WASHINGTON: Lundi, le président américain Joe Biden a promis à l'émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad, qu'il allait bientôt désigner le Qatar comme un allié majeur non-membre de l'OTAN, accordant ainsi un statut spécial à un ami clé dans une région agitée.
Lors d'une réunion dans le bureau ovale, Biden a annoncé qu'il envisageait d'informer le Congrès américain de cette désignation qui est généralement accordée par les États-Unis à des alliés proches, non-membres de l'OTAN, qui entretiennent des relations de travail stratégiques avec l'armée américaine.
«Le Qatar est à la fois un bon ami et un partenaire fiable et compétent. J'informerai le Congrès de ma décision de nommer le Qatar comme un allié majeur non-membre de l'OTAN pour mettre en valeur l'importance de nos relations. Je pense qu'il en est grand temps !», a dit Biden en s’adressant aux journalistes, alors que l'émir était à ses côtés.
Le Qatar est le 18e pays à recevoir ce titre, après le Brésil en 2019. Cette désignation offre aux partenaires internationaux des avantages en matière de commerce de défense et de coopération sécuritaire, sans oublier l'éligibilité à des programmes de prêts et à la livraison prioritaire de certaines ventes militaires.
«Nous sommes très heureux et fiers de nos excellents rapports», a déclaré l'émir régnant du Qatar, Tamim ben Hamad Al Thani. «Nous continuerons à travailler ensemble pour trouver les voies et les moyens d'instaurer la paix dans notre région.»
Le Qatar est le premier fournisseur mondial de gaz naturel liquéfié et pourrait détourner ses approvisionnements vers l'Europe si le conflit en Ukraine perturbe les livraisons de gaz russe sur le continent.
Biden et Tamim ont profité de leur rencontre ce lundi pour discuter de la sécurité au Moyen-Orient et de la situation en Afghanistan où les conditions humaines se sont détériorées à la suite du retrait militaire américain qui a eu lieu l'année dernière et de la prise de pouvoir des talibans. Les dirigeants ont également passé en revue le statut des efforts déployés par les États-Unis pour relancer l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien.
Les responsables de l'administration Biden ont salué le Qatar pour avoir aidé l'armée américaine à évacuer des milliers de citoyens américains et d'Afghans lors du dernier épisode chaotique qui a marqué la fin de la guerre américaine contre les talibans. Le Qatar continue d'assurer des vols pour les personnes qui fuient l'Afghanistan et traite les visas de milliers de personnes fuyant le contrôle des talibans. L'ambassadeur du Qatar à Kaboul a même personnellement escorté des convois de personnes évacuées jusqu'à l'aéroport afin de garantir la sécurité de leur passage.
Par ailleurs, Tamim s'est séparément entretenu avec le secrétaire américain à la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas. Il a aussi abordé le sujet des ventes d'armes ainsi que d'autres questions militaires avec le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, a déclaré un responsable aux journalistes.
Biden a précisé que l'émir et lui avaient une longue liste à l'ordre du jour du lundi, dont la question du renforcement de la coopération en matière de commerce et d'investissement.
Il a salué le nouvel accord que le groupe Qatar Airways a signé avec Boeing et qui, selon lui, créera «des dizaines de milliers d'emplois bien rémunérés.»
Lundi, Qatar Airways a commandé des exemplaires de la version cargo du nouveau gros-porteur de Boeing, le 777X, ainsi que des avions 737 MAX.
Biden a rappelé que les Émirats arabes unis avaient déjoué une attaque de missile balistique menée par les Houthis depuis le Yémen dimanche. «Nous sommes en contact quotidien avec les EAU pour faire face à ces menaces», a-t-il affirmé.
Il a ensuite précisé qu’il avait demandé à Austin, secrétaire à la Défense, de faire tout ce qui était en son pouvoir pour communiquer le soutien des États-Unis aux EAU, à l'Arabie saoudite et à toute la région du Golfe.
(Avec Reuters et AP)
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com