BEYROUTH: La Banque mondiale a convenu jeudi avec ses partenaires de réaffecter 37 millions de dollars de fonds (plus de 32 millions d'euros), afin d'aider les enseignants des écoles publiques libanaises touchés par une crise économique dévastatrice.
Dans un communiqué, la Banque mondiale et le Bureau britannique des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement (FCDO) ont annoncé récupérer des fonds initialement alloués au Fonds pour la crise au Liban et en Syrie (LSCTF), qui soutient les communautés libanaises dans l'accueil des réfugiés syriens.
Ces fonds seront utilisés pour "fournir des avantages financiers aux enseignants des écoles publiques souffrant de la crise financière et économique sévère qui touche le Liban, afin d'assurer leur capacité d'acheter de l'essence pour se rendre au travail", détaille le communiqué.
"L'exceptionnel" financement qui couvrira l'année scolaire 2021-2022 a été sollicité par le gouvernement libanais, a précisé la Banque mondiale.
Le Liban, qui héberge plus d'un million de réfugiés syriens, est confronté à une crise économique que la Banque mondiale considère comme l'une des pires de l'époque moderne.
Plus de 80% de la population vit sous le seuil de pauvreté et la monnaie locale a perdu 90% de sa valeur par rapport au dollar sur le marché noir.
Les enseignants des écoles publiques, déjà sous-payés avant le déclenchement de la crise il y a deux ans, se sont depuis enfoncés davantage dans la pauvreté.
Leurs salaires en livres libanaises ne représentent plus qu'une fraction de ce qu'ils gagnaient auparavant, du fait de la forte dévaluation de la livre.
En conséquence, la plupart d'entre eux ne peut se permettre d'acheter de l'essence pour aller au travail, après que le gouvernement a progressivement levé les subventions, provoquant une multiplication par quatre des prix des carburants en l'espace de quelques mois.
Remplir le réservoir d'un véhicule de taille moyenne coûte à présent davantage que le salaire minimum mensuel, soit 675 000 livres (environ 22 euros).