DUBAÏ: Les hommes et les femmes arabes attachent une grande importance au parfum dans leurs routines beauté. Selon Euromonitor, le marché des parfums au Moyen-Orient s’élèvera à 4,4 milliards de dollars (1 dollar = 0,88 euro) en 2027; l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (EAU) représentent les deux principaux marchés de parfums de la région.
C’est une bonne nouvelle pour les marques de luxe. Beaucoup d’entre elles produisent des parfums spécialement conçus pour les consommateurs de la région.
«Les consommateurs du Moyen-Orient sont de vrais passionnés de parfums», affirme la célèbre parfumeuse française Fanny Bal. Elle vient de créer le parfum Loubiprince, une fragrance infusée de musc qui fait partie des parfums pour homme et femme de la collection de Christian Louboutin Beauty exclusivement destinée à la région.
«Le parfum est enraciné dans la culture du Moyen-Orient. Sa présence dans ces pays est beaucoup plus marquée que dans n'importe quelle autre région du monde», ajoute-t-elle.
L'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis apprécient les arômes traditionnels et préfèrent les parfums aux notes intenses comme l'oud et le musc, explique-t-elle.
«La création de ces parfums m'a passionné. J’ai pu aller plus loin en termes d'intensité et de sélection des composants. En Europe ou en Amérique, par exemple, les consommateurs optent plutôt pour des parfums fruités ou floraux. Nous avons donc exploré des notes particulièrement intenses que les clients européens n'apprécieront pas forcément», explique Thomas James, responsable des marques de niche chez Puig. «Nous ne proposons pas, par exemple, de l'encens pour les clients européens; au Moyen-Orient, en revanche, cette substance est évidemment une composante importante.»
Mme Bal – qui a conçu des parfums pour Givenchy, Frédéric Malle, Issey Miyake, et même le parfum de la popstar Shakira – s'est tournée vers des ingrédients typiques du Moyen-Orient, notamment la résine, l'ambre, les épices et le bois de santal, pour la création de ce parfum.
Deux autres parfums complètent la collection exclusive Louboutin: Loubicharme et Loubiluna, du parfumeur français Christophe Raynaud.
Loubiluna associe des notes de figue, de bois de cèdre et de papyrus. Quant à Loubicharme, il présente des notes florales de géranium et de rose complétées par des nuances d'encens et de patchouli.
Au-delà de l’utilisation de ces ingrédients, Christian Louboutin rend également hommage à la région dans la manière dont chaque parfum est présenté: un somptueux flacon rouge coiffé d'un bouchon en or qui représente un scarabée, une pyramide et un croissant de lune.
Mme Bal nous révèle que ce sont les origines de Louboutin qui ont inspiré cette collection. Ce créateur connu pour ses chaussures à semelle rouge est né à Paris d'une mère française et d'un père égyptien, comme il l’a récemment appris. Parrain d’Elisa Sednaoui, mannequin d’origine égyptienne, il a toujours été très attaché à ce pays d'Afrique du Nord. Il possède une propriété à Louxor, qu'il a achetée bien avant de découvrir ses origines.
De fait, l'un des principaux éléments qui entrent dans la composition de ses parfums est le papyrus, un matériau épais qui rappelle le papier et sur lequel les Égyptiens de l'Antiquité écrivaient.
«Le papyrus, c'est aussi l'Égypte. Il est peu utilisé par les parfumeurs, mais il trouve sa place dans la saga de Louboutin», raconte Mme Bal.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com