En visite en Algérie, Le Drian appelle à une «relation apaisée»

Le déplacement, a été tenu secret jusqu'au dernier moment. M. Le Drian qui a rencontré son homologue algérien Ramtane Lamamra sera reçu par le président algérien Abdelmadjid Tebboune, selon les chancelleries des deux pays. (Photo, AFP)
Le déplacement, a été tenu secret jusqu'au dernier moment. M. Le Drian qui a rencontré son homologue algérien Ramtane Lamamra sera reçu par le président algérien Abdelmadjid Tebboune, selon les chancelleries des deux pays. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 08 décembre 2021

En visite en Algérie, Le Drian appelle à une «relation apaisée»

Le déplacement, a été tenu secret jusqu'au dernier moment. M. Le Drian qui a rencontré son homologue algérien Ramtane Lamamra sera reçu par le président algérien Abdelmadjid Tebboune, selon les chancelleries des deux pays. (Photo, AFP)
  • La visite de Jean-Yves Le Drian vise à «relancer la relation» franco-algérienne traversée depuis début octobre par de vives tensions qui ont culminé avec le rappel de l’ambassadeur d'Algérie à Paris
  • La présidence française avait fait savoir le 9 novembre que M. Macron «regrette les polémiques et les malentendus» avec l'Algérie et assure avoir «le plus grand respect pour la nation algérienne»

ALGER: Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a appelé mercredi à une  »relation apaisée » entre la France et l'Algérie où il a effectué une visite destinée à désamorcer une crise bilatérale d'une rare gravité. 
« Je souhaite que nos deux pays reprennent ensemble la voie d'une relation apaisée et puissent regarder vers l'avenir », a déclaré M. Le Drian à la presse après avoir rencontré le président Abdelmadjid Tebboune. 
« Nous souhaitons que le dialogue que nous relançons aujourd'hui puisse conduire à une reprise des échanges politiques entre nos deux gouvernements en 2022, au-delà des blessures du passé que nous devons regarder en face au-delà des malentendus qu'il nous revient de dépasser », a-t-il ajouté. 
Il a aussi affirmé que l'Algérie était « un partenaire essentiel pour la France sur le plan bilatéral mais également sur le plan régional ». 
« La France et l'Algérie font face ensemble à des défis majeurs dans un environnement régional et international incertain. Nous devons être en mesure de proposer des réponses opérationnelles aux défis que représentent le terrorisme dans la région sahélienne, mais aussi l'émigration clandestine ainsi qu'aux enjeux de développement économique », a-t-il dit. 
« Sur tous ces sujets et parce que nos intérêts sont communs, notre concertation est primordiale et c'était le sens de ma présence aujourd'hui à Alger », a poursuivi le ministre français. 
Les autorités algériennes n'ont fait aucun commentaire sur la teneur des entretiens avec M. Le Drian, qui a également rencontré son homologue algérien Ramtane Lamamra. 
« Mission délicate »  
Le président Emmanuel Macron avait suscité l'ire d'Alger en octobre en accusant, selon des propos rapportés par le quotidien français Le Monde, le système « politico-militaire » algérien d'entretenir une « rente mémorielle » autour de la guerre d'indépendance et de la France, ancienne puissance coloniale, et ce alors que Paris a engagé des travaux pour tenter d'apaiser cette question mémorielle en France. 
D'après le quotidien, il s'était également interrogé sur l'existence d'une « nation algérienne » avant la colonisation française, suscitant de vives réactions dans la société algérienne. 
En signe de protestation, l'Algérie avait rappelé son ambassadeur à Paris le 3 octobre et interdit le survol de son territoire aux avions militaires français ralliant le Sahel.  
Le président français a depuis fait part de ses « regrets » devant la polémique engendrée et s'est dit « fortement attaché au développement » de la relation bilatérale. 
« Ce déplacement a pour double objectif de renouer une relation de confiance entre nos deux pays. Une relation marquée par le respect de la souveraineté de chacun. Mais aussi de regarder vers l'avenir pour travailler à la relance et à l'approfondissement de notre partenariat qui est indispensable », a encore dit M. Le Drian à l'issue des entretiens. 
La présidence française avait fait savoir le 9 novembre que M. Macron « regrettait les polémiques et les malentendus » avec l'Algérie et assurait avoir « le plus grand respect pour la nation algérienne » et « son histoire ». 
Le chef de la diplomatie algérienne avait salué ces déclarations « manifestant du respect » envers son pays et s'était rendu à Paris pour assister à la conférence sur la Libye. 
« Partenariat ambitieux »  
Le chef d'Etat algérien avait prévenu début novembre qu'il ne ferait pas « le premier pas » pour tenter d'apaiser les tensions avec son homologue français avant d'envoyer le signe d'une possible détente en prédisant « un retour à la normale » des relations avec la France à condition qu'elles se fassent sur une base d'« égal à égal ».  
Les relations entre Paris et Alger ont connu de nombreuses turbulences. La dernière crise aussi grave date du 23 février 2005 quand le Parlement français avait adopté une loi reconnaissant « le rôle positif de la colonisation ».  
La visite de M. Le Drian survient alors qu'approchent des anniversaires importants, comme ceux des accords d'Evian du 18 mars 1962 mettant fin à la guerre d'Algérie. 
Le président Macron a multiplié les initiatives mémorielles, dans une démarche inédite en France pour tenter d'apaiser la mémoire de ce conflit qui touche encore des millions d'habitants. 
Il a commandé à l'historien Benjamin Stora un rapport sur la question et fait plusieurs gestes symboliques en direction de l'Algérie comme la restitution de restes de combattants indépendantistes du XIXe siècle ou la reconnaissance de l'assassinat de l'avocat algérien Ali Boumendjel en 1957. 
Il a aussi dénoncé pour la première fois des « crimes inexcusables pour la République », à l'occasion d'une cérémonie officielle pour les 60 ans du massacre par la police française de manifestants algériens, le 17 octobre 1961 à Paris. 


L'armée israélienne dit avoir frappé plusieurs cibles du Hezbollah au Liban

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
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  • "Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux
  • Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi matin avoir frappé dans la nuit plusieurs cibles du mouvement islamiste Hezbollah dans l'est du Liban, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre.

"Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux, affirmant rester "engagée" dans le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement libanais.

Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée, qui dit avoir également frappé des installations "à la frontière syro-libanaise utilisées par le Hezbollah pour le trafic d'armes à destination du Liban".

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien.

Les hostilités entre Israël et le Hezbollah avaient débuté le 8 octobre 2023 au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas, allié du mouvement libanais, contre Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

 


Liesse à Ramallah à l'arrivée des prisonniers palestiniens libérés

A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
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  • Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration
  • Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes

RAMALLAH: Agitant des drapeaux et tirant des coups de feu en l'air, des milliers de Palestiniens en liesse ont accueilli les prisonniers libérés par Israël à Ramallah en Cisjordanie occupée.

Pour ce troisième échange d'otages israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas, l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas a organisé l'accueil et seuls les drapeaux jaunes du parti Fatah de M. Abbas étaient visibles au départ.

Mais à l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration. Plusieurs Palestiniens ont scandé des slogans pro-Hamas et d'autres ont agité le drapeau vert du mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes.

Selon Amin Shuman, chef du comité chargé des affaires des prisonniers palestiniens à Ramallah, 66 sont arrivés en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, 21 ont été expulsés, 14 ont été transféré à Jérusalem-Est et neuf à Gaza.

Ils ont tous été libérés en échange de trois Israéliens enlevés lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et retenus depuis à Gaza.

Après plusieurs heures d'attente, la foule a fait exploser sa joie à la vue des bus affrétés par la Croix-Rouge internationale.

"Où est papa?" 

"Où est papa?" En larmes, Raghda Nasser, 21 ans, s'est faufilée dans la foule pour atteindre son père, Hussein Nasser, qu'elle serrait dans ses bras pour la première fois.

Hussein Nasser avait été emprisonné alors que sa femme était enceinte il y a 22 ans, pour des motifs que Raghda n'a pas révélés. Elle et sa sœur Hedaya, 22 ans, ont enlacé leur père qui pleurait avec elles.

Quelques heures avant sa libération, Raghda Nasser a raconté à l'AFP qu'elle venait de lui rendre visite en prison "derrière la vitre".

Elle et sa soeur avaient quitté tôt le matin leur village près de Naplouse (nord) pour venir à Ramallah. Pour l'occasion, elles ont porté des robes noires traditionnelles palestiniennes avec des motifs rouges finement cousus.

Etudiante en littérature anglaise, Raghda Nasser a dit avoir de la chance car son père serait présent pour sa remise de diplôme dans quelques mois.

Porté en triomphe 

Parmi les prisonniers libérés jeudi, figurent Mohammad Abou Warda qui purgeait 48 peines de prison à vie et Zakaria al-Zoubeidi, responsable d'attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah.

Drapeau palestinien autour du cou, souriant et faisant le V de la victoire, Zakaria al-Zoubeidi a été porté en triomphe par la foule à sa descente du bus l'ayant emmené de la prison militaire israélienne d'Ofer en Cisjordanie.

L'ex-détenu qui portait toujours son survêtement gris de prisonnier, a embrassé des bébés et serré la main des gens.

Plus d'une heure après l'arrivée des bus, la foule a commencé à se disperser dans la nuit alors que les familles ramenaient leurs proches libérés à la maison, au milieu d'une parade de scooters klaxonnant joyeusement.

 


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
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  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.