MADRID, Espagne : La France a l'objectif de signer avec l'Espagne un traité de coopération bilatérale renforcée sur le même modèle que celui signé il y a peu avec l'Italie, a annoncé vendredi à Madrid le Premier ministre français, Jean Castex.
"Vous avez vu que, récemment, après un travail très approfondi, la France et l'Italie ont signé le traité du Quirinal, un accord bilatéral extrêmement ambitieux. J'ai confirmé au président du gouvernement espagnol, que nous avions évidemment - et il le partage - le même objectif avec l'Espagne", a-t-il déclaré dans un discours devant des représentants de la communauté française.
"Nous comptons beaucoup sur le partenariat avec l'Espagne", a ajouté le chef du gouvernement français, qui s'est entretenu en début de matinée avec son homologue espagnol Pedro Sanchez.
"Nous avons d'ailleurs évoqué" avec M. Sanchez "plusieurs sujets bilatéraux, notamment la question de la gestion des flux migratoires, à la fois aux frontières extérieures de l'Espagne, mais également aux frontières qui réunissent nos deux pays", a expliqué M. Castex.
Le Traité du Quirinal a été signé fin novembre à Rome par le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre italien Mario Draghi.
Scellé dans un contexte de transition en Europe avec le départ de la chancelière allemande Angela Merkel, il prévoit des axes de coopération renforcée en matière de diplomatie et de défense, dans les transitions numériques et environnementales, la culture et l'éducation, la coopération industrielle ou encore l'espace.
Les services de M. Castex ont par ailleurs annoncé vendredi la création d'une commission bilatérale franco-espagnole dédiée à l'organisation d'évènements culturels pour célébrer le 50e anniversaire de la mort du peintre Pablo Picasso en 2023.
Dans un entretien au quotidien El Pais, publié vendredi, le Premier ministre français a par ailleurs mis en garde contre l'extrême droite qui le "désole" et "ne reflète pas la France".
"L'Histoire nous a montré que ce genre d'idées n'entraînait que des catastrophes. Cela ne marchera pas plus demain que cela n'a fonctionné hier. C'est une impasse et nous la combattrons à tout prix", a-t-il ajouté, sans mentionner Eric Zemmour ou Marine Le Pen, les deux candidats d'extrême droite à la présidentielle française de 2022.