuellement à travers le pays.

"Probablement une bonne idée", selon George Nield, mais qui a "rencontré des résistances" par le passé, les sénateurs craignant la perte des emplois associés dans leurs Etats.

Et si l'espace a longtemps été neutre politiquement, l'implication d'Elon Musk pourrait provoquer des levées de boucliers démocrates.

Qu'en sera-t-il, par exemple, des missions de la Nasa étudiant le changement climatique?

Une première indication des orientations est attendue avec la nomination du nouveau chef de la Nasa. Aucun nom n'a filtré pour le moment.

Lors du premier mandat Trump, le travail à ce poste de Jim Bridenstine, ancien élu républicain, avait été jugé efficace.


Chine: 35 morts dans une attaque à la voiture-bélier

Trente-cinq personnes ont été tuées et 43 blessées après qu'une voiture a foncé sur la foule lundi soir à Zhuhai, une localité du sud de la Chine, a annoncé la police locale mardi.  Les autorités avaient fait état d'un incident de ce type dès lundi, mais la police n'avait alors signalé que des blessés, et des vidéos ont par la suite été retirées des réseaux sociaux. (AFP)
Trente-cinq personnes ont été tuées et 43 blessées après qu'une voiture a foncé sur la foule lundi soir à Zhuhai, une localité du sud de la Chine, a annoncé la police locale mardi. Les autorités avaient fait état d'un incident de ce type dès lundi, mais la police n'avait alors signalé que des blessés, et des vidéos ont par la suite été retirées des réseaux sociaux. (AFP)
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  • Mardi, la police annonce désormais qu'une "attaque grave et vicieuse" a eu lieu au Centre sportif de Zhuhai, faisant 35 morts et 43 blessés
  • Le pronostic vital des blessés n'est pas engagé, selon la même source

PEKIN: Trente-cinq personnes ont été tuées et 43 blessées après qu'une voiture a foncé sur la foule lundi soir à Zhuhai, une localité du sud de la Chine, a annoncé la police locale mardi.

Les autorités avaient fait état d'un incident de ce type dès lundi, mais la police n'avait alors signalé que des blessés, et des vidéos ont par la suite été retirées des réseaux sociaux.

Mardi, la police annonce désormais qu'une "attaque grave et vicieuse" a eu lieu au Centre sportif de Zhuhai, faisant 35 morts et 43 blessés.

Le pronostic vital des blessés n'est pas engagé, selon la même source.

Le conducteur, un homme de 62 ans, a "forcé l'entrée au volant d'un petit SUV et foncé à l'intérieur du centre sportif de la ville, renversant les gens qui s'entraînaient dans les allées intérieures", a indiqué la police dans un communiqué.

Le conducteur, prénommé Fan, a été interpellé alors qu'il se portait des coups avec un couteau "et a été envoyé à l'hôpital pour des soins", selon la même source.

Il se trouve dans le coma après s'être blessé notamment au cou et "n'est pas en état de subir un interrogatoire", a ajouté la police.

De premiers éléments d'enquête suggèrent que l'homme a pu commettre son acte en raison de "son mécontentement concernant le partage des biens ayant suivi son divorce".

Des vidéos de l'attaque ont circulé sur les réseaux sociaux lundi soir, mais la plupart avaient disparu mardi.

Le président chinois Xi Jinping a demandé de faire "tout le nécessaire" pour soigner les blessés, et souhaité que l'auteur des faits soit "puni conformément à la loi".

Le plus important salon aéronautique civil et militaire chinois se déroule actuellement dans la même ville.

Le pays a connu une série d'attaques violentes ces derniers mois.

Un homme a tué trois personnes et en a blessé 15 dans une attaque au couteau dans un supermarché de Shanghai en octobre.

En septembre, un écolier japonais avait été poignardé dans la ville de Shenzen (sud) et était mort de ses blessures, suscitant une vive réaction de Tokyo.

Et en juillet, un véhicule avait foncé sur des passants dans la ville de Changsa (centre), faisant huit morts.