Sommet de l'UE: Les Européens affichent leur solidarité avec la Grèce et Chypre face à Ankara

Les dirigeants de l'Allemagne, l'Italie, l'Autriche, la république Tchèque, Malte au Conseil européen à Bruxelles. (Olivier HOSLET/POOL/AFP)
Les dirigeants de l'Allemagne, l'Italie, l'Autriche, la république Tchèque, Malte au Conseil européen à Bruxelles. (Olivier HOSLET/POOL/AFP)
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Publié le Jeudi 01 octobre 2020

Sommet de l'UE: Les Européens affichent leur solidarité avec la Grèce et Chypre face à Ankara

  • «La solidarité à l'égard de la Grèce et de Chypre (...) est non négociable», a averti le président français Emmanuel Macron à son arrivée au sommet
  • «L'heure est venue pour l'Europe de discuter avec courage et sincérité du genre de relation qu'elle veut vraiment avoir avec la Turquie»

BRUXELLES: Les Européens ont affiché leur solidarité avec la Grèce et Chypre face à Ankara dès l'ouverture du sommet de l'UE après l'escalade des tensions en Méditerranée, tout en souhaitant trouver la voie d'un dialogue avec le président turc.

«La solidarité à l'égard de la Grèce et de Chypre (...) est non négociable», a averti le président français Emmanuel Macron à son arrivée au sommet. «Quand un Etat membre de l'Union européenne est attaqué, menacé, lorsque ses eaux territoriales ne sont pas respectées, il est du devoir des Européens de se montrer solidaires», a-t-il ajouté.

Le conflit en Méditerranée orientale, où la Turquie, la Grèce et Chypre se disputent des gisements d'hydrocarbures, a été le premier sujet abordé par les Vingt-Sept.

«L'heure est venue pour l'Europe de discuter avec courage et sincérité du genre de relation qu'elle veut vraiment avoir avec la Turquie», a appuyé le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, pour qui les «provocations de la Turquie ne peuvent plus être tolérées».

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a réaffirmé que «plusieurs options sont sur la table». Une façon d'agiter la menace de sanctions en direction de la Turquie.

«Pris en otages»

Plus nuancée, la chancelière allemande Angela Merkel a fait valoir que «l'Union européenne a beaucoup d'intérêt à développer une relation réellement constructive avec la Turquie, malgré toutes les difficultés».

Estimant que les Européens étaient «pris en otages» par les Grecs et les Chypriotes, le président Recep Tayyip Erdogan n'en a pas moins affirmé «être déterminé à maintenir les voies du dialogue ouvertes», devant le parlement turc.

Signe d'une volonté d'apaisement, un accord a été trouvé jeudi à l'Otan entre Grèce et Turquie sur un mécanisme pour éviter les conflits.

Entre carotte et bâton, la voie est étroite pour les 27: ils ne doivent pas compromettre le dialogue qu'Athènes et Ankara ont promis de reprendre à la suite d'une médiation allemande mais ils entendent aussi délivrer un message de fermeté à la Turquie.

Le message des Européens à Ankara sera déterminant pour déclencher les sanctions contre le Bélarus, prêtes depuis plusieurs semaines mais bloquées par Chypre qui réclame davantage de soutien.

Une liste d'une quarantaine de responsables bélarusses, accusés de répression contre l'opposition ou de falsification du résultat de la présidentielle, a été mise au point par l'UE, mais elle doit être approuvée à l'unanimité des Etats membres. Y inclure ou non le président Alexandre Loukachenko, que l'UE ne reconnaît plus comme président, sera discuté.

«Il n'y a que si des actions sont prises que les autorités bélarusses vont commencer à entendre notre appel à dialoguer. Si l'UE se rallie à nous (...) cela pourrait aider beaucoup», a déclaré jeudi à la radio RTL l'opposante bélarusse Svetlana Tikhanovskaïa.

«Jihadistes au Karabakh»

Selon leur projet de conclusions, les dirigeants devraient condamner «les violences inacceptables» ainsi que «les intimidations, arrestations et détentions arbitraires» d'opposants par le régime d'Alexandre Loukachenko. Ils devraient aussi appeler à rejeter toute «ingérence extérieure», une mention visant implicitement Moscou.

Autre sujet chaud pour les Européens, la situation au Nagorny Karabakh, théâtre de combats entre Arméniens et Azerbaïdjanais, malgré les appels au cessez-le-feu. Une internationalisation du conflit risque de déstabiliser une région où des puissances comme la Russie et la Turquie sont en concurrence.

Emmanuel Macron a affirmé disposer d'informations sur la présence de «combattants syriens de groupes jihadistes», «un fait très grave qui change la donne» dans ce territoire en majorité peuplé d'Arméniens, qui a fait sécession de l'Azerbaïdjan à la fin de l'URSS, entraînant une guerre au début des années 1990 qui a fait 30 000 morts.

Le plan de relance massif de soutien conclu en juillet au forceps par les 27 pour sortir les économies de la récession post-Covid, menacé par de nombreux blocages, s'est réinvité au sommet.

«Pour trouver un accord il faut que tout le monde fasse un pas», a exhorté le président du Parlement européen David Sassoli à l'issue d'une rencontre avec les dirigeants.

Les eurodéputés réclament une augmentation de plus de 100 milliards d'euros. Inacceptable pour les «frugaux» (Pays-Bas, Suède, Danemark, Autriche).

Ils sont également mécontents des dispositions prévues sur la conditionnalité du versement des fonds au respect de l'Etat de droit, qu'ils jugent insuffisantes mais qui suscitent l'ire de la Hongrie et de la Pologne.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.