Sommet de l'UE: message de fermeté à Ankara et inquiétudes sur le plan de relance

 97/5000 Le président français Emmanuel Macron prend la parole au sommet de l'Union européenne (UE). (Francisco SECO/POOL/AFP)
97/5000 Le président français Emmanuel Macron prend la parole au sommet de l'Union européenne (UE). (Francisco SECO/POOL/AFP)
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Publié le Jeudi 01 octobre 2020

Sommet de l'UE: message de fermeté à Ankara et inquiétudes sur le plan de relance

  • Les 27 membres de l'Union Européene veulent adresser un message ferme à la Turquie et afficher leur soutien à la Grèce et Chypre
  • «Il y a une volonté unanime de retrouver des relations assainies avec la Turquie, mais il y a des conditions»

BRUXELLES: Les tensions en Méditerranée entre la Turquie et deux Etats européens, Grèce et Chypre, seront jeudi le dossier chaud d'un sommet extraordinaire de l'UE qui devrait aussi évoquer les blocages menaçant le plan de relance massif adopté par les 27 en juillet.

Les chefs d'Etat et de gouvernement auront dans la soirée une discussion entièrement consacrée à la Turquie, après l'escalade de l'été sur fond de manœuvres militaires d'Athènes et Ankara, qui se disputent des gisements d'hydrocarbures en Méditerranée.

A la veille de ce sommet de deux jours qui s'ouvre à 13H GMT, le président du Conseil européen, Charles Michel, a appelé Ankara à se montrer «constructif» dans le règlement des litiges avec Athènes et Nicosie sur la délimitation de ces zones. Tout en agitant la menace de sanctions contre la Turquie de Recep Tayyip Erdogan.

La voie est étroite pour les 27: ils ne doivent pas compromettre le dialogue qu'Athènes et Ankara ont promis de reprendre. Mais ils entendent aussi adresser un message de fermeté au président Erdogan et afficher leur pleine solidarité avec la Grèce et Chypre.

«Il y a une volonté unanime de retrouver des relations assainies avec la Turquie, mais il y a des conditions», a commenté un diplomate européen. 

«Il est clair que c'est à la Turquie de choisir de coopérer ou de faire face aux conséquences de son comportement», a estimé le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, à l'issue d'une rencontre avec Charles Michel, selon la représentation grecque à Bruxelles.

En cas d'apaisement, l'UE se dit prête à reprendre les discussions sur l'Union douanière avec Ankara et la délivrance de visas.

Sanctions contre Minsk 

La décision d'Ankara de faire rentrer un bateau de recherche pétrolière envoyé dans les eaux de la Grèce a été jugée positive. «Mais nous n'avons pas vu les mêmes dispositions vis-à-vis de Chypre», a souligné un responsable européen.

La position des Européens sera déterminante pour déclencher les sanctions contre le Bélarus, prêtes depuis plusieurs semaines mais bloquées par Chypre qui réclame que l'UE adresse un message musclé à Ankara.

Une liste d'une quarantaine de responsables bélarusses, accusés de répression contre l'opposition ou de falsification du résultat de la présidentielle, a été mise au point par l'UE, mais elle doit être approuvée à l'unanimité des Etats membres. Y inclure ou non le président Alexandre Loukachenko, que l'UE ne reconnaît plus comme président, sera discuté.

«Il n'y a que si des actions sont prises que les autorités bélarusses vont commencer à entendre notre appel à dialoguer. Si l'UE se rallie à nous (...) cela pourrait aider beaucoup», a déclaré jeudi à la radio RTL l'opposante bélarusse Svetlana Tikhanovskaïa.

Bélarus: «violences inacceptables» 

Selon leur projet de conclusions, obtenu par l'AFP, les dirigeants devraient condamner «les violences inacceptables» ainsi que «les intimidations, arrestations et détentions arbitraires» d'opposants par le régime d'Alexandre Loukachenko. Ils devraient aussi appeler à rejeter toute «ingérence extérieure», une mention visant implicitement Moscou.

Les difficiles négociations pour faire approuver le budget pluriannuel de plus de 1 000 milliards d'euros et la capacité d'emprunt de 750 milliards, destinée au plan de relance post-coronavirus, vont aussi être évoquées dès jeudi, lors d'une rencontre entre les dirigeants et le président du Parlement David Sassoli.

Les eurodéputés, opposés aux coupes drastiques dans plusieurs programmes, comme Erasmus, réclament une augmentation de plus de 100 milliards d'euros. Inacceptable pour les «frugaux» (Pays-Bas, Suède, Danemark, Autriche).

Les élus sont également mécontents des dispositions prévues sur la conditionnalité du versement des fonds au respect de l'Etat de droit, qu'ils jugent insuffisantes mais qui suscitent l'ire de la Hongrie et de la Pologne.

Last but not least, les leaders seront informés des tensions entre Londres et Bruxelles sur le Brexit après le lancement par l'UE d'une procédure d'infraction sur le respect du traité de divorce. 

Le président Emmanuel Macron sera absent le second jour en raison d'obligations en France et sera représenté par la chancelière allemande Angela Merkel. Le cénacle européen sera rejoint par un nouveau membre, le nouveau Premier ministre belge Alexander De Croo.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.