MARSEILLE : Une quarantaine de militants d'Attac ont "prélevé" symboliquement l'impôt de multinationales à Marseille samedi, en emportant des sièges bébé siglés d'un restaurant McDonald's et des oriflammes d'une station TotalEnergies avant de les déposer devant la préfecture, a constaté l'AFP.
"C'est une action de prélèvement à la source", a déclaré au micro Raphaël Pradeau, porte-parole de l'association altermondialiste. "On va restituer ces objets à ceux qui ne font rien pour les prélever, c'est-à-dire l'Etat", a-t-il ajouté en montrant les deux chaises rouges pour bébé et les oriflammes publicitaires dérobés quelques minutes plus tôt. Vers 11H00, quelque quarante militants d'Attac, vêtus de rouge, avaient simultanément démonté les oriflammes de la station essence et sorti des chaises du restaurant, les deux étant situés côte à côte, boulevard Sakakini à Marseille.
Ils ont également déroulé de grandes banderoles "scène de crime d'évasion fiscale" devant les deux établissements. Le manager du McDonald's est aussitôt sorti pour l'enlever et arracher les autocollants.
Les militants se sont ensuite dirigés vers la préfecture des Bouches-du-Rhône où ils ont déposé devant les grandes portes de bois les objets "prélevés".
Par cette action, Attac entend dénoncer les pratiques d'évasion fiscale de certaines entreprises multinationales "qui utilisent les échanges entre leurs différentes filiales, qui sont implantées dans des pays où la taxation est faible (...), pour réduire très fortement le montant de leurs impôts".
"Le gouvernement veut faire payer la crise aux plus précaires, les services publics se dégradent, mais l'argent, il faut aller le chercher là où il est", a déclaré M. Pradeau. "En France, les profits non déclarés des multinationales s’élevaient à 39,7 milliards d’euros en 2018, ce qui représente un manque à gagner de 13,1 milliards d’euros d’impôt sur les sociétés par an", a-t-il ajouté.
Selon l'ONG, Attac a mené d'autres actions similaires en France samedi, notamment à La Roche-sur-Yon, Clermont-Ferrand ou Dunkerque.
Attac avait pratiqué ces actions de "prélèvement" d'impôts en 2016 déjà, en prenant des chaises dans des agences BNP-Paribas, une action non violente visant à dénoncer les activités de la banque dans les paradis fiscaux.