Calais: un véhicule militaire fait des dérapages devant un camp de migrants, enquête de l'armée

La vidéo montre un 4X4 marron, dont le pare-brise est orné d'un bandeau «circulation mission Vigipirate» (Photo, Twitter Louis Witter).
La vidéo montre un 4X4 marron, dont le pare-brise est orné d'un bandeau «circulation mission Vigipirate» (Photo, Twitter Louis Witter).
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Publié le Lundi 20 décembre 2021

Calais: un véhicule militaire fait des dérapages devant un camp de migrants, enquête de l'armée

  • En arrière-plan, un campement de tentes, dans lesquelles des migrants vivent dans le dénuement le plus total. Certains sifflent le spectacle
  • Le véhicule, qui s’est ensuite embourbé, a finalement été dégagé par des militaires... aidés par des migrants

PARIS: L'armée française a annoncé dimanche l'ouverture d'une enquête après qu'un véhicule militaire a été filmé en train de multiplier les dérapages devant un camp de migrants du nord de la France... pour piteusement s'échouer dans une ornière.

Les photos et vidéos de l'évènement ont été publiées par un photojournaliste, Louis Witter, sur son compte Twitter. 

"A Calais, un véhicule militaire de Vigipirate (un dispositif antiterroriste) est venu ce matin faire du drift et des pointes de vitesse sur l’un des campements d’exilés de la ville, avant de s’embourber", raconte-t-il dans un assez long thread.

La vidéo montre un 4X4 marron, dont le pare-brise est orné d'un bandeau "circulation mission Vigipirate" et qui porte une plaque d'immatriculation militaire, réaliser des arabesques en marche arrière dans un champ boueux situé "sur un terrain vague à la sortie de Calais", selon M. Witter.

En arrière-plan, un campement de tentes, dans lesquelles des migrants vivent dans le dénuement le plus total. Certains sifflent le spectacle.

"Tout ça pour finir sa course embourbé dans la boue du campement. Les militaires sont sortis avec leurs armes du véhicule en attendant quelqu’un pour les dépanner. Avant d'appeler un plus gros camion ils ont demandé, un peu emmerdés, +Vous avez pas des pelles ?+", poursuit le photojournaliste.

Le véhicule, coincé jusqu'à mi-portière, a finalement été dégagé par des militaires... aidés par des migrants, a-t-il encore narré.

"Des personnes exilées sont en train de creuser en tongs dans la boue pour sortir la voiture de là alors que des policiers (également présents) ne bougent pas d'un pouce", s'est-il navré.

Sur d'autres vidéos, il avait montré le 4x4 marron foncer à toute vitesse dans une flaque, provoquant des gerbes d'eau sur son passage.

Le conducteur du véhicule "a eu un comportement totalement inapproprié en se livrant à des manœuvres dangereuses", s'est ému l'état-major des armées dans un communiqué, condamnant "fermement" les faits et promettant des "sanctions appropriées (...) en fonction des responsabilités qui seront établies".

"Les sentinelles sont là en mission de sécurisation sur Calais et le littoral. Ils ont une mission de protection et de lutte antiterroriste", a rappelé Emmanuel Cayron, directeur de cabinet du préfet du Pas-de-Calais.

"Quelques personnes" habitant le campement ont regardé la scène "par curiosité", certaines "en colère, qui ne comprenaient pas", et d'autres plutôt "amusées", a témoigné anonymement le membre d'une association présent sur place.

"C'est un véhicule militaire qui s'amuse au milieu d'un lieu de vie où les distributions de nourriture et d'eau (par les associations) sont interdites par la préfecture sous peine de verbalisation", déplore-t-il.

Cet épisode met en lumière la "déconnexion (avec) le quotidien des migrants", a réagi Nikolaï Posner, de l'association Utopia 56.Reconnaissant que "ça aurait pu être dangereux", la scène apporte cependant "un peu d'humain dans un quotidien inhumain", selon lui.

Les migrants se massent depuis des années sur le littoral français dans l'espoir de rallier le Royaume-Uni en traversant la Manche sur des embarcations de fortune. Depuis fin 2018, les tentatives de traversées illégales se multiplient, provoquant de vives tensions entre Paris et Londres.

Selon les autorités françaises, 57 migrants ayant tenté la traversée ont été secourus ces dernières 24 heures.

Le Royaume-Uni a payé des centaines de millions d'euros à la France cette dernière décennie pour empêcher les arrivées de migrants depuis la France.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.