Le Liban a besoin de 12-15 milliards de dollars pour relancer son économie

Riad Salamé, gouverneur de la Banque centrale du Liban. (Photo, AFP)
Riad Salamé, gouverneur de la Banque centrale du Liban. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 21 décembre 2021

Le Liban a besoin de 12-15 milliards de dollars pour relancer son économie

Riad Salamé, gouverneur de la Banque centrale du Liban. (Photo, AFP)
  • Le gouvernement libanais a repris en novembre les discussions avec le FMI, mais n'a pas encore entamé les réformes demandées par la communauté internationale pour venir en aide au Liban
  • Lourdement endetté, le Liban a annoncé en mars 2020 le premier défaut de paiement de son histoire

BEYROUTH: Le gouverneur de la Banque centrale du Liban a estimé mardi dans une interview que le Liban avait besoin de 12 à 15 milliards de dollars pour relancer son économie, qui s'effondre depuis plus de deux ans.  

Le Liban traverse depuis 2019 une crise économique sans précédent, l'une des pires dans l'histoire du monde depuis 1850, selon la Banque mondiale. Conséquence de cette dépression: le salaire minimum ne dépasse pas les 25 dollars sur le marché noir, et quatre Libanais sur cinq sont considérés comme pauvres, selon l’ONU.  

Pour le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, « la quote-part du Liban au Fonds Monétaire International (FMI) est de 4 milliards de dollars », mais d'autres pays ou des institutions financières pourraient contribuer à aider le Liban à atteindre la somme de « 12 à 15 milliards de dollars » nécessaire pour « relancer son économie ».  

Le gouvernement libanais a repris en novembre les discussions avec le FMI, mais n'a pas encore entamé les réformes demandées par la communauté internationale pour venir en aide au Liban.  

Fonte des réserves en devises  

Lourdement endetté, le Liban a annoncé en mars 2020 le premier défaut de paiement de son histoire. Depuis, les réserves obligatoires en devises étrangères du Liban ont chuté à 12,5 milliards de dollars, une baisse de plus de 50% depuis le début de la crise économique en 2019.  

« Les réserves obligatoires (que la Banque centrale ne peut pas utiliser, ndlr) atteignent aujourd'hui environ 12,5 milliards de dollars » (environ 11,06 milliards d'euros), a déclaré mardi Riad Salamé, qui a précisé que cette institution disposait de 1,5 milliard de dollars en surplus pour maintenir le système de subventions pour « six à neuf mois » supplémentaires.  

Mais un ancien responsable de la Banque centrale a indiqué mardi à l'AFP que « les réserves obligatoires avaient été entièrement épuisées », précisant qu'il y avait « un manque total de transparence » de la part de l'institution.  

Ce responsable ainsi que l'analyste Henri Chaoul ont estimé que le surplus « provenait probablement des droits de tirage spéciaux (DTS) que le Liban a obtenu du FMI en septembre ».  

Les DTS sont émis pour aider les pays à faire face à des situations de crises. Il s'agit d'un moyen pour les Etats d’augmenter leurs réserves en les échangeant à de faibles taux d’intérêt. En 2021, des DTS ont été émis pour faire face à l'épidémie de Covid.  

M. Chaoul a ajouté que M. Salamé « pouvait s'autoriser lui-même à utiliser les réserves obligatoires en publiant une circulaire », bien qu'une législation spéciale soit nécessaire dans ce cas.    

Accord avec le FMI  

Vu l'adoption de plusieurs taux de change par la Banque centrale et l'existence d'un taux de change sur le marché noir, M. Salamé a estimé que le taux officiel « n'est plus réaliste » et que l'unification des taux n'était pas envisageable à ce stade, avant un accord avec le FMI et une stabilité politique.   

Fixée officiellement depuis 1997 au taux de 1.507 livres pour un dollar, la monnaie nationale a atteint un taux de change record d'environ 30 000 livres pour un dollar en décembre sur le marché noir.   

Actuellement, les discussions du Liban avec le FMI sont toujours au stade du diagnostic de la situation financière, a indiqué M. Salamé: « Le Liban n'a pas encore présenté de plan au FMI », a-t-il dit.  

Initialement entamées en mai 2020, les premières négociations ont fini par dérailler deux mois plus tard sur fond de divisions -- côté libanais -- sur la répartition des pertes. Jeudi, le vice-Premier ministre, Saadé Chami, a déclaré à l'AFP que les responsables libanais ont convenu que ces pertes s'élevaient à « environ 69 milliards de dollars ».  

En plus de défendre sa politique monétaire, le gouverneur de la Banque centrale fait face à une série de poursuites judiciaires au Liban et en Europe notamment. Il est accusé de blanchiment d'argent et d'avoir transféré de l'argent vers l'étranger via la Banque centrale.   

M. Salamé a lui affirmé que les plaintes étaient fondées sur des informations fournies par des Libanais « pour des raisons politiques, idéologiques ou liées à certains intérêts ». 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.