PARIS : Pas de trêve des confiseurs face à Omicron : l'exécutif se mobilise lundi avec un Conseil des ministres pour accélérer le changement du pass sanitaire en pass vaccinal et une autre réunion pour évaluer la situation déjà créée par la progression fulgurante du nouveau variant.
Emmanuel Macron tiendra par visioconférence ce conseil de défense sanitaire consacré au Covid-19 à 16H00, une heure avant le Conseil des ministres qui doit adopter le projet de loi instaurant le pass vaccinal.
Face à Omicron, le gouvernement a choisi d'accélérer le calendrier: initialement prévu pour une entrée en vigueur fin janvier, ce projet de loi sera examiné en commission à l'Assemblée nationale mercredi, avant d'aller au Sénat à partir du 5 janvier.
Son entrée en vigueur est prévue dès le 15 janvier, selon le texte de loi consulté par l'AFP.
Dans le détail, le texte transforme le pass sanitaire en pass vaccinal «pour l'accès aux activités de loisirs, aux restaurants et débits de boisson, aux foires, séminaires et salons professionnels ou encore aux transports interrégionaux», notamment ferroviaires.
La seule présentation d'un test négatif demeurerait en revanche valable «pour l'accès aux établissements et services de santé et médico-sociaux».
Sur la situation sanitaire, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal avait précisé qu'une «réévaluation» était prévue lundi, alors qu'Omicron se répand «à très vive allure» en France et pourrait même devenir «majoritaire» dans les tout prochains jours.
A quatre jours du Nouvel an, le gouvernement va-t-il annoncer des restrictions plus fortes ou choisira-t-il le statu quo? Et quid notamment de la durée de l'isolement pour les «cas contacts»?
Jeudi et vendredi, les contaminations au Covid-19 ont approché les 100.000 nouveaux cas enregistrés en 24 heures, un seuil jamais atteint depuis le début de l'épidémie, selon les chiffres publiés par Santé publique France.
Mais 22 millions de Français ont déjà reçu une dose de rappel, soit plus de la moitié des 40 millions de personnes éligibles.
Et les appels de l'exécutif «à la prudence» avant les fêtes ont aussi été entendus. Plusieurs millions de personnes se sont fait tester en prévision du réveillon de Noël, provoquant vendredi une saturation sur la plateforme SI-DEP, où sont publiés les résultats des dépistages.
- Dose de rappel dès 4 mois -
Pour autant, la pression continue de monter sur les hôpitaux avec 16.173 personnes actuellement hospitalisées, dont 3.254 en soins critiques.
Face à l'urgence, la Haute autorité de santé (HAS) a recommandé vendredi que la dose de rappel puisse être réalisée à partir de trois mois pour la population éligible.
De son côté, le ministère de la Santé a annoncé que le délai serait ramené à 4 mois dès maintenant - jusque-là il était de 5 mois après la dernière injection - et non à partir du 3 janvier comme initialement envisagé.
Dans son avis, la HAS a aussi préconisé l'administration dès à présent d'une dose de rappel chez les 12-17 ans souffrant d'immunodéficience ou d'une comorbidité à risque de forme grave.
Tout cela pour éviter au maximum une déferlante sur les hôpitaux en janvier, mais aussi d'arrêts de travail qui pourraient provoquer la «désorganisation possible d'un certain nombre de services essentiels», redoute le Conseil scientifique.
Dès ce week-end de Noël, plus de 4.500 vols ont été annulés par les compagnies aériennes du monde entier, tandis que des milliers d'autres sont retardés, en raison du placement à l'isolement de nombreux personnels des compagnies et des aéroports.