BEYROUTH : Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres se rendra dimanche au Liban pour une visite officielle dans le pays.
Le Bureau d'information de l'ONU à Beyrouth a déclaré que la visite était un geste de solidarité et que le secrétaire général «réitèrera le soutien de toute la famille des Nations Unies, de la mission politique, des forces de maintien de la paix et des travailleurs humanitaires et de secours au Liban et à son peuple».
Deux jours avant la visite, la représentante spéciale du secrétaire général sur la violence à l'encontre des enfants, Najat Maalla M'jid, a effectué une tournée au Liban, discutant «de l'énorme impact des crises économique, sociale et pandémique sur les enfants, en particulier les pauvres en plus de toutes les formes de violence à leur encontre».
«Nous avons recherché des moyens de soutenir et d'accélérer l'activation des politiques nationales de couverture sociale et de protection des enfants contre toutes les formes de violence, en particulier la lutte contre le travail des enfants, dans le cadre d'une approche intégrative d'une série de services très importants», a signalé M'jid, vendredi.
Ses propos sont intervenus après des rencontres avec le président libanais Michel Aoun et le Premier ministre Najib Mikati.
«L'ONU soutient le gouvernement libanais dans le domaine de la protection des enfants contre la violence, la discrimination et la pauvreté», a-t-elle ajouté.
Un rapport de l'UNICEF a averti que «les enfants au Liban sont en danger, car 15% des familles ont arrêté l'éducation de leurs enfants et 30% des enfants ne reçoivent pas les soins de santé primaires nécessaires».
D’ici jeudi, 239 000 personnes au Liban s'étaient inscrites sur la plate-forme du programme des familles les plus pauvres, a indiqué Mikati.
Parmi les personnes enregistrées, 166.000 candidatures répondaient aux spécifications requises, ce qui indique l'étendue des pressions sociales, a-t-il ajouté.
Dans la première étape, $125 seront versés à chaque famille par mois pendant un an, grâce à des fonds garantis par la Banque mondiale, a-t-il affirmé.
Il y a aussi la question de la carte de rationnement qui adoptera la même plateforme d'enregistrement et qui couvre plus de 500 000 familles, a-t-il ajouté,
«Nous avons convenu avec la Banque mondiale qu'une fois le projet de secours commencé et deux mois de crédits payés pour la carte de rationnement à un coût acceptable sur les fonds des retraits spéciaux à la banque centrale, la Banque mondiale garantira le financement du projet pour une période d'un an, estimée à environ $500 millions», a-t-il expliqué.
Mikati a assuré le peuple libanais qu'«il y a une décision internationale de ne pas laisser le Liban s'effondrer», ajoutant : «Il existe une protection externe et interne qui accompagne le travail du gouvernement».
Le Premier ministre a souligné que le gouvernement n'hésiterait pas à démissionner s'il cela conduisait à une solution, mais a déclaré qu'il estimait que cette décision «provoquerait une nouvelle détérioration de la situation et pourrait conduire au report des élections législatives».
Mikati a de plus révélé que des discussions étaient en cours pour reprendre les sessions du Conseil des ministres.
Le Liban est confronté à une crise économique décrite par la Banque mondiale comme «l'une des pires crises sur Terre depuis le milieu du XIXe siècle». Environ 80% des Libanais vivent dans la pauvreté.
L'UNICEF a estimé dans un rapport publié en novembre que «plus de 30% des familles ont au moins un enfant qui a sauté un repas, tandis que 77% des familles déclarent manquer de nourriture en quantité suffisante et 60 % d'entre elles achètent de la nourriture en accumulant des factures impayées ou en empruntant de l'argent».
Le cours du dollar était sur le point d'atteindre LBP29.000 en milieu de semaine, mais l'intervention de la Banque centrale libanaise l'a ramené à environ LBP26.000.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com