Liban: Des trolls du Hezbollah harcèlent une présentatrice sur Twitter

La rage contre Dalia Ahmad est survenue après qu'elle a qualifié les responsables du parti, depuis longtemps au pouvoir dans le pays, de crocodiles. (Twitter)
La rage contre Dalia Ahmad est survenue après qu'elle a qualifié les responsables du parti, depuis longtemps au pouvoir dans le pays, de crocodiles. (Twitter)
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Publié le Mardi 18 janvier 2022

Liban: Des trolls du Hezbollah harcèlent une présentatrice sur Twitter

  • La présentatrice de télévision soudanaise d'Al-Jadeed, Dalia Ahmad, a été victime de harcèlement raciste et prise pour cible par le Hezbollah
  • L'animatrice de télévision soudanaise Dalia Ahmad a été qualifiée de «chien noir», entre autres, dans le cadre d’une campagne raciste agressive lancée par le Hezbollah sur Twitter

BEYROUTH: Des tweets haineux, misogynes et racistes ont ciblé une présentatrice de télévision soudanaise à la suite d'un reportage dans son émission critiquant le gouvernement libanais, notamment le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah.

La rage contre Dalia Ahmad est survenue après qu'elle a qualifié les responsables du parti depuis longtemps au pouvoir dans le pays de crocodiles, au cours de son émission Fashet Khalq sur la chaîne d'informations libanaise Al-Jadeed.

#DogBreedImprovement était un hashtag tendance au Liban en arabe, après que des tweets virulents envoyés par des comptes de partisans du Hezbollah ont attaqué Ahmad et la couleur de sa peau.

«Vous êtes assis sous la protection de Dieu, quand un chien noir s’approche et se met à aboyer.Vous voulez le frapper, mais il semble que ce ne soit pas un chien mais une chienne noire du Soudan», dit un tweet d'un profil mettant en vedette une photo du commandant militaire iranien tué Qassem Soleimani.

«Que Dieu maudisse le sperme qui s'est déposé dans le ventre de la mère de ceux qui vous offensent, M. Nasrallah #DogBreedImprovement», peut-on lire dans un autre tweet en arabe. Le profil du compte contient le mot Hezbollah en arabe avec un cœur jaune à côté.

Un autre tweet disait: «Sans le #Hezbollah, Dalia Ahmad aurait été proposée à la vente sur le marché aux esclaves, avec ses semblables, par Daëch.»

«Je n'ai Jamais de ma vie attaqué ou critiqué une créature de Dieu, mais cette femme est méprisable, car son cœur et sa langue sont si noirs qu'ils se reflètent sur son visage laid et malveillant», a dit un tweet de @KassemHala555, avec un smiley noir emoji à la fin et deux photos d'Ahmad.

«Par Dieu, par Dieu, quiconque voudrait attaquer Al-Sayyed (Nasrallah), je voudrais essuyer avec eux le sol et maudire ceux qui les ont mis au monde», selon un autre tweet de @KassemHala555, dont le profil affiche les drapeaux libanais et iranien. Ce tweet comportaitune photo d'Ahmad avec le visage d'un chien photoshopé sur le sien.

 

Des journalistes fidèles au Hezbollah et des représentants des médias sont également intervenus. Le journaliste Hosein Mortada, qui compte plus de 494 000 abonnés, a tweeté une photo d'Ahmad avec le commentaire suivant: «Il y a des races qui ne s'améliorent pas parce que leurs gènes sont impurs depuis le début.»

Photo fourni

Son tweet n'est plus visible car, selon la plate-forme, il «a violé les règles de Twitter».

Certains ont pris la défense d'Ahmad, dont le réalisateur et écrivain nommé aux Emmy Awards, Lucien Bourjeily, qui a tweeté: «Mes chers amis: 'crocodiles' est une très belle description. Vos dirigeants sont corrompus, ce sont des escrocs et des criminels, et une société entière est en train d'être détruite par leurs mains! Vous n’avez pas honte de continuer à défendre ceux qui vous ont appauvris, pillés et détruit vos vies?»

Le Hezbollah et ses partisans ont l'habitude de harceler et d'attaquer les femmes journalistes.

En janvier de l'année dernière, la présentatrice du journal télévisé d'Alhurra, Layal Alekhtiar, a reçu des menaces de mort et a été harcelée en ligne après avoir tweeté une vidéo du dévoilement d'une statue de Soleimani et un verset du Coran qui disait: «Quelles sont ces statues auxquelles vous êtes si attachés?»

En octobre 2020, la journaliste indépendante Luna Safwan a été prise pour cible par le Hezbollah dans une campagne agressive en ligne après que son tweet critiquant le parti a été diffusé par une chaîne d'informations israélienne et qu'elle a été accusée de coopération avec Israël.

La journaliste libanaise Maryam Seif Eddine, connue pour ses critiques farouches du Hezbollah bien qu'elle soit chiite, a reçu des menaces de mort de la part du groupe, tandis que sa mère et son frère ont été agressés physiquement, son frère ayant eu le nez cassé. Les partisans du parti avaient ciblé sa maison familiale à Bourj el-Barajneh, dans la banlieue sud de Beyrouth contrôléepar le Hezbollah.

Auparavant, alors que le pays était en proie à de manifestations de masse en 2019, l'ancienne présentatrice du journal télévisé de la LBC et la journaliste chiite Dima Sadek avait été harcelée par le groupe après que son téléphone lui a été volé lors d'une manifestation. Le harcèlement, a-t-elle dit, a été suivi d'appels téléphoniques insultants et menaçants envers sa mère, qui a subi un accident vasculaire cérébral dû au stress.

La journaliste de MTV Nawal Berry, également chiite, a subi de violentes attaques de la part de partisans du Hezbollah et de ses alliés alors qu'elle couvrait les premiers jours des manifestations. Ces derniers ont brisé la caméra de son équipe, lui ont arraché le microphone qu'elle tenait, lui ont craché dessus et lui ont donné un coup de pied dans la jambe.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.