DUBAÏ: Le département d’État américain a demandé une enquête criminelle approfondie sur la mort d’un Américain d’origine palestinienne, décédé alors qu’il était détenu par les Forces de défense israéliennes (FDI).
Le porte-parole du département d’État américain, Ned Price, déclare que les États-Unis s’attendent à ce que les FDI répondent pleinement de leurs actes, à la suite de la mort d’Omar Abdalmajeed Assad (78 ans), originaire de Jiljilya, rapporte le quotidien Jerusalem Post.
Mardi, l’armée israélienne a annoncé qu’elle allait démettre de leurs fonctions deux officiers. Un troisième soldat – commandant de bataillon – sera sanctionné à la suite de ce décès.
S’adressant à des journalistes à Washington, M. Price a toutefois déclaré: «Nous appelons à une enquête criminelle approfondie. Les responsables doivent répondre pleinement de leurs actes.»
«Nous attendons avec impatience de recevoir des informations supplémentaires sur cette affaire dans les plus brefs délais. Nous continuerons à discuter de cet incident inquiétant avec le gouvernement israélien», ajoute-t-il.
L’armée israélienne déclare que la mort de M. Assad lors d’une opération de sécurité nocturne, le 12 janvier, est le résultat d’une «défaillance morale et d’une mauvaise prise de décision».
Les troupes ont arrêté M. Assad à un poste de contrôle improvisé alors qu’il rentrait chez lui.
Il s’est mis à crier, attirant l’attention sur les soldats qui ne voulaient pas que les gens se rendent compte de l’inspection surprise, écrit le quotidien.
Un soldat lui a couvert la bouche avec sa main, avant d’utiliser un bâillon en tissu que le vieil homme a retiré.
Les mains de M. Assad ont été attachées derrière son dos. Il a été conduit dans une cour abandonnée, puis détenu avec plusieurs autres Palestiniens pendant près de trente minutes.
Les soldats ont alors pensé qu’il s’était endormi, ajoutant qu’il n’avait montré aucun signe de détresse. Ils n’ont donc ni appelé l’assistance médicale ni tenté de le réveiller avant de partir.
Ayant remarqué qu’il ne réagissait pas, les habitants l’ont emmené dans un hôpital de Ramallah où il a été déclaré mort.
Une autopsie, demandée plus tard par l’Autorité palestinienne, révèle que M. Assad est mort d’un «arrêt cardiaque soudain, provoqué par le stress et des blessures externes».
«Nous sommes toujours préoccupés par les circonstances de la mort de M. Assad. Il s’agit d’un citoyen américain qui a été retrouvé mort, le 12 janvier, après que des soldats israéliens l’ont détenu en Cisjordanie», souligne M. Price.
Une enquête au niveau du commandement a déjà eu lieu, en plus d’une enquête actuellement menée par la police militaire. Un certain nombre de militaires et d’autres témoins sont interrogés.
L’enquête a été confiée lundi au chef d’état-major des FDI, le lieutenant-général Aviv Kohavi, par le chef du commandement central, le général de division Yehuda Fuchs, note le quotidien.
La mort de M. Assad est un manquement éthique extrêmement grave et va à l’encontre des valeurs des FDI, précise M. Kohavi.
«Personne ne devrait être ainsi abandonné au sol, quel que soit son âge, même s’il dort», ajoute M. Fuchs.
«C’est nous qui l’avons arrêté. Il était donc de notre devoir de prendre soin de lui.»
(Avec l’AFP)
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com