La France, le premier marché du tourisme vers le Maroc
Adel El Fakir, directeur général de l’Office national marocain du tourisme (ONMT), a participé, les 14 et 15 septembre, à Paris, à des rencontres avec les professionnels du secteur touristique français.
Lors de ses échanges avec les opérateurs de tourisme, Adel El Fakir affirme que «le Maroc est un pays qui fait de la sécurité sanitaire la priorité du moment» et promet que les acteurs du secteur au Maroc se préparent à accueillir de nouveau les touristes «dans les meilleures conditions, tant sur le plan sanitaire que sur le plan de la qualité de leur séjour».
«La France représente le premier marché du tourisme vers le Maroc, avec 4,2 millions d’arrivées en 2019 et 31 % de parts de marché», a indiqué Adel El Fakir lors de son intervention. Le tourisme ne démarrera pas sans les visiteurs français», a-t-il assuré.
Les tests, l’obstacle ?
Les opérateurs français du tourisme s’étonnent de ces nouvelles règles à destination des visiteurs français, qui doivent désormais présenter obligatoirement à l’embarquement deux tests – test sérologique et PCR – remplaçant les tests qui étaient pratiqués à l’arrivée aux aéroports marocains.
«Depuis le 6 septembre, le Maroc a ouvert une brèche en accueillant de nouveau sur son territoire les ressortissants étrangers qui ne sont pas soumis à un visa marocain, mais il leur impose de présenter à l’embarquement des résultats de tests sérologiques et PCR de moins de 48 heures», précisent les autorités marocaines.
René-Marc Chikli, président du Syndicat des entreprises de tour operating (Seto), indique que les tours opérateurs et les compagnies aériennes rencontrent des difficultés pour programmer des séjours, en raison de cette nouvelle directive des autorités marocaines. «Le Maroc doit absolument adopter les mesures prises par ses concurrents immédiats comme la République dominicaine, qui pratique des tests à l'aéroport d’arrivée et pas à l'embarquement», déclare-t-il.
Lors de son intervention, René-Marc Chikli explique que les laboratoires privés et publics sont confrontés à une très forte demande en France. Les résultats ne sont délivrés qu’après plusieurs jours, ce qui décourage les visiteurs potentiels. «Beaucoup de gens préfèrent annuler leur séjour au Maroc», affirme-t-il. «S’il n’y a pas de changement, nous ne pourrons malheureusement pas programmer le Maroc pour la Toussaint et encore moins pour l’hiver, alors que cette destination se vend très bien durant cette période de l'année», regrette le président du Seto.
De son côté, le directeur de l’ONMT affirme avoir pris conscience, après avoir rencontré les partenaires français, «de la réalité du terrain côté français» et pense «avoir en main tous les arguments pour influencer, dans le bon sens, le retour du marché français». Confiant, il assure: «Marrakech et le Maroc ont besoin de vous, nous allons faire en sorte de faciliter l'arrivée des touristes français, et selon moi ce n'est qu’une question de jours.»
Pour faire face aux répercussions de la pandémie du coronavirus sur cette filière phare de l’économie marocaine, un décret adopté le 17 septembre lors d’un conseil de gouvernement a permis de définir les filières qui bénéficieront d’indemnités de compensation pour leurs salariés, tels que les établissements d’hébergement classés, les agences de voyages agréées du tourisme, les transports touristiques agréés par l’autorité chargée du transport et les guides touristiques. Cette aide couvrira la période du 1er juillet au 31 décembre 2020.
Enfin, pour donner une meilleure visibilité aux projections de reprise des activités dans ce contexte sanitaire, les professionnels du secteur souhaiteraient connaître la date de la réouverture des frontières.