Un avertissement sur le parfum le plus prisé et le plus cher d'Arabie saoudite

On ajoute souvent du plomb ou de la teinture pour faire croire aux clients que le bois d'agar est de haute qualité, et certains magasins ajoutent des substances pour diluer le oud, ce qui compromet sa qualité. (SPA)
On ajoute souvent du plomb ou de la teinture pour faire croire aux clients que le bois d'agar est de haute qualité, et certains magasins ajoutent des substances pour diluer le oud, ce qui compromet sa qualité. (SPA)
On ajoute souvent du plomb ou de la teinture pour faire croire aux clients que le bois d'agar est de haute qualité, et certains magasins ajoutent des substances pour diluer le oud, ce qui compromet sa qualité. (SPA)
On ajoute souvent du plomb ou de la teinture pour faire croire aux clients que le bois d'agar est de haute qualité, et certains magasins ajoutent des substances pour diluer le oud, ce qui compromet sa qualité. (SPA)
On ajoute souvent du plomb ou de la teinture pour faire croire aux clients que le bois d'agar est de haute qualité, et certains magasins ajoutent des substances pour diluer le oud, ce qui compromet sa qualité. (SPA)
On ajoute souvent du plomb ou de la teinture pour faire croire aux clients que le bois d'agar est de haute qualité, et certains magasins ajoutent des substances pour diluer le oud, ce qui compromet sa qualité. (SPA)
On ajoute souvent du plomb ou de la teinture pour faire croire aux clients que le bois d'agar est de haute qualité, et certains magasins ajoutent des substances pour diluer le oud, ce qui compromet sa qualité. (SPA)
On ajoute souvent du plomb ou de la teinture pour faire croire aux clients que le bois d'agar est de haute qualité, et certains magasins ajoutent des substances pour diluer le oud, ce qui compromet sa qualité. (SPA)
On ajoute souvent du plomb ou de la teinture pour faire croire aux clients que le bois d'agar est de haute qualité, et certains magasins ajoutent des substances pour diluer le oud, ce qui compromet sa qualité. (SPA)
On ajoute souvent du plomb ou de la teinture pour faire croire aux clients que le bois d'agar est de haute qualité, et certains magasins ajoutent des substances pour diluer le oud, ce qui compromet sa qualité. (SPA)
On ajoute souvent du plomb ou de la teinture pour faire croire aux clients que le bois d'agar est de haute qualité, et certains magasins ajoutent des substances pour diluer le oud, ce qui compromet sa qualité. (SPA)
On ajoute souvent du plomb ou de la teinture pour faire croire aux clients que le bois d'agar est de haute qualité, et certains magasins ajoutent des substances pour diluer le oud, ce qui compromet sa qualité. (SPA)
On ajoute souvent du plomb ou de la teinture pour faire croire aux clients que le bois d'agar est de haute qualité, et certains magasins ajoutent des substances pour diluer le oud, ce qui compromet sa qualité. (SPA)
On ajoute souvent du plomb ou de la teinture pour faire croire aux clients que le bois d'agar est de haute qualité, et certains magasins ajoutent des substances pour diluer le oud, ce qui compromet sa qualité. (SPA)
On ajoute souvent du plomb ou de la teinture pour faire croire aux clients que le bois d'agar est de haute qualité, et certains magasins ajoutent des substances pour diluer le oud, ce qui compromet sa qualité. (SPA)
On ajoute souvent du plomb ou de la teinture pour faire croire aux clients que le bois d'agar est de haute qualité, et certains magasins ajoutent des substances pour diluer le oud, ce qui compromet sa qualité. (SPA)
On ajoute souvent du plomb ou de la teinture pour faire croire aux clients que le bois d'agar est de haute qualité, et certains magasins ajoutent des substances pour diluer le oud, ce qui compromet sa qualité. (SPA)
On ajoute souvent du plomb ou de la teinture pour faire croire aux clients que le bois d'agar est de haute qualité, et certains magasins ajoutent des substances pour diluer le oud, ce qui compromet sa qualité. (SPA)
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Publié le Samedi 24 juillet 2021

Un avertissement sur le parfum le plus prisé et le plus cher d'Arabie saoudite

  • Les ventes de oud explosent en période de fêtes, mais certains clients risquent de se faire piéger par des escroqueries et des ventes frauduleuses
  • M. Al-Kathiri conseille aux acheteurs de ne pas essayer plus de trois senteurs au cours d'une même visite dans une boutique

AL-KHOBAR: Entre les Saoudiens et le oud, l'un des parfums les plus chers, c'est une histoire d'amour profonde. Cependant, nombreux sont ceux qui n'arrivent pas à discerner la différence entre les parfums du point de vue du prix et de la qualité.

De ce fait, les experts avertissent que certains clients risquent de se faire piéger par des escroqueries et des ventes frauduleuses. En effet, le oud tient son parfum boisé et chaud du bois d'agar que l'on trouve surtout en Inde, au Cambodge, en Indonésie et dans les pays voisins. Le prix du kilo de résine se situe entre 2 000 et 6 000 SAR (500-1 600 $), et dépasse parfois ce montant.

L'huile est extraite à partir d'arbres âgés de 150 ans et les pays du Golfe comptent parmi les plus gros importateurs de cette substance. Cette huile rare accompagne les occasions spéciales, comme la fête d’Al-Adha. Néanmoins, la qualité du oud si populaire n'est pas accessible pour beaucoup de personnes et les vendeurs chevronnés s'accordent à dire que la confiance dans le vendeur est un facteur déterminant pour tout achat de parfum.

Mamdouh al-Tamimi, un employé d'Aramco, apprécie le oud à base de bois d'agar, d'ambre, de musc et d'eau de rose qu'il achète dans les boutiques des marchés Al-Maaqilia et Deira à Riyad. Il a récemment préféré se rendre dans un seul magasin où le vendeur lui semblait honnête. «Je lui fais confiance. Je me rends donc dans ce magasin trois ou quatre fois par an», explique-t-il.

FAITS MARQUANTS

Le oud tient son parfum boisé et chaud du bois d'agar que l'on trouve surtout en Inde, au Cambodge, en Indonésie et dans les pays voisins. Le prix du kilo de résine se situe entre 2 000 et 6 000 riyals saoudiens (1 riyal saoudien = 0,23 euro), et dépasse parfois ce montant.

Le oud liquide, l'huile de bois d'agar, le musc et l'ambre aux arômes recherchés sont les préférés de M. Al-Tamimi, surtout en été. Il apprécie également les encens de oud de haute qualité.

Selon des vidéos publiées récemment sur les réseaux sociaux, certains magasins trompent leurs clients en recourant à du plomb pour prolonger le parfum et la durée de conservation du oud.

Le Dr Hamad al-Kathiri est consultant auprès de la société Lamsat Bakhoor, spécialisée dans les produits à base de oud. Il affirme qu'on constate de plus en plus de fraudes au niveau de la production du oud sous ses formes liquide et en bois; on utilise souvent du plomb ou de la teinture pour persuader les clients de la haute qualité du bois d'agar.

On utilise souvent du plomb ou de la teinture pour persuader les clients de la haute qualité du bois d'agar. (SPA) 

Certains magasins ajoutent également des substances pour diluer le oud, ce qui compromet sa qualité, confie-t-il à Arab News.

«Bien entendu, c'est avant tout l'avidité qui anime ces magasins qui cherchent à réaliser des profits rapides.»

D'après M. Al-Kathiri, les achats en ligne de produits à base de oud ont connu une hausse significative ces dernières années, et les clients privilégient désormais d’autres types de oud. «L'une des principales raisons de cette évolution tient au prix exorbitant des catégories exquises de oud», ajoute-t-il.

L'important pour les acheteurs en ligne est de faire confiance au vendeur, même si nombre d'experts déconseillent l'achat en ligne. « En effet, il est difficile de déterminer si un produit à base de oud est original: seuls les experts en sont capables afin de protéger les clients des arnaqueurs », souligne M. Al-Kathiri.

Si les hommes s'intéressent à la qualité, au nom, à la taille et au parfum du oud, les femmes, elles, s'intéressent avant tout à son parfum. M. Al-Kathiri conseille aux acheteurs de ne pas essayer plus de trois senteurs au cours d'une même visite dans une boutique, même si les prix sont alléchants. Pour juger de la qualité du parfum, les clients peuvent demander un échantillon qu'ils essayeront plus tard chez eux, ajoute-t-il.

La persistance des senteurs du oud varie en fonction de son type et de sa qualité, sachant que certains types persistent sur les vêtements pendant plus de deux jours. «Pour moi, il n'y a pas de oud original et de oud non original. C'est une question de qualité. Vous pouvez dire que ce oud est de bonne qualité, contrairement à celui-là», dit-il.

Mahmoud al-Falahi, directeur de la société Almoheet Oud Company dont le siège est en Malaisie, explique que le oud naturel est extrait d'arbres âgés de plus de 70 ans, sans la moindre amélioration ou addition. Cependant, quelques producteurs ajoutent du plomb ou de la teinture pour alourdir le parfum ou le rendre «plus touffu», dit-il, en prévenant qu'il est particulièrement difficile de distinguer un oud modifié d'un oud authentique.

L'escroquerie la plus répandue consiste à augmenter le poids d'un produit à base de oud pour en augmenter le prix, ajoute-t-il. «Certains magasins préfèrent tricher pour réaliser des profits rapides plutôt que de conserver l'authenticité de leurs produits.»

M. Al-Falahi conseille aux clients de ne tester que deux types de oud lorsqu'ils se rendent dans un magasin afin de discerner la différence entre les senteurs et de vérifier si le parfum persiste aussi longtemps qu'ils le souhaitent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.

La ruée vers l’oud, « ce parfum du ciel »
Par Mohammed Al-Kinani -
Vidéo
La Kaaba et la Grande Mosquée parfumées dix fois par jour
Par Arab News -

L’intelligence artificielle, levier d’émancipation pour les femmes selon la directrice de la DCO

Interrogée par Arabnews en français en marge des Rencontres économiques de l’Institut du monde arabe à Paris, El Haddaoui affiche un optimisme mesuré : « On ne peut pas dire que l’intelligence artificielle est une bonne ou une mauvaise chose en soi, explique-t-elle, mais je suis très optimiste quant aux opportunités qui existent pour les femmes. » (Photo fournie)
Interrogée par Arabnews en français en marge des Rencontres économiques de l’Institut du monde arabe à Paris, El Haddaoui affiche un optimisme mesuré : « On ne peut pas dire que l’intelligence artificielle est une bonne ou une mauvaise chose en soi, explique-t-elle, mais je suis très optimiste quant aux opportunités qui existent pour les femmes. » (Photo fournie)
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  • Pour la directrice générale de la Digital Cooperation Organization (DCO), Hajar El Haddaoui, l’intelligence artificielle (IA) représente une opportunité considérable pour les femmes sur le marché du travail, à condition toutefois de réduire les fractures
  • Interrogée par Arabnews en français en marge des Rencontres économiques de l’Institut du monde arabe à Paris, El Haddaoui affiche un optimisme mesuré

PARIS: Pour la directrice générale de la Digital Cooperation Organization (DCO), Hajar El Haddaoui, l’intelligence artificielle (IA) représente une opportunité considérable pour les femmes sur le marché du travail, à condition toutefois de réduire les fractures numériques, de renforcer la coopération internationale et d’intégrer cette technologie au cœur des stratégies nationales de développement.

Interrogée par Arabnews en français en marge des Rencontres économiques de l’Institut du monde arabe à Paris, El Haddaoui affiche un optimisme mesuré : « On ne peut pas dire que l’intelligence artificielle est une bonne ou une mauvaise chose en soi, explique-t-elle, mais je suis très optimiste quant aux opportunités qui existent pour les femmes. »

« On voit de plus en plus de femmes s’intéresser à l’IA et aux algorithmes dans différents domaines ; il faut s’en saisir comme d’une opportunité », souligne El Haddaoui, dont l’organisation, fondée à Riyad en 2020, regroupe 16 États membres et compte plus de 40 partenaires issus des secteurs technologique et financier.

Œuvrant essentiellement autour de deux axes stratégiques — la résilience technologique et la prospérité numérique —, la DCO s’est vu accorder un siège d’observateur à l’Assemblée générale des Nations unies en 2022.

L’accès à l’intelligence artificielle n’est cependant pas uniforme à l’échelle mondiale, plaide El Haddaoui, dont l’organisation œuvre pour l’inclusivité numérique et technologique.
« Non, il n’y a pas d’égalité entre les pays, affirme-t-elle sans détour. Certains ont énormément investi dans l’IA et disposent des ressources nécessaires, tandis que d’autres en sont encore loin. »

Elle insiste sur l’importance de la coopération régionale pour réduire ces écarts : « Il faut échanger les bonnes pratiques et, surtout, soutenir les pays en retard par de grands investissements », souligne-t-elle, rappelant que « certains pays n’ont même pas la 5G, ce qui rend toute avancée en IA très difficile ».

Pour elle, la réduction de cette fracture nécessite des partenariats solides entre États, des échanges d’expériences et un appui financier ciblé, afin « de permettre à davantage de pays d’intégrer l’intelligence artificielle dans leurs priorités nationales ».

Cependant, les disparités ne sont pas seulement internationales, souligne El Haddaoui : elles sont également internes, car « dans certains pays, les zones rurales n’ont même pas accès à Internet, alors que d’autres régions abritent des hubs d’innovation très avancés », observe-t-elle.

Cette fracture numérique interne constitue, selon elle, un défi majeur. La solution passe par une stratégie globale d’éducation et d’inclusion : « Il faut prendre en compte l’éducation dès le plus jeune âge, développer des applications accessibles dans les langues locales et former les talents nationaux pour diffuser les connaissances liées à l’IA au sein même du pays. »

Ce n’est qu’une fois ces bases posées que la réduction de la fracture pourra s’étendre aux niveaux régional et mondial.

Interrogée sur le risque de voir le financement de l’IA se faire au détriment d’autres secteurs essentiels, El Haddaoui se veut rassurante : « Si l’intelligence artificielle est intégrée dans la stratégie numérique nationale et appliquée à tous les secteurs — santé, finance, économie ou éducation —, elle ne concurrence pas les autres investissements, elle les renforce », explique-t-elle.

Elle met toutefois en garde contre une approche sectorielle trop étroite : « Dans les pays où l’investissement est concentré uniquement sur l’IA sans vision transversale, le risque existe. Il ne faut pas répéter les erreurs commises lors de la transformation digitale dans certaines régions. L’IA doit être pensée comme une stratégie cross-industry, présente dans tous les secteurs et non en silo. »

Pour cette raison, ajoute-t-elle, la DCO travaille avec de nombreux États membres, dont le Maroc : « Nous sommes présents sur le terrain dans plusieurs pays membres afin d’accompagner le développement numérique local », précise-t-elle.


La ministre de la transition numérique marocaine: l’IA une opportunité pour l’émancipation des femmes

L’intelligence artificielle (IA) peut devenir un outil puissant pour renforcer la place des femmes dans la société et sur le marché du travail. C’est le message porté par la ministre marocaine de la Transition numérique, Amal El Fallah Seghrouchni. (Photo fournie)
L’intelligence artificielle (IA) peut devenir un outil puissant pour renforcer la place des femmes dans la société et sur le marché du travail. C’est le message porté par la ministre marocaine de la Transition numérique, Amal El Fallah Seghrouchni. (Photo fournie)
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  • Le Maroc multiplie les initiatives pour démocratiser l’accès à ces technologies
  • En juillet dernier, les Assises nationales de l’intelligence artificielle ont réuni 2 500 acteurs publics et privés

PARIS: L’intelligence artificielle (IA) peut devenir un outil puissant pour renforcer la place des femmes dans la société et sur le marché du travail.
C’est le message porté par la ministre marocaine de la Transition numérique, Amal El Fallah Seghrouchni, qui voit dans cette technologie une opportunité majeure pour réduire les fractures sociales et économiques, à condition de s’y préparer dès maintenant.

Nommée ministre en 2024, Seghrouchni est une pionnière de l’intelligence artificielle. Elle est même décrite par certains comme « l’Elon Musk du Maroc », mais elle se distingue de ce dernier par son engagement éthique et son attachement à l’inclusion et à la justice sociale liées à l’avènement des nouvelles technologies.
Dans le cadre de ses fonctions et responsabilités, elle poursuit sa quête d’une utilisation raisonnée de l’intelligence artificielle, au profit de tous.

Présente à Paris à l’occasion de la 16ᵉ édition des Rencontres économiques, organisées par l’Institut du monde arabe, la ministre a insisté, en réponse à Arab News en français, sur la nécessité d’intégrer les femmes dans cette révolution technologique.
« Aujourd’hui, l’intelligence artificielle est utilisée dans tous les secteurs de la vie professionnelle : la santé, l’agriculture, l’art, la culture, le droit ou encore la fintech », indique-t-elle. « Et si les femmes maîtrisent l’intelligence artificielle, elles peuvent accéder à un marché de l’emploi beaucoup plus vaste. »

Selon la ministre, l’IA permet aux femmes d’améliorer leur productivité et d’accéder à des ressources jusqu’ici moins accessibles, comme la traduction automatique, les calculs complexes ou la recherche d’informations ciblées : « autant d’usages concrets qui peuvent faciliter leur insertion professionnelle ».
Elle met également en avant le potentiel des outils d’IA pour les femmes entrepreneures, dirigeant des petites ou moyennes entreprises, qui peuvent ainsi s’appuyer sur le commerce électronique pour dépasser les limites des marchés locaux.
« Il existe aujourd’hui des plateformes qui permettent aux femmes d’accéder à un marché global grâce à l’intelligence artificielle », explique-t-elle.

La formation à l’IA représente un investissement, concède la ministre, mais celui-ci reste accessible et rentable. De nombreux programmes, soutenus par des organisations internationales ou des initiatives nationales, visent à réduire cette barrière financière.
« Nous avons lancé un programme qui s’appelle Elevate pour le commerce électronique : il aide gratuitement des femmes à accéder à ces plateformes », précise-t-elle. Et même si certaines formations sont payantes, les coûts restent modérés « au regard du retour sur investissement potentiel ».

La ministre reconnaît cependant l’existence de plusieurs niveaux de fracture : alphabétisation, numérique, et désormais intelligence artificielle.
Mais elle estime que « la question n’est pas de savoir s’il va y avoir une fracture, mais si nous allons pouvoir maîtriser ces technologies pour ne pas rester sur le bord du chemin », car il ne s’agit pas de subir ces transformations, mais « de les utiliser comme leviers de réduction des inégalités ».

Le Maroc multiplie les initiatives pour démocratiser l’accès à ces technologies. En juillet dernier, les Assises nationales de l’intelligence artificielle ont réuni 2 500 acteurs publics et privés.
Le pays a lancé des plateformes de formation, un programme de soutien aux start-up, ainsi qu’un vaste réseau d’instituts de recherche et de développement baptisé Jazari.

« Rien n’arrive tout seul », rappelle la ministre. « Le coût est là, mais aussi la volonté d’apporter les moyens humains, financiers et techniques nécessaires. C’est un grand chantier que nous voulons mener à bien, avec la détermination des femmes à monter dans ce que j’appelle le train de l’IA. »

La métaphore est claire : l’intelligence artificielle avance rapidement, et il faut savoir monter à bord au bon moment. En misant sur la formation, l’accès aux outils et l’accompagnement des femmes, la ministre entend faire de l’IA non pas une nouvelle ligne de fracture, mais une voie d’émancipation et d’ouverture.


Les Rencontres Économiques de l’IMA: la place des femmes dans l’économie à l’ère de l’IA

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  • Quatre tables rondes, réunissant le temps d’une journée des personnalités féminines éminentes du monde arabe et de la France, ont échangé sur la manière de mettre en lumière le rôle des femmes dans la transformation numérique
  • Parmi la trentaine de participantes figuraient notamment la ministre marocaine de la Transition numérique Amal El Fallah Seghrouchni, l’ancienne ministre française de la Culture Rima Abdul Malak, aujourd’hui à la tête d’un média francophone libanais

PARIS: Organisée par l’Institut du Monde Arabe à Paris autour du thème « Femmes, business et innovation », la 16ᵉ édition des Rencontres économiques du monde arabe a décortiqué tous les aspects de l’économie au féminin.

Quatre tables rondes, réunissant le temps d’une journée des personnalités féminines éminentes du monde arabe et de la France, ont échangé sur la manière de mettre en lumière le rôle des femmes dans la transformation numérique, l’entrepreneuriat et la création, ainsi que sur les moyens de favoriser des synergies franco-arabes.

Parmi la trentaine de participantes figuraient notamment la ministre marocaine de la Transition numérique Amal El Fallah Seghrouchni, l’ancienne ministre française de la Culture Rima Abdul Malak, aujourd’hui à la tête d’un média francophone libanais, des femmes d’affaires telles que Hajar El Haddaoui, directrice générale de Digital Cooperation Organization (Maroc–Arabie saoudite), ou encore Olfa Zorgati, membre du conseil d’administration d’Ubisoft, ainsi que des ambassadrices comme Delphine O, et Shayna Al Zuhairi, directrice générale du Iraq Business Women Council.

IA et leadership

Parmi les temps forts figuraient un fireside chat sur l’intelligence artificielle et le leadership, plusieurs tables rondes réunissant cheffes d’entreprise et responsables d’institutions, ainsi qu’une keynote consacrée à la transformation des médias.

Dans le fireside chat dédié à l’IA et au leadership, Amal El Fallah Seghrouchni et Anne Bouverot (envoyée spéciale pour l’IA en France) ont croisé leurs visions, soulignant l’importance d’une gouvernance responsable et partagée de l’IA entre l’Europe et le monde arabe, conciliant innovation et protection des droits.

Elles ont également mis en avant la place centrale des femmes et de l’éducation dans la formation, pour réduire la fracture numérique et encourager l’industrialisation de solutions locales.

La programmation, détaillée par l’IMA, a alterné débats sur l’intelligence artificielle et le leadership, sessions sur les industries culturelles et créatives (ICC), et interventions consacrées au financement et à la coopération institutionnelle.

Les intervenantes issues du monde de la tech et du secteur privé (start-up, entreprises, écosystèmes) ont discuté des opportunités de co-développement entre acteurs français et arabes, ainsi que du besoin d’écosystèmes favorables (financement, cadres réglementaires, formation) pour transformer le talent féminin en entreprises viables.

La transformation des médias à l’ère des transitions

Une autre table ronde, réunissant un panel mixte de diplomates et de femmes actives dans les secteurs des financements publics, du droit et de l’IA, a insisté sur la nécessité d’aligner les réponses aux défis climatiques, énergétiques et numériques à travers des partenariats bilatéraux et multilatéraux.

Rima Abdul Malak a prononcé une courte keynote sur la transformation des médias à l’ère des transitions, montrant comment innover avec l’IA tout en préservant la déontologie et la diversité culturelle.
Elle a également souligné le rôle des femmes dirigeantes dans la recomposition du paysage médiatique.

Les tables rondes de l’après-midi ont porté sur les industries culturelles et créatives, les synergies franco-arabes pour la création artistique, les modèles de financement (fondations, philanthropie, fonds publics) et la médiation culturelle à l’ère de l’IA.

Sur le fond, deux lignes directrices ont traversé les discussions. D’abord, l’idée que l’émancipation économique des femmes constitue un levier stratégique de développement. Les intervenantes, issues des secteurs public et privé, ont insisté sur la nécessité de traduire les discours en dispositifs concrets : accès au financement, incubateurs dédiés, formations techniques et réseaux de mentorat.

Ensuite, la nécessité d’une coopération pratique à travers des partenariats, des centres d’excellence et des mécanismes de financement conjoints, plutôt que de simples déclarations d’intention.

Tout au long de la journée, les intervenantes françaises et arabes ont appelé à bâtir des cadres éthiques communs et des programmes de formation destinés à réduire la fracture numérique.
L’enjeu n’est plus seulement technique, a-t-il été rappelé, mais également politique. Il concerne la régulation, la souveraineté technologique et la capacité des pays du Sud à développer des solutions adaptées à leurs usages.

La table ronde dédiée aux industries culturelles et créatives a insisté sur l’importance des modèles hybrides — mécénat, fonds d’impact, structures de coopération publique-privée — permettant de soutenir la création sans l’enfermer dans des logiques purement marchandes.

Les intervenantes issues du monde de l’art et des fondations ont partagé leurs retours d’expérience et proposé des pistes concrètes pour professionnaliser les filières tout en préservant la diversité culturelle.

Plusieurs participantes ont également souligné l’importance d’instruments financiers adaptés : garanties publiques, fonds de capital-risque dédiés aux entrepreneures et dispositifs de venture philanthropy pour accompagner les premières étapes des projets culturels et technologiques.

Ces rencontres confirment la maturation d’un agenda franco-arabe centré sur l’économie du savoir et la création, et réaffirment que la question du genre ne peut demeurer un simple enjeu symbolique, mais doit se traduire par une véritable architecture d’accompagnement (financement, formation, incubateurs, réglementation).

Pour que les promesses tiennent, les participantes ont appelé à une feuille de route opérationnelle, assortie de calendriers, de budgets et d’indicateurs, afin de transformer l’énergie du plaidoyer en actions mesurables.