Le Fonds monétaire international est en train d'examiner les données communiquées cette semaine par le gouvernement libanais sur les pertes du secteur financier, qu'il évalue actuellement à quelque 69 milliards de dollars, a indiqué jeudi un porte-parole de l'institution.
"Il y a eu des progrès considérables dans l'identification des pertes du secteur financier", a souligné Gerry Rice lors d'un point presse.
Les désaccords sur l'ampleur des pertes entre la banque centrale du Liban, les banques et le gouvernement avaient contribué l'année dernière à l'échec des négociations pour obtenir un programme du FMI, considéré comme essentiel pour tenter d'extirper le Liban du marasme économique.
Le vice-Premier ministre Saadé Chami, qui dirige l'équipe de négociation du Liban avec le FMI, a déclaré jeudi à l'AFP que les responsables libanais ont convenu que les pertes du secteur financier s'élevaient à "environ 69 milliards de dollars". Il s'agit d'une "estimation préliminaire" qui "pourrait changer", a-t-il ajouté.
"Le travail (d'évaluation des pertes) va se poursuivre (...) notamment avec l'appui des audits menés par des cabinets internationaux", a précisé de son côté Gerry Rice.
"Nous évaluons actuellement les chiffres annoncés par le gouvernement et nous poursuivrons nos discussions avec les autorités dans le cadre de notre collaboration", a-t-il également commenté.
Le FMI estime que le Liban devra mener des réformes de fond non seulement pour résorber ces pertes, mais encore pour restaurer la confiance, améliorer la gouvernance et la transparence et favoriser les investissements.
Ce sont "autant d'éléments essentiels pour stimuler l'emploi, une croissance durable et réduire la pauvreté dans les années à venir", a également réagi le porte-parole.
Une délégation du Fonds se rendra "au début de l'année prochaine à Beyrouth" pour poursuivre les discussions avec le gouvernement libanais en vue de l'obtention d'un programme d'aide, a par ailleurs annoncé M. Rice.
Lourdement endetté, le Liban avait annoncé en mars 2020 le premier défaut de paiement de son histoire, avant d'approuver un plan de réformes et de lancer des pourparlers avec le FMI.
Une délégation du FMI, incluant notamment le directeur adjoint chargé du Moyen-Orient et le chef de mission pour le Liban, s'est déjà rendue la semaine dernière dans le pays en proie à une grave crise économique.
Ils "ont eu des discussions avec les autorités sur l'élaboration d'une stratégie de réforme globale qui peut aider à relever les défis économiques du Liban", a déclaré M. Rice.
"La visite a donné à l'équipe des services du FMI l'occasion d'en savoir plus sur le point de vue des autorités sur les réformes à venir", a-t-il ajouté.