Dans les coulisses de «GZ», les jeunes partisans d'Eric Zemmour

Des partisans du candidat d'extrême droite à la présidentielle de 2022 Eric Zemmour brandissent des drapeaux nationaux français lors d'un rassemblement électoral à Villepinte, près de Paris, le 5 décembre 2021. (AFP)
Des partisans du candidat d'extrême droite à la présidentielle de 2022 Eric Zemmour brandissent des drapeaux nationaux français lors d'un rassemblement électoral à Villepinte, près de Paris, le 5 décembre 2021. (AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 17 décembre 2021

Dans les coulisses de «GZ», les jeunes partisans d'Eric Zemmour

  • Lancés en février 2021, pour «prendre de l'avance» sur le futur candidat, les «GZ» sont d'abord incarnés par leur chef de file Stanislas Rigault
  • Séduits par la radicalité du candidat d'extrême droite, plusieurs jeunes expliquent avoir «découvert» la politique grâce aux émissions du polémiste sur CNews

PARIS: Ils recrutent des sympathisants, se chargeaient de l'ambiance au meeting de Villepinte et assurent lutter en interne contre les dérapages des plus radicaux: les jeunes de "Génération Z" sont au coeur de la campagne du candidat d'extrême droite Eric Zemmour.


Lancés en février 2021, pour "prendre de l'avance" sur le futur candidat, les "GZ" sont d'abord incarnés par leur chef de file Stanislas Rigault. 


A 22 ans, ce Vendéen écume les plateaux TV avec l'aplomb d'un vieux briscard de la politique.


Père militaire et mère qui travaille auprès de personnes âgées, il a pour l'occasion mis entre parenthèses ses études de droit à l'institut catholique de La-Roche-sur-Yon, où il avait fondé L'Etudiant libre, un magazine "patriote", promoteur de "l'union des droites".


Le 25 novembre, cinq jours avant la candidature d'Eric Zemmour, le patron des "GZ" anime la soirée "réseau" au Brasil Tropical, une boîte parisienne au pied de la Tour Montparnasse, aux côtés d'Hilaire Bouyé, un ancien de l'UNI, syndicat d'étudiants de droite.

«Rallye»


Discours devant 600 personnes, drapeaux français, Marseillaise, puis une soirée de danse rock, rapporte une participante, qui évoque une ambiance de "rallye", soirée chic de "l'ouest parisien".


A l'entrée de la boîte, le contrôle du pass sanitaire en crispe plus d'un. Certains s'échangent des QR code, poursuit cette source, interrogée par l'AFP.


"On a une petite base de gens opposés à la vaccination. C'est une minorité mais elle est bruyante", relativise Stanislas Rigault. 


Dix jours plus tard, au meeting de Villepinte (Seine-Saint-Denis), l'un des intervenants, Jean-Frédéric Poisson, à la tête du petit parti conservateur et chrétien VIA-La voie du Peuple, sera chaudement applaudi pour ses propos sur la "liberté d'être ou ne pas être vacciné" contre la Covid.


Ce 5 décembre, au Parc des expositions, les "GZ", 900 sur place, selon le mouvement, sont au coeur du meeting de plus de 10.000 personnes. 


Ils applaudissent leur champion, vendent des T-shirt made in Bangladesh "Zemmour 2022" ou "Ben Voyons", une expression favorite d'Eric Zemmour. Et font des chaînes humaines pour tenter de ramener le calme quand des scènes de violence parasitent le meeting.


Certains viennent de grandes écoles, comme trois garçons de Sciences Po Paris et un de l'Ecole normale supérieure (ENS), rencontrés par l'AFP.  Mais on aurait tort de réduire le mouvement de jeunesse au public parisien aisé du Brasil Tropical fin novembre.


Béret sur la tête, "Bauduch" (son surnom) a fait le voyage de Picardie avec une bande d'amis. Il "partage les inquiétudes de Zemmour sur l'immigration et l'insécurité" et évoque son engagement personnel "royaliste, traditionaliste". 


Séduits par la radicalité du candidat d'extrême droite, plusieurs jeunes expliquent avoir "découvert" la politique grâce aux émissions du polémiste sur CNews.


Les sondages montrent qu'Eric Zemmour peine à séduire l'électorat jeune, mais "GZ" revendique 6 500 membres, surtout des hommes. "C'est 70% de garçons et 30% de filles comme les autres mouvements politiques de jeunesse", nuance Stanislas Rigault. 

«Scandaleux»


Au coeur de son organisation, les boucles de l'application de messagerie Telegram auxquelles l'AFP a eu accès. Elles rassemblent des milliers de personnes sur "Opération Z", des groupes locaux comme "GZ Paris 16e" ou "GZ Ile-de-France" pour les collages d'affiches nocturnes et un "Groupe de discussion", à la tonalité beaucoup plus polémique.


Plusieurs dérapages ont lieu sur cette dernière. Des insultes volent contre des médias traditionnels ou des figures publiques jugées hostiles à Eric Zemmour. 


Certains recommandent la lecture de l'hebdomadaire d'extrême droite Rivarol, quand d'autres mettent en garde contre cette publication, dont le directeur a récemment été condamné pour contestation de crime contre l'humanité et provocation à la haine envers les juifs après des propos tenus sur YouTube.


"C'est particulièrement agaçant et scandaleux", réagit Stanislas Rigault, pour qui "Rivarol est un torchon". 


Mais ce groupe de discussion est un "espace de libre parole de sympathisants" qui n'est "pas administré par des cadres. Il y a des milliers de messages par jour, on ne peut pas tout modérer", assure-t-il.


Une charte de bonne conduite a été renvoyée depuis l'entretien réalisé lundi.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Short Url
  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

Short Url
  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Short Url
  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.