DJEDDAH: Un film saoudien qui a été ovationné lors de sa projection au Festival international du film de la mer Rouge a été décrit par son acteur principal comme «une histoire destinée à tous».
«Champions» est une reprise saoudienne de l'un des succès du box-office espagnol «Campeones», une comédie sportive qui met en scène un entraîneur de basketball qui travaille auprès d’une équipe de joueurs mentalement handicapés. Le film a remporté le prix de la meilleure image lors de la cérémonie des Goya Awards de l'Académie du film espagnol.
Dans la version saoudienne, l'acteur Yassir Al-Saggaf joue le rôle d'un entraîneur adjoint de football arrogant, Khalid, qui doit former des joueurs souffrant de handicaps intellectuels parce que le tribunal lui a ordonné d’effectuer des travaux communautaires.
Lors d'un entretien avec Arab News, l'acteur saoudien a déclaré que le film suscitait «une prise de conscience pour ceux qui refusent [de voir les choses autrement]».
«Les enfants modifient la façon de penser de l’entraîneur ainsi que sa façon de vivre et de se comporter avec les autres. Il est arrogant, mais ces enfants le rendent plus doux, plus calme, plus compréhensif. L’évolution est évidente tout au long du film.»
Basée sur le film à succès du réalisateur espagnol Javier Fesser, l'adaptation saoudienne est réalisée par Manuel Calvo.
Mis à part Al-Saggaf, le casting diversifié de jeunes acteurs comprend Omar Al-Zahrani, Khalid Al-Harbi et Fatima Al-Banawi.
Al-Saggaf a fait part son expérience de tournage du film qui a duré neuf mois.
L'amour du football est au cœur du film, a-t-il dit. L'entraîneur forme une équipe de jeunes joueurs et les prépare pour un match.
En Bref
«Champions» a reçu des ovations au Festival international de la mer Rouge.
«L’entraîneur» constate cependant qu’il ne peut appliquer ses habitudes rigides traditionnelles. La nature humble du jeune groupe qu’il prend en charge l'incite alors à trouver d'autres moyens pour gagner.»
Le travail acharné d’Al-Saggaf, de ses collègues et de toute l'équipe de production a porté ses fruits, puisque le film a été ovationné lors de sa projection au Festival.
Selon l'acteur, le succès du film pourrait être dû au fait que le personnage de Khalid soit commun à toutes les sociétés.
«Ce film doit être perçu comme une réalité et doit pousser chacun à changer sa façon de penser. C’est un message important», a-t-il ajouté
Nous avons voulu que «Champions» constitue une histoire saoudienne authentique, bien que ce soit une version du film original espagnol, a dévoilé Al-Saggaf à Arab News.
«Lorsque nous avons discuté le film pour la première fois, j'ai demandé que tous les rôles soient joués par des Saoudiens. Le réalisateur adjoint est Saoudien. S'il y a un rôle espagnol, il y a une ombre saoudienne. C’est un moyen de transmettre le savoir-faire», a-t-il déclaré.
Dans l’industrie cinématographique jeune du Royaume, «Champions» montre comment il est possible de partager des connaissances et des expériences en échangeant ce savoir-faire.
«Grâce à cet échange de connaissances, nous aurons bientôt des dizaines de projets du monde entier. Les Saoudiens pourront suivre ces grands rôles, et nous aurons de très bons films saoudiens dans les années à venir.»
«Il est arrogant, mais ces enfants le rendent plus doux, plus calme, plus compréhensif. L’évolution est évidente tout au long du film.» - Yassir Al-Saggaf, acteur saoudien
Selon Al-Saggaf, l'équipe a atteint tous les objectifs requis pour faire du film un véritable succès.
L’acteur, également présentateur télé et animateur radio, a déjà joué plusieurs rôles. Il envisage d’en jouer d’autres encore afin de faire ses preuves dans le secteur cinématographique naissant du Royaume.
D’après lui, choisir un acteur saoudien marque en quelque sorte une prise de position. «Je continuerai à enrichir le contenu du secteur tant que je le fais bien. Je contribue au développement du secteur de divertissement et je redonne à la société.»
Par ailleurs, le lancement du premier festival international du film du Royaume a réellement dynamisé le secteur, donnant ainsi aux cinéastes saoudiens l'occasion de se disputer une place sous les projecteurs.
« L’industrie cinématographique saoudienne doit être enrichie», a déclaré Al-Saggaf.
«Aujourd'hui, à Djeddah, grâce au Festival, nous avons déjà ouvert les portes à tous les cinéastes qui sont passionnés par l’industrie et avons réussi à présenter un film saoudien qui diffère de par son contenu et son casting. La diversité est clairement ressentie entre Yassir, Fatimah et les enfants», a-t-il poursuivi.
«Le film montre surtout comment les enfants agissent normalement, malgré leur handicap. Ils peuvent faire ce qu’ils veulent et vivre comme tout le monde», a affirmé Al-Saggaf.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com