Le Secrétaire général de l’ONU se rend à Beyrouth pour «soutenir le Liban»

Le président Michel Aoun salue le Secrétaire général de l'ONU António Guterres lors de sa visite au palais présidentiel à Baabda, à l'est de Beyrouth, le 19 décembre 2021. (Photo, AFP)
Le président Michel Aoun salue le Secrétaire général de l'ONU António Guterres lors de sa visite au palais présidentiel à Baabda, à l'est de Beyrouth, le 19 décembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 20 décembre 2021

Le Secrétaire général de l’ONU se rend à Beyrouth pour «soutenir le Liban»

  • Guterres présidera une réunion avec Mikati lundi au Grand Sérail
  • Le Secrétaire général de l'ONU a déclaré que le but de sa visite était de «soutenir» le Liban et le peuple libanais

BEYROUTH: Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a entamé dimanche une visite officielle au Liban qui durera quatre jours.

Sa visite fait suite à une invitation pressante du Premier ministre libanais Najib Mikati lors de leur rencontre à la COP26 à Glasgow le mois dernier.

Lundi, Guterres présidera une réunion avec Mikati au Grand Sérail. Les chefs et les représentants des différents organismes et organisations des Nations Unies au Liban devraient y participer.

Cette réunion est considérée comme la plus importante jusqu’à présent. Elle a pour but de coordonner la coopération [entre les deux parties] et d'évaluer leur capacité à répondre aux besoins du Liban en ces temps difficiles.

À l'aéroport, Guterres a affirmé que sa visite avait pour but de «soutenir» le Liban et le peuple libanais.

«Je crois qu’il est temps que le monde entier se montre solidaire envers le peuple libanais. Si je devais choisir un mot pour caractériser ma visite, ce serait «solidarité», a-t-il déclaré.

Guterres a commencé sa visite par une rencontre avec le président Michel Aoun moins de trois heures après son arrivée dans la capitale.

Dimanche, lors d'une conférence de presse conjointe avec Guterres, Aoun a insisté sur le «profond partenariat» entre le Liban et l'ONU.

Le président a également renouvelé son appel à la communauté internationale pour qu'elle «assume ses responsabilités et encourage le retour des réfugiés syriens dans leur pays en toute sécurité.»

António Guterres a salué «la générosité dont ont fait preuve les Libanais en accueillant les réfugiés syriens – chose qui a eu de lourdes conséquences sur l’économie et la société libanaises.»

À la veille de sa visite, le chef de l'ONU a dit qu’il s’inquiétait pour les Libanais qui étaient confrontés à de nombreux «supplices». 

Il a rappelé que «les Nations unies soutiennent le peuple libanais et qu’elles déploient des efforts pour soutenir le pays et son peuple.»

Le chef de l'ONU avait déclaré qu'il discuterait – avec les différentes personnes qu'il rencontrerait – des meilleures façons de soutenir le Liban afin de surmonter la crise et de promouvoir la paix, la stabilité, la justice, le développement et les droits de l'Homme.

Il a insisté sur le fait que les solutions permanentes ne pouvaient provenir que du Liban. 

«Il est impératif que les dirigeants fassent des intérêts du peuple une priorité et qu’ils mettent en œuvre les réformes nécessaires – notamment celles qui visent à renforcer la responsabilisation et la transparence et à éradiquer la corruption – pour remettre le Liban sur la bonne voie. Les élections parlementaires prévues l'année prochaine seront de la plus haute importance. C’est pourquoi le peuple libanais doit être pleinement impliqué dans le choix qu’il fera afin de permettre au pays d’aller de l'avant.»

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, s'entretient avec le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, lors de son arrivée à l'aéroport international Rafik Hariri de Beyrouth, au Liban, dimanche 19 décembre 2021. (Photo, AP)

La visite de Guterres comprendra une rencontre avec le président du Parlement, Nabih Berri, une visite du site de l'explosion du port de Beyrouth, ainsi qu'une rencontre avec des chefs religieux et des représentants de la société civile.

Le Secrétaire général se rendra également à Tripoli pour prendre conscience des cas d'extrême pauvreté dans la ville du nord et rencontrer des personnes touchées par les multiples crises auxquelles le pays est confronté.

Il clôturera son voyage par une visite de la Force intérimaire des Nations unies au Liban et de la Ligne bleue.

La priorité du chef de l'ONU, comme il l'a dit dans son message aux Libanais, reste les élections parlementaires prévues au printemps prochain et la volonté de l'ONU d'assurer leur financement et leurs besoins logistiques.

Sa visite à la FINUL sera sa première en tant que secrétaire général et se déroulera loin des médias.

Les rapports périodiques de l'ONU selon lesquels la mission de ces forces au Liban a été prolongée ont précédemment souligné la nécessité de «garantir la liberté de mouvement des forces de la FINUL dans leur zone d'opérations afin qu'elles puissent mener à bien leurs missions.»

Ces rapports ont également insisté sur la nécessité de «contrôler totalement l'armée libanaise ainsi que son déploiement dans le sud» et de «limiter la possession d'armes à l'État libanais.»

Le patriarche maronite Bechara Raï a profité de son sermon dominical pour inciter les responsables et les personnes influentes à mettre fin à leur approche de «vendetta politique, de haine personnelle et de mépris absolu» à l'égard des citoyens, comme si ces derniers étaient des «outils de combat.»

«N'est-il pas honteux que la réunion du Conseil des ministres devienne une demande arabe et internationale alors qu'il s'agit d'un devoir libanais constitutionnel qui relève de la responsabilité du gouvernement ? Comment un groupe influent peut-il continuer à s’y opposer au nom de la Charte ?»

Il a ensuite affirmé qu'il était primordial de faire connaître la vérité quant à l'explosion du port et d’arrêter de remettre en question le travail des juges.

Il a défendu le juge Tarek Bitar que le Hezbollah a critiqué à plusieurs reprises et dont il a réclamé la révocation.

«Pourquoi le juge honnête est-il accusé de corruption, de politisation et de discrétion ? L'objectif est-il d’entraver le cours de la justice et de transformer la société en une jungle criminelle non surveillée ? Toutes les immunités doivent être levées afin que le pouvoir judiciaire, qui a fait suffisamment de progrès, puisse écouter toute personne que le juge considère concernée, témoin ou accusée, quelle que soit sa fonction», a dit le prélat.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".