Le sort des Palestiniens reste au cœur de la politique étrangère saoudienne

Abdallah al-Mouallimi a réitéré, devant l'Assemblée générale des Nations unies, le rejet et la dénonciation par Riyad de la confiscation continue des maisons et des terres palestiniennes par Israël. (Photo, AP)
Abdallah al-Mouallimi a réitéré, devant l'Assemblée générale des Nations unies, le rejet et la dénonciation par Riyad de la confiscation continue des maisons et des terres palestiniennes par Israël. (Photo, AP)
Short Url
Publié le Vendredi 03 décembre 2021

Le sort des Palestiniens reste au cœur de la politique étrangère saoudienne

  • Abdallah al-Mouallimi, représentant permanent du Royaume auprès de l'ONU, s'adressait à l'Assemblée générale sur la question palestinienne
  • «Les mesures unilatérales d'Israël entraîneront une perturbation de la sécurité et de la stabilité, en particulier en Palestine mais aussi dans le Moyen-Orient au sens large», a-t-il indiqué

NEW YORK: La question palestinienne restera un axe majeur de la politique étrangère de l'Arabie saoudite jusqu'à ce que les Palestiniens recouvrent leurs droits et parviennent à établir leur propre État avec Al-Quds Al-Charif comme capitale, a insisté le représentant permanent du Royaume auprès de l'ONU.

Abdallah al-Mouallimi a également réitéré le rejet et la dénonciation par Riyad de la confiscation continue des maisons et des terres palestiniennes par Israël, ainsi que sa violation du caractère sacré du mont du Temple et ses tentatives d'effacer son identité arabe et islamique.

«Ces mesures israéliennes agressives saperont sans aucun doute les chances de paix», a déclaré Al-Mouallimi à l'Assemblée générale des Nations unies à New York mercredi soir, lors d'une réunion plénière consacrée à la question palestinienne et à la situation dans l’ensemble du Moyen-Orient.

«La politique de construction de colonies et d'expansion coloniale menée par les autorités israéliennes d'occupation sur les terres palestiniennes est susceptible de détruire la possibilité d'une coexistence pacifique», a-t-il affirmé.

«Les mesures unilatérales d’Israël conduiront à une perturbation de la sécurité et de la stabilité, en particulier en Palestine mais aussi dans le Moyen-Orient au sens large.»

La session plénière a eu lieu quelques jours après le 74e anniversaire de la résolution 181, adoptée par l'Assemblée générale le 29 novembre 1947. Elle appelait à la séparation de la Palestine en deux États, l’un arabe et l’autre juif, avec la ville de Jérusalem comme entité distincte régie par un régime international.

«Plus de 75 ans se sont écoulés depuis la création des Nations unies en 1945», et depuis plus de 70 ans, la question de la Palestine figure à l'ordre du jour, a souligné Al-Mouallimi. La position historique de l'Arabie saoudite en faveur des «droits inaliénables et légitimes du peuple palestinien à l'autodétermination, notamment son droit à établir son État indépendant, avec Al-Quds Al-Charif comme capitale, conformément aux résolutions appropriées du Conseil de sécurité et à l'Initiative de paix arabe» restent inchangés, a-t-il ajouté.

L'envoyé saoudien a de nouveau souligné la nécessité pour la communauté internationale d'assumer ses responsabilités et d'appeler Israël à mettre fin à son occupation des terres arabes en Palestine, dans le Golan et au Liban.

«Il est regrettable que les autorités d'occupation israéliennes continuent de violer les droits du peuple palestinien et de pratiquer les formes les plus odieuses de crimes, en particulier l'usage de la force excessive contre un peuple sans défense», a expliqué Al-Mouallimi.

Il a décrit l'expansion des colonies d'Israël comme «une violation flagrante et un mépris de la communauté internationale» et a appelé cette communauté mondiale à protéger le peuple palestinien.

Al-Mouallimi a remercié l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient pour son travail, qui, selon lui, est mené «malgré les dangers et les conditions difficiles dans les territoires palestiniens occupés à cause des mesures d’étouffement prises des autorités d'occupation».

Il a exhorté les États membres de l'ONU à travailler ensemble et à fournir le soutien nécessaire à l'agence «pour mener à bien son travail humanitaire dans le territoire occupé».

L'envoyé saoudien a également remercié l'ambassadeur Cheikh Niang, le président sénégalais du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, pour son dernier rapport sur la Palestine.

Il l'a assuré du soutien du Royaume à ce rapport et a appelé les États membres à soutenir et à adopter une résolution rédigée par Dakar, intitulée «Le règlement pacifique de la question palestinienne».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Manipulation médiatique et instrumentalisation de Forbes France au service de la propagande royale du Maroc

Le bâtiment des galeries du magazine Forbes. 62, 5th avenue, Manhattan, New York, NYC, USA. (Photo par : -/VW Pics/Universal Images Group via Getty Images)
Le bâtiment des galeries du magazine Forbes. 62, 5th avenue, Manhattan, New York, NYC, USA. (Photo par : -/VW Pics/Universal Images Group via Getty Images)
Short Url
  • Les chiffres sont accablants : sur 49 articles publiés par Forbes France sur le Maroc, près de la moitié sont des contenus payants étiquetés « Brandvoice », financés directement ou indirectement par des proches du régime marocain.
  • Dominique Busso, le PDG de l’édition française, ne cache pas que ces transactions douteuses sont monnaie courante.

RIYAD : L’enquête explosive menée par Marianne, complétée par les révélations incisives d’Africa Intelligence, lève le voile sur un système d’influence sophistiqué dans lequel le Maroc, sous couvert de soft power, orchestre une propagande méthodique via des relais médiatiques internationaux.

Forbes France, autrefois symbole d’excellence journalistique, apparaît aujourd’hui comme un instrument docile entre les mains des autorités marocaines.

Les chiffres sont accablants : sur 49 articles publiés par Forbes France sur le Maroc, près de la moitié sont des contenus payants étiquetés « Brandvoice », financés directement ou indirectement par des proches du régime de Mohammed VI.

Ces textes déguisés en journalisme peignent un portrait idyllique du royaume, occultant sciemment la répression des libertés individuelles, les inégalités criantes et les réalités économiques sombres du pays. Il s'agit d'une véritable mascarade qui sape l’intégrité journalistique et trompe délibérément les lecteurs.

Forbes France : un média au service de la propagande royale

Plus qu’un simple complice passif, le magazine semble s’être vendu au plus offrant, troquant son indépendance contre des millions d’euros provenant des cercles de pouvoir marocains.

Dominique Busso, le PDG de l’édition française, ne cache pas que ces transactions douteuses sont monnaie courante. Pire, selon des sources internes, le Maroc achète régulièrement des articles pour redorer l’image de son régime monarchique, tout en évitant toute transparence sur les financements réels.

Abdelmalek Alaoui, présenté comme un analyste ou un économiste, mais qui n'est en réalité qu'un agent de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), est identifié comme un rouage clé de cette machinerie propagandiste.

Des courriels internes obtenus par Marianne montrent comment Alaoui et d’autres agents influencent directement la ligne éditoriale de ces articles en faveur de la monarchie marocaine. Forbes France ne serait rien d’autre qu’un outil au service de cette désinformation orchestrée depuis Rabat.

Un documentaire sous influence : glorification du règne de Mohammed VI

Les tentacules de cette stratégie de manipulation s’étendent bien au-delà de la presse écrite. Africa Intelligence révèle qu’un documentaire diffusé sur Public Sénat à l’approche d’une visite officielle d’Emmanuel Macron au Maroc a été conçu comme une véritable opération de communication. 

Réalisé par des proches de l’élite politique marocaine et française, ce film, présenté comme un travail journalistique, n’est rien d’autre qu’une glorification du roi Mohammed VI.

Tout en vantant les prétendus succès du roi, notamment en matière de condition féminine et de développement économique, le documentaire escamote les critiques concernant les inégalités sociales et la répression des libertés. Il s'agit là d'une manipulation éhontée, à peine voilée, où les consignes éditoriales semblent avoir été dictées par Rabat pour protéger l’image royale.

Le Maroc : un État stratège du mensonge médiatique

Ce qui se dévoile ici est bien plus qu’un simple scandale médiatique. Il s’agit d’une stratégie délibérée et agressive de soft power, dans laquelle le Maroc utilise des moyens financiers considérables pour infiltrer et manipuler les récits médiatiques internationaux.

En contrôlant la narration sur des plateformes influentes telles que Forbes France, le royaume impose une version réécrite et aseptisée de la réalité, tout en muselant les voix dissidentes.

Ces pratiques immorales révèlent la complicité choquante de médias qui, en échange d'avantages financiers, renoncent à leur devoir d'informer honnêtement. Ce brouillage systématique de la frontière entre journalisme et propagande constitue une attaque directe contre l’intégrité de l’information.

Un appel urgent à l’éthique journalistique

Les révélations de Marianne et d’Africa Intelligence mettent en lumière le manque de diligence de la part d'acteurs tels que Forbes France.

Il est désormais impératif de mener une enquête indépendante sur ces pratiques. En effet, tant que des médias accepteront de se vendre au plus offrant, les citoyens continueront à être trompés par des récits soigneusement fabriqués pour servir des intérêts politiques. 

L’intégrité de la presse n’est pas à vendre, il est temps de le rappeler.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Short Url
  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Short Url
  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).