Décidé à «emmerder» les antivax, Macron débute l'année à l'offensive

Emmanuel Macron a défendu vigoureusement mardi sa décision d'installer un drapeau européen sous l'Arc de Triomphe le 31 décembre. (Photo, AFP)
Emmanuel Macron a défendu vigoureusement mardi sa décision d'installer un drapeau européen sous l'Arc de Triomphe le 31 décembre. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 05 janvier 2022

Décidé à «emmerder» les antivax, Macron débute l'année à l'offensive

  • «Quand ma liberté vient menacer celle des autres, je deviens un irresponsable. Un irresponsable n’est plus un citoyen»
  • Le président évoque avec prudence sa probable candidature en 2022 : «J’ai envie, mais je n’ai pas décidé encore»

"Les non-vaccinés, j'ai très envie de les emmerder": Emmanuel Macron a renoué mardi avec ses accents provocateurs, en pleine vague d'épidémie de Covid-19 et à trois mois de la présidentielle pour laquelle il a dit avoir aussi "envie" de se représenter.

En plein débat houleux à l'Assemblée sur le futur pass vaccinal, c'est par ce mot cru qu'il a assumé vouloir instaurer "quasiment une obligation vaccinale". Un vocabulaire qui, sans surprise, a aussitôt déchainé ses adversaires. 

"Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de le faire, jusqu’au bout. C’est ça, la stratégie", déclare sans ambages le chef de l'Etat.

"La quasi-totalité des gens, plus de 90 %, ont adhéré" à la vaccination et "c’est une toute petite minorité qui est réfractaire", ajoute-t-il. 

"Celle-là, comment on la réduit? On la réduit, pardon de le dire, comme ça, en l’emmerdant encore davantage. Moi, je ne suis pas pour emmerder les Français. Je peste toute la journée contre l’administration quand elle les bloque. Eh bien là, les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder", poursuit-il.

"Je ne vais pas les mettre en prison, je ne vais pas les vacciner de force. Et donc, il faut leur dire: à partir du 15 janvier, vous ne pourrez plus aller au restau, vous ne pourrez plus prendre un canon, vous ne pourrez plus aller boire un café, vous ne pourrez plus aller au théâtre, vous ne pourrez plus aller au ciné…", explique le chef de l'Etat.

Pour lui, "l’immense faute morale des antivax" est de "saper ce qu’est la solidité d’une nation". "Quand ma liberté vient menacer celle des autres, je deviens un irresponsable. Un irresponsable n’est plus un citoyen", juge-t-il dans une autre phrase choc.

Ses déclarations interviennent au moment où les députés s'étaient mis d'accord pour repousser l'âge du pass vaccinal de 12 à 16 ans pour les sorties scolaires ainsi que les activités "périscolaires ou extrascolaires", culturelles ou sportives par exemple -mais pas privées comme aller au restaurant-, afin d'apaiser une ambiance électrique à l'Assemblée, après la suspension surprise des débats la nuit précédente.

Mais les propos présidentiels ont subitement fait à nouveau monter la température au Palais Bourbon, avec des suspensions de séance au milieu du chahut.

Le député communiste Fabien Roussel, candidat à l'Elysée, s'est interrogé sur "les intentions réelles du gouvernement". Le projet de loi sur le pass sanitaire "est-il un texte pour plus emmerder?, ou moins emmerder?" les Français, a-t-il lancé.

"Un président ne peut pas tenir les propos qui ont été tenus", a lancé Christian Jacob, président des Républicains. "Je ne peux pas cautionner un texte qui vise à emmerder les Français", a-t-il ajouté dans un hémicycle survolté.

L'Insoumis Jean-Luc Mélenchon a été l'un des premiers à réagir sur Twitter. "Le Président maîtrise-t-il ce qu'il dit? L'OMS dit "convaincre plutôt que contraindre". Et lui? "Emmerder davantage. Consternant".

Présente à l'Assemblée, la candidate du RN Marine Le Pen a fustigé une "déclaration d'une violence inouïe inédite", estimant sur Twitter que le président, "garant de l'unité de la nation, s'obstine à la diviser et assume vouloir faire des non-vaccinés des citoyens de seconde zone".

Cash sur le vaccin, c'est avec prudence qu'Emmanuel Macron évoque sa probable candidature en 2022. "J’ai envie. Dès qu’il y aura les conditions sanitaires qui le permettent et que j’aurai clarifié ce sujet, en moi-même et par rapport à l’équation politique, je dirai ce qu’il en est", a-t-il assuré.

Il a en revanche retrouvé une posture d'attaquant pour intervenir - tardivement - dans l'autre polémique de ce début d'année: l'installation du drapeau de l'UE sous l'Arc de Triomphe le 31 décembre, attaquée en choeur par Valérie Pécresse, Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Eric Zemmour.

"Le drapeau européen, j'en suis fier, c'est un symbole de paix", a-t-il dit, "cette réaction était disproportionnée et malvenue". Il s'est cependant justifié en expliquant que le drapeau de l'UE avait été placé sous le monument à un moment où "il n'y avait rien".

Emmanuel Macron a aussi répondu sur la taxation des successions, dont l'allègement est défendu par Valérie Pécresse, en plaidant pour "aider à transmettre les patrimoines modestes".

Il a aussi reconnu, sans détail, la nécessité d'augmenter les salaires des soignants comme des enseignants, mais aussi "repenser" leurs fonctions. Et reconnu un échec: n'avoir pas réussi à éliminer le glyphosate en trois ans, comme il s'y était initialement engagé. 


Madagascar: Macron annonce la signature d'accords économiques ambitieux

Le président français Emmanuel Macron et son homologue malgache Andry Rajoelina ont annoncé mercredi un renforcement de leur coopération économique, via plusieurs projets ambitieux, au premier jour d'une visite d'Etat à Antananarivo. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron et son homologue malgache Andry Rajoelina ont annoncé mercredi un renforcement de leur coopération économique, via plusieurs projets ambitieux, au premier jour d'une visite d'Etat à Antananarivo. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a annoncé que "plusieurs accords importants seront scellés" lors de cette visite, citant "énergie, numérique, infrastructures, connectivité et tourisme"
  • "La France a toujours été proche de Madagascar", a renchéri Andry Rajoelina, en souhaitant qu'elle "s'investisse encore plus", évoquant l'"immense potentiel" de l'île-Etat de l'océan Indien

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron et son homologue malgache Andry Rajoelina ont annoncé mercredi un renforcement de leur coopération économique, via plusieurs projets ambitieux, au premier jour d'une visite d'Etat à Antananarivo.

Emmanuel Macron a annoncé que "plusieurs accords importants seront scellés" lors de cette visite, citant "énergie, numérique, infrastructures, connectivité et tourisme".

"La France a toujours été proche de Madagascar", a renchéri Andry Rajoelina, en souhaitant qu'elle "s'investisse encore plus", évoquant l'"immense potentiel" de l'île-Etat de l'océan Indien.

Emmanuel Macron a annoncé un accompagnement financier de l'Agence française développement (AFD) ainsi qu'un prêt du Trésor français pour la réalisation d'un barrage hydroélectrique à Volobe, dans l'Est du pays, dans les tuyaux depuis près d'une décennie.

Un accord devrait aussi être signé pour l'entrée du géant de l'électricité français EDF au capital de la Compagnie générale d'hydroélectricité (CGHV) malgache, a appris l'AFP auprès d'une source proche des discussions.

Alors que la France était le premier client et troisième fournisseur de Madagascar en 2024, Emmanuel Macron a évoqué un "accompagnement financier" et un "soutien technique" pour la rénovation de voies ferroviaires, ainsi que "des accords importants en termes de sécurisation des apports en blé".

Il a aussi souhaité un "partenariat en matière de terres rares stratégiques", ces métaux nécessaires aux technologies de la transition énergétique que l'île a dans son sous-sol.

Accompagné de son épouse Brigitte, il est aussi venu renforcer la place de la France dans l'océan Indien, en dépit de contentieux persistants hérités de la colonisation.

C'est le premier président français depuis Jacques Chirac en 2005 à se rendre dans l'ancienne colonie qui compte 30 millions d'habitants.

La France, confrontée à une souveraineté contestée sur plusieurs de ses territoires et aux ambitions croissantes de la Chine et de la Russie dans cette partie du monde, entend consolider son statut de puissance régionale.

Mémoire 

Madagascar revendique les îles Eparses tout comme les Comores revendiquent l'archipel de Mayotte. Ces deux territoires français occupent une position stratégique dans le canal du Mozambique, une voie de transit majeure pour le commerce international, riche en hydrocarbures.

"Ces demandes de rétrocession, c'est un enjeu d'identité nationale, d'accès aux ressources et un moyen de pression pour obtenir autre chose" de la France, résume Denys-Sacha Robin, spécialiste en droit international de la mer à l'université Paris-Nanterre.

Les îles Éparses seront "évoquées", a indiqué l'Elysée. Paris privilégie une solution de type "cogestion". Des souverainistes malgaches souhaitent à l'inverse que le président Rajoelina remette la question de la rétrocession sur la table, comme celle obtenue des Britanniques par l'île Maurice pour l'archipel des Chagos en 2024.

La question mémorielle liée à la colonisation reste aussi au coeur de la relation franco-malgache. Le président Macron s'est ainsi engagé en faveur de la restitution de biens culturels.

Le crâne du roi Toera, décapité en 1897 par les troupes françaises et emporté comme trophée en France, ne sera toutefois pas restitué comme prévu à l'occasion de la visite.

Des descendants du roi s'opposaient à une restitution en avril, synonyme de malheur selon les traditions locales. La famille a demandé aussi que le tombeau du roi, récemment profané, soit restauré avant d'accueillir dignement les restes humains.

Les Malgaches réclament des gestes mémoriels plus forts de Paris. Comme la mise en place "d'une commission pour faire toute la lumière sur ce qu'on appelle les violences coloniales", relève Jeannot Rasoloarison, historien à l'université d'Antananarivo.

Le président français défendra jeudi l'intégration de Mayotte, bloquée par les Comores, à la Commission de l'océan Indien (COI), à l'occasion du cinquième sommet de l'organisation intergouvernementale dans la capitale malgache.

"La France tout entière a vocation à avoir sa place dans la COI", a martelé lundi le président à Mayotte, alors que seul le département de La Réunion y est aujourd'hui représenté.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.