PARIS: Le gouvernement a écarté a priori lundi de nouvelles restrictions face à la flambée épidémique de Covid-19, se contentant de renforcer légèrement le protocole en vigueur à l'école primaire où le taux d'incidence est le plus fort.
Un Conseil de défense sanitaire s'est tenu à la mi-journée pour répondre à une situation sanitaire qui n'a cessé de se dégrader au cours des dernières semaines.
Le Premier ministre Jean Castex et le ministre de la Santé Olivier Véran tiendront une conférence de presse à 19H00 pour détailler les mesures décidées. Mais de source gouvernementale, ils ne devraient pas annoncer de changements de règles importants.
Principale décision: le protocole dans les écoles primaires passe au "niveau 3". Cela signifie essentiellement que le port du masque devient obligatoire à l'extérieur, la limitation du brassage est renforcée à la cantine et les activités physiques limitées en intérieur.
Alors que le taux d'incidence explose chez les enfants, le gouvernement a écarté une mesure plus drastique, pourtant sur la table, qui aurait été de fermer les écoles une semaine avant les vacances de Noël.
Quant à la vaccination des 5-11 ans, elle est régulièrement évoquée mais le gouvernement attend les avis du Conseil national d'éthique et de la Haute autorité de santé (HAS).
Cette dernière a déjà donné son feu vert pour vacciner les enfants présentant des risques d'avoir des formes graves de la maladie (souffrant par exemple de maladies hépatiques chroniques, de maladies cardiaques et respiratoires chroniques ou d'obésité) mais ne s'est pas encore prononcée pour les autres.
"Si elle devait le faire positivement, et qu’une décision politique était prise en ce sens, les vaccinations pourraient démarrer au début du mois de janvier sur la base du volontariat", a indiqué le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal dimanche dans un entretien au Parisien/Aujourd'hui en France.
L'idée, selon une source gouvernementale, est surtout de mobiliser autour de la vaccination et des gestes barrières pour passer les fêtes de fin d'année, avec notamment le renforcement de la possibilité d'avoir recours au télétravail.
"En étant vigilants et responsables, nous avons tous les moyens de passer Noël ensemble", a déclaré dimanche M. Attal.
- "Plan blanc" -
A la faveur d'un variant Delta très contagieux et d'une efficacité vaccinale qui s'émousse avec le temps, le nombre de nouveaux cas quotidiens se compte désormais en dizaine de milliers avec 42 252 cas dimanche.
Plus inquiétant, le nombre de patients hospitalisés est aujourd’hui supérieur à 11 000, un seuil qui n'avait plus été atteint depuis la fin août.
Plusieurs hôpitaux ont réactivé leur "plan blanc", mesure qui permet la déprogrammation d'opérations non urgentes et de solliciter des renforts de personnels. C'est par exemple le cas des Hospices civils de Lyon (HCL), confrontées à une "très forte tension" liée à la cinquième vague épidémique.
Pour éviter un débordement des hôpitaux, le gouvernement va sans nul doute rappeler l'importance de la vaccination et de la dose de rappel déjà reçue par 10 millions de Français.
Alors que les rendez-vous sont pris d'assaut, il promet l'ouverture de nouveaux créneaux, martèle qu'il n'y aura pas de pénurie de doses et invite à ne bouder aucun vaccin à ARN messager (Pfizer mais aussi Moderna).
Ailleurs en Europe, plusieurs pays ont choisi une ligne plus sévère.
L'Allemagne et l'Italie vont ainsi imposer des restrictions aux non-vaccinés. L'Autriche vit, jusqu'au 11 décembre, un nouveau confinement partiel.
La Belgique va quant à elle fermer ses écoles primaires avec une semaine d'avance pour les congés de Noël, espérant ainsi freiner la diffusion fulgurante du variant Delta.
Pour ne rien arranger, la propagation du variant Omicron, possiblement plus contagieux et résistant aux vaccins, pèse comme une épée de Damoclès.
Vingt-cinq cas sont désormais confirmés en France, selon le dernier bilan officiel des autorités sanitaires. Un bilan appelé à évoluer rapidement.