En pleins défilés, le monde de la mode ébranlé par la mort de Mugler

Dans cette photo d'archive prise le 3 octobre 1999, le couturier français Thierry Mugler est acclamé par ses mannequins et le public après la présentation de sa collection de prêt-à-porter printemps-été 2000 à Paris.  (Thomas Coex/AFP)
Dans cette photo d'archive prise le 3 octobre 1999, le couturier français Thierry Mugler est acclamé par ses mannequins et le public après la présentation de sa collection de prêt-à-porter printemps-été 2000 à Paris. (Thomas Coex/AFP)
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Publié le Mardi 25 janvier 2022

En pleins défilés, le monde de la mode ébranlé par la mort de Mugler

  • Orpheline de ses créateurs légendaires, la mode est de nouveau en deuil
  • «Je retiens de Thierry cette force de casser les murs entre les disciplines: la mode avec une dimension cinématographique, le spectacle», a confié Jean-Charles de Castelbajac

PARIS : La semaine de la haute couture démarre lundi à Paris, ébranlée par la mort de Thierry Mugler, «le couturissime» qui avait régné sur la mode des années 1980 et continuait de ravir des stars internationales avec ses tenues spectaculaires aux silhouettes marquées.  

Kenzo décédé en octobre 2020 du Covid, Alber Elbaz emporté lui aussi par le Covid en avril 2021, Pierre Cardin en 2020, Virgil Abloh mort d'un cancer en novembre, Thierry Mugler qui s'éteint dimanche de façon inattendue: orpheline de ses créateurs légendaires, la mode est de nouveau en deuil.

Après son décès soudain, les hommages pleuvent en provenance du monde entier, de figures de la mode, de la musique et de la politique.

«Repose en paix, Thierry Mugler», a écrit la superstar américaine Beyoncé, avec une photo en noir et blanc d'un Thierry Mugler souriant, en une de son site officiel, accompagné de nombreuses images d'elle portant les tenues du couturier.

La chanteuse Diana Ross a elle partagé sur Twitter une photo avec le créateur français lors d'un de ses défilés à Paris en 1990, avec ces mots: «Vous allez me manquer, Thierry Mugler, c'était un moment merveilleux dans nos vies».

«Je retiens de Thierry cette force de casser les murs entre les disciplines: la mode avec une dimension cinématographique, le spectacle», a confié le créateur français Jean-Charles de Castelbajac.

Le directeur artistique de Mugler, l'Américain Casey Cadwallader, lui a aussi rendu hommage, sur Instagram: «Vous avez changé notre perception de la beauté.»

«Il est parti relooker les anges et les démons, là-haut!», a réagi le couturier Jean Paul Gaultier sur Instagram en faisant allusion aux noms des parfums créés par Mugler. 

"Porter tes vêtements changeait la vie. Tu as influencé tout le monde", a réagi sur Instagram la styliste britannique Vivienne Westwood. 

«C'est un choc», a déclaré à l'AFP le couturier Stéphane Rolland qui prépare un hommage mardi au créateur lors de son défilé haute couture. «Aujourd'hui la nouvelle génération sans le savoir fait aussi du Mugler dans le monde entier»

Folie créative

Selon l'attaché de presse de Thierry Mugler, Jean-Baptiste Rougeot, la mort du grand couturier, qui s'était transformé physiquement ces dernières années et se faisait désormais appeler Manfred Thierry Mugler, est survenue de façon inattendue dimanche après-midi.

Il avait encore des projets et devait annoncer de nouvelles collaborations en début de semaine.

Témoin de sa popularité durable, les foules se pressent à Paris pour retrouver son exubérance et sa folie créative, célébrée en ce moment au musée des Arts décoratifs.

Intitulée «Couturissime», cette exposition invite jusqu'à fin avril à sortir du monde virtuel et repousser les limites de la mode commerciale et uniformisée. On y retrouve aussi des costumes crées pour le clip «Too Funky» de George Michael avec son défilé débridé de certaines des plus grandes top models du début des années 1990.

Vernissage de l’exposition « Thierry Mugler : Couturissime » au Musée des Arts Décoratifs à Paris le 28 septembre 2021. (Christophe Archambault/AFP)
Vernissage de l’exposition « Thierry Mugler : Couturissime » au Musée des Arts Décoratifs à Paris le 28 septembre 2021. (Christophe Archambault/AFP)

- Haute couture «pour les jeunes» -

Né à Strasbourg en décembre 1948, Thierry Mugler avait démarré dans la danse avant d'arriver à Paris à 20 ans puis avait créé sa propre griffe «Café de Paris» en 1973, avant de fonder un an plus tard la société «Thierry Mugler».

Ses silhouettes structurées et sophistiquées s'étaient rapidement imposées. La «femme Mugler», aux épaules accentuées, décolletés plongeants et tailles corsetées, a fait le tour du monde, de Jerry Hall à Kim Kardashian.

Cette dernière apparaissait parmi les dernières photos du compte Facebook Manfred Thierry Mugler, en tenue de cow-girl intergalactique que le créateur avait conçue pour elle pour Halloween.

Car si Thierry Mugler s'était retiré de la mode en 2002, les icônes de la pop culture d'aujourd'hui, de Lady Gaga à Cardi B, revêtent encore ses tenues d'archives pour les grandes occasions.

Metteur en scène dans l'âme, il avait marqué les esprits en devenant pionnier, dès les années 1970, des défilés à grand spectacle.

Il s'était plus tard lancé dans la création de parfums, son premier modèle féminin «Angel» lancé en 1992 connaissant un très grand succès, jusqu'à disputer la première place des ventes au mythique N°5 de Chanel.

Ses collections mode avaient aussi marqué le monde politique, comme lorsqu'en 1985, le ministre de la Culture Jack Lang fut sifflé à l'Assemblée nationale à cause de son costume col Mao signé Mugler, porté sans cravate. «Thierry Mugler était un ami inestimable», a réagi l'ancien ministre en se disant «stupéfait».

«Mugler voulait se détacher de la haute couture qui correspondait à une élite, et montrer que les jeunes pouvaient aussi porter de la haute couture», avait à l'époque déclaré à l'AFP Thierry-Maxime Loriot, commissaire de l'exposition «Couturissime».

Après le prêt-à-porter homme la semaine dernière, la haute couture, spécificité parisienne, débute lundi avec le très attendu défilé Dior.

 


Semaine de l'art à Riyad : Le Centre Al-Mousa réunit des artistes pionniers et émergents

Au cœur de la capitale saoudienne, le centre Al-Mousa s'est transformé en un centre de créativité dynamique, avec plus de 15 galeries présentant un mélange d'expositions individuelles et collectives dans le cadre de la semaine de l'art de Riyad. (AN Photo/Huda Bashatah)
Au cœur de la capitale saoudienne, le centre Al-Mousa s'est transformé en un centre de créativité dynamique, avec plus de 15 galeries présentant un mélange d'expositions individuelles et collectives dans le cadre de la semaine de l'art de Riyad. (AN Photo/Huda Bashatah)
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  • Avec l'ouverture d'un magasin d'encadrement, qui a rapidement prospéré, l'art a commencé à remplacer progressivement les vêtements dans le complexe
  • Si quelques magasins continuent de vendre des costumes et des robes, le centre commercial s'est depuis transformé en un centre culturel animé, abritant aujourd'hui une vingtaine de galeries d'art

RIYAD : Au cœur de la capitale saoudienne, le Centre Al-Mousa s'est transformé en un centre de créativité dynamique, avec plus de 15 galeries présentant un mélange d'expositions individuelles et collectives dans le cadre de la Semaine de l'art de Riyad. Cet événement rassemble des artistes novateurs et des étoiles montantes de la région et d'ailleurs, offrant une plateforme dynamique pour l'expression artistique contemporaine.

Ancien complexe commercial animé dans les années 1980, l'Al-Mousa Center était à l'origine une destination de choix pour les vêtements de mariage - où certains des meilleurs tailleurs de la ville exercent encore leur métier aujourd'hui. Le style architectural désuet du bâtiment confère une ambiance nostalgique à l'espace, évoquant des souvenirs du passé tout en offrant une toile de fond appropriée à l'art contemporain.

Nasser Al-Kharji, qui a fondé Art Connection, l'une des galeries participantes. (AN Photo/Huda Bashatah)
Nasser Al-Kharji, qui a fondé Art Connection, l'une des galeries participantes. (AN Photo/Huda Bashatah)

Avec l'ouverture d'un magasin d'encadrement, qui a rapidement prospéré, l'art a commencé à remplacer progressivement les vêtements dans le complexe. Si quelques magasins continuent de vendre des costumes et des robes, le centre commercial s'est depuis transformé en un centre culturel animé, abritant aujourd'hui une vingtaine de galeries d'art.

"Lorsque j'ai entendu parler de l'Art Week Riyadh, j'ai été très enthousiaste à l'idée d'y participer. Je suis un artiste saoudien de la troisième génération et j'ai 28 ans d'expérience en tant qu'ingénieur en maintenance aéronautique, pilote et pilote instructeur. Aujourd'hui, je suis artiste. Je suis originaire de Riyad, et c'est l'occasion pour nous de célébrer l'art et de mettre en valeur nos talents locaux", a déclaré Nasser Al-Kharji, qui a fondé Art Connection, l'une des galeries participantes.

Art Connection, l'une des galeries participantes (AN Photo/Huda Bashatah)
Art Connection, l'une des galeries participantes (AN Photo/Huda Bashatah)

Le père de M. Al-Kharji a lancé en 1965 une rubrique de bandes dessinées pionnière dans un journal saoudien local - un héritage que M. Al-Kharji honore en encadrant les colonnes bien en vue dans sa galerie, aux côtés de ses propres œuvres et de celles d'autres artistes de la région.

Perchées à l'étage, des galeries comme Ahlam Gallery se sont installées dans leur espace actuel de 360 mètres carrés en 2022, offrant une plateforme dynamique pour les artistes émergents et établis. Fondée par le Dr. Ahlam Al-Shedoukhy, un médecin à la retraite qui s'est tourné vers l'art comme source de guérison, la galerie est aujourd'hui l'un des plus grands espaces du complexe.

Parmi les autres galeries participantes figurent Abdullah Hammas Studio, Errm Art Gallery, Marsami Gallery et Alestudio, chacune contribuant à la riche diversité de la scène artistique en plein essor de Riyad.

Alors que la plupart des conférences organisées dans le cadre de la Semaine de l'art de Riyad se déroulent au JAX District à Diriyah, une table ronde spéciale intitulée "La valeur du passé est une mesure de l'avenir" s'est tenue au Centre Al-Mousa lundi. La discussion a porté sur la façon dont le patrimoine des arts visuels de l'Arabie saoudite fait non seulement partie de l'histoire de la nation, mais continue également à servir de source d'inspiration, façonnant l'avenir de l'art dans le Royaume.

La première Semaine de l'art de Riyad, organisée par la Commission des arts visuels, se déroulera du 6 au 13 avril, activant les galeries et les espaces créatifs de la ville. Ancré dans le quartier JAX de Diriyah, le programme de la semaine comprend une série d'expositions, de conférences et d'événements organisés qui soulignent la diversité et le dynamisme de la scène des arts visuels du Royaume, en pleine évolution. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


La créativité saoudienne est mise en lumière par l'exposition collective du studio Shashai

Le Salon annuel du Studio Shashai présente une tapisserie de perspectives et d'œuvres d'art. (AN Photo/Huda Bashatah)
Le Salon annuel du Studio Shashai présente une tapisserie de perspectives et d'œuvres d'art. (AN Photo/Huda Bashatah)
L'artiste Mona Bashatah avec ses œuvres au studio Shashai. (AN Photo/Huda Bashatah)
L'artiste Mona Bashatah avec ses œuvres au studio Shashai. (AN Photo/Huda Bashatah)
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  • La Semaine de l'art de Riyad fait de la capitale du Royaume une destination culturelle mondiale.
  • Princesse Al-Johara Saud Al-Saud : Cette œuvre reflète la façon dont les femmes ont nourri les familles et les communautés tout en assumant des rôles sociétaux souvent négligés.

RIYAD : L'exposition collective de la Semaine de l'art de Riyad, dans le district de JAX, rassemble un éventail d'artistes pour célébrer le patrimoine, susciter des conversations et mettre en valeur la richesse de la créativité saoudienne. L'exposition est visible jusqu'au 13 avril.

Le salon annuel du Shashai Studio présente une tapisserie étonnante de perspectives et d'œuvres d'art pour mettre à l'honneur les artistes individuels et la communauté artistique sous un même toit.

Cette explosion visuelle incarne l'esprit d'expérimentation et encourage les conversations autour de l'identité, de la culture et de la manière dont tradition et modernité interagissent.   

Les visiteurs peuvent découvrir les récits cachés derrière chaque œuvre d'art.   

Parmi les œuvres les plus remarquables, celle de la princesse Al-Johara Saud Al-Saud, intitulée « La lune », symbolise la force et la présence durables des femmes à travers l'histoire.

« Cette œuvre illustre le rôle des femmes dans la nutrition et l'entretien des familles et des communautés, tout en soulignant les responsabilités sociales souvent négligées », a-t-elle déclaré au journal Arab News.

Utilisant la laine de mouton naturelle comme support, l'œuvre met en lumière les compétences ancestrales des femmes en matière de tissage et de construction de maisons.

« Les femmes ont toujours été l'épine dorsale de notre société, soutenant les familles, les cultures et les traditions », a expliqué la princesse Al-Johara. Cet hommage aux femmes nous rappelle que leur rôle est multiple : de gardiennes à créatrices, leur contribution est inestimable.

Mona Bashatah, dont les œuvres explorent l'artisanat ancien de la péninsule arabique, a parlé de son récent projet représentant un pêcheur, un personnage symbolisant les traditions de la vie côtière profondément enracinées.

« Mon art s'inspire de la riche histoire de notre région et se concentre sur les récits qui doivent être partagés avec les nouvelles générations », a-t-elle expliqué. Ses œuvres ne se contentent pas d'être impressionnantes sur le plan visuel, elles servent aussi de support à la narration, reliant le passé au présent.

« J'ai choisi de m'inspirer du papier d'écorce de mûrier d'Asie de l'Est, créant ainsi un lien entre les routes commerciales historiques qui ont lié nos ancêtres à des terres lointaines et étendues », a-t-elle ajouté.

Ses esquisses entremêlent des thèmes liés à la pollution de l'environnement et à l'identité culturelle. Les illustrations racontent l'histoire de bergers et de marins qui ont joué un rôle vital dans les échanges entre l'Orient et l'Occident.

Elles représentent des souvenirs que les générations modernes peuvent oublier, faisant de son travail une célébration du patrimoine et un appel à la prise de conscience.   

L'artiste a également incorporé des textes du poète Khalil Gibran, fusionnant ainsi la littérature et l'art pour renforcer l'impact émotionnel de ses œuvres. « Mon intention est d'évoquer un sentiment d'appartenance et de fierté à l'égard de notre histoire », a déclaré Mme Bashatah.

Rashed Al-Shashai, fondateur et conservateur du studio, a évoqué la signification de l'exposition et l'importance de présenter des artistes émergents et établis au sein de la communauté artistique saoudienne, lors d'un entretien avec Arab News.

« Nous avons cultivé un environnement de dialogue culturel et artistique au Shashai Studio. Cette exposition présente différents artistes, chacun avec ses propres techniques et récits », a-t-il déclaré.

« Cette exposition marque l'aboutissement d'une année d'expérimentation et de collaboration.

Les visiteurs ont pu découvrir des œuvres d'artistes de renom tels que le calligraphe arabe Mazin Andijani et l'artiste contemporaine innovante Fatima Al-Attas.

La première édition de l'Art Week Riyadh célèbre la scène artistique dynamique de l'Arabie saoudite et rassemble les principales galeries locales et internationales, ainsi que les institutions culturelles et les entités artistiques, autour du thème général « At The Edge » (À la limite).

Cet événement d'une semaine favorise l'échange, le dialogue et la collaboration, et invite les amateurs d'art à explorer les thèmes des seuils, de la liminalité et des transitions dans l'art et la culture.

Le programme comprend des expositions dans des galeries, des expositions rares de collections privées, ainsi que des conférences, des ateliers et des spectacles.   

Organisée par la Commission des arts visuels du ministère de la Culture, la Semaine de l'art de Riyad est une plateforme non commerciale conçue pour nourrir, célébrer et positionner Riyad en tant que destination culturelle mondiale.

S'inspirant du passé et du présent comme points de départ, elle réimagine un écosystème artistique mondial interconnecté qui contribue à l'économie créative du Royaume tout en inspirant la préservation de la collection d'art et du mécénat.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


Cinq gazelles des sables arabes ont vu le jour dans l'oasis de Buraidah

Le NCW a annoncé la naissance de cinq gazelles des sables d'Arabie, une espèce menacée, dans l'oasis de Buraidah. (SPA)
Le NCW a annoncé la naissance de cinq gazelles des sables d'Arabie, une espèce menacée, dans l'oasis de Buraidah. (SPA)
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  • Le Centre national pour la faune a annoncé la naissance de cinq gazelles des sables arabes, une espèce menacée, dans l'oasis de Buraidah,
  • Le centre poursuit la mise en œuvre de ses plans stratégiques visant à préserver la faune et la flore sauvages.


RIYAD : Le Centre national pour la faune a annoncé la naissance de cinq gazelles des sables arabes, une espèce menacée, dans l'oasis de Buraidah, dans le cadre de ses programmes d'élevage et de réinstallation.

Cette réalisation environnementale reflète les efforts nationaux visant à réimplanter la faune, à rétablir l'équilibre écologique dans le Royaume et à renforcer la durabilité de ses ressources naturelles, a rapporté mardi l'agence de presse saoudienne.

Le centre poursuit la mise en œuvre de ses plans stratégiques visant à préserver la faune et la flore sauvages et à enrichir la biodiversité dans le Royaume, conformément à l'Initiative verte saoudienne, à la Stratégie nationale pour l'environnement et à la Vision 2030.