La visite d'un responsable qatari en Iran laisse espérer une percée dans les négociations sur le nucléaire

Le président iranien, Ebrahim Raïssi ,accueille le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane al-Thani, pour une réunion à Téhéran le 27 janvier 2022. (Bureau de la présidence iranienne/Handout via Reuters).
Le président iranien, Ebrahim Raïssi ,accueille le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane al-Thani, pour une réunion à Téhéran le 27 janvier 2022. (Bureau de la présidence iranienne/Handout via Reuters).
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Publié le Lundi 31 janvier 2022

La visite d'un responsable qatari en Iran laisse espérer une percée dans les négociations sur le nucléaire

  • D'importantes lacunes subsistent quant à la rapidité et à la portée du retour à l'accord
  • Cheikh Tamim rencontrera le président américain, Joe Biden, le 31 janvier

DUBAΪ: Le diplomate le plus haut placé du Qatar s'est rendu en Iran jeudi, quelques jours avant que l'émir du Qatar ne tienne des pourparlers à Washington à un moment crucial pour les efforts de Téhéran et des grandes puissances pour relancer le pacte nucléaire de 2015.

La visite du ministre qatari des Affaires étrangères, le cheikh Mohammed ben Abdelrahmane al-Thani, intervient après que son homologue iranien, Hossein Amirabdollahian, a déclaré lundi que Téhéran était prêt à envisager des pourparlers directs avec Washington s'il estimait pouvoir obtenir un «bon accord nucléaire».

qatar
Le président iranien, Ebrahim Raïssi, rencontre le FM qatari, Mohammed ben Abdelrahmane al-Thani, et sa délégation à Téhéran le 27 janvier 2022. (Bureau de la présidence iranienne/Handout via Reuters).

Cependant, l'agence de presse officielle iranienne Irna a indiqué que la visite n'avait pas pour but d'aider à établir des discussions directes avec Washington.

«Bien que Doha et Téhéran entretiennent de bonnes et étroites relations, cette visite a alimenté des idées fausses. Certains l’utilisent pour faciliter les pourparlers directs avec les États-Unis», déclare l'Irna.

Les États-Unis et l'Iran ont tenu huit séries de pourparlers indirects à Vienne depuis le mois d’avril en vue de rétablir le pacte qui a levé les sanctions contre Téhéran en échange de restrictions sur son programme nucléaire.

Après que le président américain de l'époque, Donald Trump, a quitté l'accord sur le nucléaire en 2018 et réimposé des sanctions sévères, l'Iran a progressivement commencé à violer les restrictions nucléaires du pacte.

EN BREF

Les États-Unis et l'Iran ont tenu huit séries de pourparlers indirects à Vienne depuis le mois d’avril en vue de rétablir le pacte qui a levé les sanctions contre Téhéran en échange de restrictions sur son programme nucléaire.

D'importantes lacunes subsistent quant à la rapidité et à la portée du retour à l'accord, dont la garantie qu’exige l’Iran des États-Unis de ne plus prendre de mesures punitives, et quant à la manière et au moment de rétablir les restrictions sur les travaux atomiques de l'Iran.

L'émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, s'entretiendra le 31 janvier avec le président américain, Joe Biden, des efforts pour sauver le pacte. Le ministre, cheikh Mohammed, est attendu à Washington aujourd’hui avant la visite de l'émir.

Le président radical iranien, Ebrahim Raïssi ,a souligné l'importance de «l'approfondissement des liens entre les pays de la région» lors d'une réunion avec le cheikh Mohammed, qui a invité le président à assister au sommet du Forum des pays exportateurs de gaz en février à Doha.

Le négociateur américain en chef sur le nucléaire a déclaré dimanche à Reuters qu'il était peu probable que l'accord sur le nucléaire soit conclu à moins que Téhéran ne libère quatre citoyens américains dont Washington indique qu’ils sont retenus en otage.

Tout en excluant toute condition préalable américaine, l'Iran a déclaré lundi que Téhéran et Washington peuvent parvenir à «un accord durable sur les deux dossiers (les pourparlers de Vienne et l'échange de prisonniers) si l'autre partie en a la volonté».

Les responsables iraniens ont refusé de commenter l'affaire, mais Téhéran a déclaré à plusieurs reprises qu'il était prêt à procéder à un échange complet de prisonniers avec Washington.

Téhéran nie détenir des individus pour des raisons politiques. Il a accusé d’espionnage de nombreux binationaux et étrangers détenus dans ses prisons.

Téhéran affirme que les Iraniens détenus aux États-Unis, principalement pour avoir enfreint les sanctions, sont injustement emprisonnés.


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.