Répression au Soudan: sept nouveaux manifestants anti-putsch tués

Un manifestant en colère, à Khartoum, au Soudan, le lundi 17 janvier 2022. (AP Photo)
Un manifestant en colère, à Khartoum, au Soudan, le lundi 17 janvier 2022. (AP Photo)
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Publié le Mardi 18 janvier 2022

Répression au Soudan: sept nouveaux manifestants anti-putsch tués

Un manifestant en colère, à Khartoum, au Soudan, le lundi 17 janvier 2022. (AP Photo)
  • Bravant un quadrillage sécuritaire serré et des troupes équipées d'armes lourdes, des milliers de Soudanais ont de nouveau scandé «Les militaires à la caserne» et «Le pouvoir aux civils» 
  • Les émissaires américains demanderont aux autorités au Soudan de «mettre fin à la violence» contre les manifestants, selon le Département d'Etat

KHARTOUM: Sept manifestants ont été tués au Soudan lundi, l'une des journées les plus sanglantes de la répression de la mobilisation contre le pouvoir militaire qui ne faiblit pas depuis le putsch du général Abdel Fattah al-Burhane fin octobre.


Bravant un quadrillage sécuritaire serré et des troupes équipées d'armes lourdes, des milliers de Soudanais ont de nouveau scandé "Les militaires à la caserne" et "Le pouvoir aux civils" en tentant d'approcher du palais présidentiel à Khartoum, ou ailleurs dans le pays.


Dans la capitale, les partisans d'un pouvoir civil dans un pays sorti il y a moins de trois ans de trente années de dictature militaro-islamiste ont essuyé des tirs "à balles réelles", mais aussi une pluie de grenades lacrymogènes et assourdissantes et des tirs des canons à eau, rapportent des médecins.


Sept manifestants ont été fauchés par des tirs à balles réelles, précisent-ils.


L'émissaire de l'ONU au Soudan, Volker Perthes, a condamné "l'utilisation continue de balles réelles" pour réprimer les manifestations, et confirmé qu'au moins sept personnes ont été tuées et "des dizaines blessées". L'ambassade américaine à Khartoum a critiqué "les tactiques violentes des forces de sécurité soudanaises".


En tout, depuis le putsch du 25 octobre, 71 manifestants ont été tués. La police de son côté assure qu'un de ses généraux a été poignardé à mort jeudi par des manifestants qui, prévient-elle, seront jugés selon les lois d'exception de l'état d'urgence décrété le jour du coup d'Etat du chef de l'armée.

«Militaires à la caserne»
Dans un pays où militaires et paramilitaires sont déjà accusés d'exactions et notamment, récemment, du viol d'une dizaine de manifestantes, une nouvelle décision des généraux au pouvoir fait redouter le pire. 


Lundi, le Conseil de défense a annoncé la création d'une "force spéciale antiterroriste pour faire face à de potentielles menaces".


Durant tout l'après-midi, les violences ont été continues: à Khartoum aux abords du palais présidentiel, l'ancien QG du dictateur Omar el-Béchir démis en 2019 sous la pression d'un soulèvement populaire, où siègent aujourd'hui les autorités de transition désormais aux mains du général Burhane.


Mais aussi dans les banlieues: à Omdourman, des manifestants brûlaient des pneus et dressaient des barricades pour couper des routes, tandis qu'à Khartoum-Nord, des milliers d'autres manifestants criaient "Les militaires à la caserne" et "Pas de retour en arrière possible", dans un pays resté sous la férule de l'armée quasiment en continu depuis son indépendance il y a 65 ans. 


Partout, les forces de l'ordre ont poursuivi les contestataires dans les rues environnantes à coups de grenades lacrymogènes et assourdissantes.


Elles attaquent également régulièrement blessés et médecins dans les hôpitaux, s'indigne l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Des émissaires américains au Soudan pour demander aux autorités de «mettre fin à la violence» contre les manifestants

Deux émissaires américains sont en route pour Khartoum pour demander aux forces de sécurité soudanaises de "mettre fin à la violence" contre les manifestants, a annoncé lundi la diplomatie américaine.


"Nous sommes préoccupés par les informations faisant état d'une escalade de la violence contre les manifestants au Soudan", a tweeté le porte-parole du département d'Etat Ned Price, après la mort lundi de sept nouveaux manifestants anti-putsch lors d'une des journées les plus sanglantes dans la répression de la mobilisation contre le pouvoir militaire.


La secrétaire d'Etat adjointe pour l'Afrique, Molly Phee, et le nouvel émissaire américain pour la Corne de l'Afrique David Satterfield "sont en route pour Khartoum et vont réitérer notre appel aux forces de sécurité pour qu'elles mettent fin à la violence et respectent la liberté d'expression et de réunion pacifique", a-t-il ajouté.

David Satterfield et Molly Phee ont entamé lundi une tournée en Arabie saoudite et au Soudan pour tenter de relancer le dialogue.
A New York, neuf des 15 pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont appelé "toutes les parties à la plus grande retenue", tandis que la mission des Nations unies à Khartoum tente d'organiser un dialogue pour relancer une transition vers la démocratie brutalement interrompue le 25 octobre.


D'autre part, Washington a annoncé avoir remplacé son chargé d'affaires à Khartoum où les Etats-Unis n'ont plus d'ambassadeur depuis les années 1990.

Appel à la retenue 
En soirée, des centaines de manifestants cherchaient à bloquer les rues de la capitale et de ses banlieues pour dénoncer la violence, tandis que le principal bloc civil, les Forces de la liberté et du changement (FLC), décrétait deux jours de désobéissance civile à compter de mardi.


Et la mobilisation ne se cantonne pas à la capitale dans ce pays de 45 millions d'habitants, l'un des plus grands d'Afrique. 


A Madani, par exemple, à 200 kilomètres au sud de Khartoum, "environ 2 000 manifestants défilaient aux cris de +on ne veut que des civils au pouvoir+", a rapporté à l'AFP un témoin, Imed Mohammed.


Car le 25 octobre, le général Burhane a fait arrêter la plupart des civils qui partageaient le pouvoir avec l'armée. Ils ont été libérés depuis, mais le pays est toujours sans Parlement depuis la chute d'Omar el-Béchir et sans gouvernement depuis le putsch. 


Le général Burhane, qui s'est entouré de militaires et de civils sans passé militant, est donc de facto seul aux commandes du pays, l'un des plus pauvres du monde.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".