AMMAN: Lundi, les députés jordaniens ont imposé une suspension de deux ans à leur collègue Hassan al-Riyati pour «comportement violent et indécent» lors d’une séance de la Chambre basse sur les amendements constitutionnels, le 28 décembre.
La majorité des députés ont voté en faveur de la recommandation du comité disciplinaire du Parlement de suspendre pendant deux ans la participation de M. Al-Riyati, un représentant de la ville portuaire d’Aqaba, dans le sud de la Jordanie.
M. Al-Riyati et trois autres députés s’étaient battus à la suite d’un débat animé sur des amendements constitutionnels controversés, qui a dégénéré en bagarre générale. L’incident a eu lieu après l’ouverture de la séance par une discussion sur les propositions d’amendements constitutionnels, qui prévoient l’ajout du terme «femmes jordaniennes» dans le titre du deuxième chapitre de la Constitution sur les droits et devoirs des Jordaniens, qui porte notamment sur l’égalité entre citoyens.
Certains députés, en particulier les femmes, ont affirmé que cet amendement créera une discrimination entre les Jordaniens basée sur le sexe. Le débat animé a déclenché des altercations verbales et un échange d’insultes entre le président de la Chambre, Abdelkarim al-Daghmi, et le député Souleimane Abou Yahya, qui a accusé M. Al-Daghmi d’être «incapable de diriger».
Lors d’une déclaration à la presse à l’issue de la séance de lundi, M. Al-Riyati a qualifié la décision de le suspendre d’«injuste» et de «biaisée», ajoutant que le rapport du comité disciplinaire sur cette affaire était «inexact et défectueux».
M. Al-Riyati a précisé que le comité n’avait recommandé aucune mesure disciplinaire contre d’autres législateurs qui étaient également impliqués dans la bagarre. «Aucune sanction n’a été imposée aux députés qui ont insulté Dieu et notre collègue féminine en se comportant de manière blasphématoire et indécente», a poursuivi M. Al-Riyati. Le député a annoncé qu’il contesterait la décision de suspension ou démissionnerait. «Toutes les options sont sur la table maintenant, mais je n’ai pas encore pris ma décision.»
Après la séance du 28 décembre, M. Al-Riyati a été accueilli en héros par ses partisans à Aqaba, à environ 300 kilomètres au sud de la capitale, Amman. Le député avait alors justifié son comportement violent pendant la séance comme étant «une défense de Dieu et de l’honneur de sa collègue féminine».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com