« Honte à vous. Ce sont nos enfants que vous avez mis en prison pendant que les voleurs sont en liberté. Où voulez-vous qu’on aille vivre ? C’est notre terre ! » C’est un homme excédé par les arrestations des porteurs de l’emblème amazigh qui s’écrie ainsi, prenant à témoin les manifestants sur la violence de la répression opérée par les services de sécurité, un certain mois de juin de l’année dernière.
C’est que Khaled Tazaghart, l’infatigable militant, l’impénitent hirakiste, le fougueux défenseur des droits citoyens, n’arrive pas à trouver d’explication à cette haine soudaine qui s’est installée au plus haut sommet de l’État contre tout ce qui se rapporte à l’amazighité. Il a, depuis, fait le serment de sillonner le pays pour marquer sa solidarité avec tous les activistes du Hirak, et pas seulement les porteurs de l’étendard amazigh. Il n’hésite pas à se déplacer à des centaines de kilomètres pour exprimer son soutien à ces militants arrêtés pour avoir manifesté ou participé à quelques manifestations pour réclamer le départ du système. Il ne devait certainement pas ignorer le risque qu’il encourait lui aussi en étant si actif et si présent dans toutes les manifestations pour la défense des causes justes. Il avait déjà été interpellé à plusieurs reprises avant d’être relâché. Mais samedi dernier, quelque chose a sans aucun doute changé.
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