BRUXELLES: Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, se rendra en Turquie lundi puis en Grèce mardi, a annoncé l'Alliance, qui s'efforce de désamorcer le conflit entre ses deux membres en Méditerranée orientale.
M. Stoltenberg rencontrera lundi à Ankara le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu, puis s'entretiendra le lendemain à Athènes avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis et deux de ses ministres, a précisé l'Otan dans deux communiqués distincts.
Tous deux membres de l'Otan, la Grèce et la Turquie se déchirent autour de l'exploitation de gisements d'hydrocarbures en mer, multipliant les démonstrations de force.
Les deux pays se sont entendus jeudi pour établir une ligne directe afin d'éviter les risques d'accidents et d'incidents en mer et dans les airs et contribuer au règlement des différends entre les deux pays. M. Stoltenberg a salué ce « mécanisme de déconfliction militaire ».
Les tensions entre la Grèce et la Turquie ont culminé durant l'été avec le déploiement des marines des deux pays dans une zone maritime disputée riche en hydrocarbures et un affrontement armé aurait pu être provoqué par un incident naval.
La crainte d'un conflit armé entre deux de ses membres a poussé l'Alliance atlantique à chercher un accord sur un mécanisme pour prévenir les risques de conflit.
Cet accord a été annoncé à l'ouverture d'un sommet européen extraordinaire à Bruxelles dominé par les désaccords au sein de l'UE sur les actions à mener pour faire cesser les forages illicites menés par Ankara dans les eaux de Chypre --membre de l'Union européenne mais pas de l'Otan.
Après de longues tractations, les chefs d'Etat et de gouvernement européens ont entériné vendredi une double approche vis-à-vis d'Ankara: améliorer certaines coopérations et relancer l'union douanière mais à condition que la Turquie cesse ses forages illégaux condamnés par Bruxelles, sans quoi les Vingt-Sept pourront adopter des mesures pouvant aller jusqu'aux sanctions économiques.