Pourquoi les oliviers sont-ils le symbole de l'identité nationale des Palestiniens ?

Les oliviers fournissent depuis des siècles une source de revenus régulière grâce à leurs fruits et à l'huile soyeuse et dorée qui en est extraite – ils incarnent parfaitement l'identité palestinienne. (Photo fournie par Sliman Mansour)
Les oliviers fournissent depuis des siècles une source de revenus régulière grâce à leurs fruits et à l'huile soyeuse et dorée qui en est extraite – ils incarnent parfaitement l'identité palestinienne. (Photo fournie par Sliman Mansour)
Les oliviers fournissent depuis des siècles une source de revenus régulière grâce à leurs fruits et à l'huile soyeuse et dorée qui en est extraite – ils incarnent parfaitement l'identité palestinienne. (Photo fournie par Sliman Mansour)
Les oliviers fournissent depuis des siècles une source de revenus régulière grâce à leurs fruits et à l'huile soyeuse et dorée qui en est extraite – ils incarnent parfaitement l'identité palestinienne. (Photo fournie par Sliman Mansour)
Les oliviers fournissent depuis des siècles une source de revenus régulière grâce à leurs fruits et à l'huile soyeuse et dorée qui en est extraite – ils incarnent parfaitement l'identité palestinienne. (Photo fournie par Sliman Mansour)
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Les oliviers fournissent depuis des siècles une source de revenus régulière grâce à leurs fruits et à l'huile soyeuse et dorée qui en est extraite – ils incarnent parfaitement l'identité palestinienne. (Photo fournie par Sliman Mansour)
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Publié le Samedi 27 novembre 2021

Pourquoi les oliviers sont-ils le symbole de l'identité nationale des Palestiniens ?

  • Ces arbres sont si présents dans l'art et la littérature des Palestiniens, dans la mesure où ils incarnent la ténacité au milieu de la vie de déplacement qu’ils mènent
  • Cette année, la récolte des olives a démarré le 12 octobre en Cisjordanie et depuis lors, les observateurs rapportent que les colons attaquent les agriculteurs et déracinent régulièrement les arbres

AMMAN : Rares sont les symboles qui incarnent l'identité du peuple palestinien aussi bien que ce modeste olivier. Il rattache toute une nation à ses terres et la lie aux moyens de subsistance que l'occupation lui a dérobés. Mais c'est également un symbole puissant de la résistance contre l'empiètement des colonies illégales sur les territoires palestiniens.

Dans ce climat doux du Levant, les oliviers fournissent depuis des siècles une source de revenus régulière grâce à leurs fruits et à l'huile soyeuse et dorée qui en est extraite.

À ce jour, 80 000 à 100 000 familles, vivant dans les territoires palestiniens, vendent olives et huile pour assurer un revenu primaire ou secondaire. En Palestine, cette industrie représente 70 % de la production de fruits et couvre près de 14 % de l'économie.

Il ne faut donc pas s'étonner de voir ces arbres robustes si présents dans l'art et la littérature palestiniens et si populaires auprès de la diaspora dispersée : ils sont le symbole de l'encrage dans une période marquée par les déplacements, de l'autosuffisance dans les moments difficiles et de la paix dans les périodes de conflit.

Les oliviers apportent une part essentielle de l'alimentation des Palestiniens. Cependant, ils sont également le symbole de l'espoir et de l'unité. (Fourni)
Les oliviers apportent une part essentielle de l'alimentation des Palestiniens. Cependant, ils sont également le symbole de l'espoir et de l'unité. (Fourni)

« L'olivier rappelle la ténacité du peuple palestinien qui peut vivre dans les circonstances les plus difficiles », explique à Arab News Sliman Mansour, un peintre palestinien de Jérusalem qui s'intéresse à la terre dans ses œuvres.

« Le peuple palestinien résiste, tout comme les arbres qui survivent et prennent racine dans leur terre».

Le célèbre poète palestinien Mahmoud Darwich, décédé en 2008, a fait allusion aux olives dans ses œuvres. Dans son recueil de poèmes paru en 1964 sous le titre « Les feuilles des oliviers », il écrit : »L'olivier est un arbre persistant. Son feuillage se perpétuera tel un bouclier protégeant l'univers ».

Par ailleurs, l'olivier revêt une grande importance économique et emblématique auprès des Palestiniens ; les agriculteurs qui le cultivent depuis des générations sont souvent visés par des colons illégaux qui tentent d'arracher aux familles leurs terres et leurs moyens de subsistance.

Cette année, la récolte des olives a démarré le 12 octobre. Depuis lors, des observateurs en Cisjordanie rapportent des attaques perpétrées presque tous les jours par des colons israéliens contre des villages palestiniens ; ils tabassent les agriculteurs, pulvérisent des produits chimiques sur les champs et déracinent des centaines d'oliviers.

FAIT MARQUANTS

* Les terres entourant la mer de Galilée constituaient naguère la plus vaste région oléicole au monde.

* C'est dans cette région que les premiers oliviers ont été cultivés, 5 000 ans avant Jésus-Christ.

* Le sud de l'Espagne et le sud-est de l'Italie s'imposent aujourd'hui comme les plus grands producteurs d'huile d'olive.

Rien de surprenant à ces actes de violence et de vandalisme. Selon le Comité international de la Croix-Rouge, plus de 9 300 arbres ont été saccagés en Cisjordanie entre août 2020 et août 2021, ce qui accentue les impacts dévastateurs du changement climatique.

« Cela fait des années que le CICR constate une recrudescence périodique des actes de violence commis à l'encontre des agriculteurs palestiniens et de leurs biens par les colons israéliens qui vivent dans des colonies et des avant-postes en Cisjordanie. Cette violence se manifeste pendant la période précédant la saison de la récolte des olives mais aussi durant la saison de la récolte, en octobre et novembre », affirme Els Debuf, chef de la mission du CICR à Jérusalem.

« Les agriculteurs sont incapables de mener à bien la récolte en raison des harcèlements et des violences qu'ils subissent, sans parler des dégâts infligés au matériel agricole, du déracinement et de la mise à feu des oliviers ».

À en croire les observateurs indépendants désignés par les Nations unies, les violences auxquelles se livrent les colons israéliens à l'encontre des Palestiniens de Cisjordanie se sont intensifiées ces derniers mois dans un « climat d'impunité ».

Face à ces attaques, les agriculteurs palestiniens sont contraints de planter chaque année près de 10 000 nouveaux oliviers en Cisjordanie pour préserver l'industrie qui remonte à 5 000 ans.

Cet humble arbre conserve une place particulière dans le cœur du peuple palestinien et dans sa quête d'un État. (Fourni)
Cet humble arbre conserve une place particulière dans le cœur du peuple palestinien et dans sa quête d'un État. (Fourni)

Pour le célèbre peintre, céramiste et sculpteur palestinien Nabil Anani, l'olivier est un symbole national puissant qui mérite d'être défendu coûte que coûte.

« Il constitue pour moi un symbole à la fois national et artistique ; il traduit la nature et la beauté de la Palestine », confie à Arab News Nabil Anani, l'un des fondateurs de l'art contemporain palestinien. « Nos traditions, notre culture, nos poèmes et nos chansons gravitent souvent autour de cet arbre ».

D'après M. Anani, les collines situées à l'ouest de Ramallah, le centre administratif du gouvernement palestinien, sont truffées d'oliviers qui s'y dressent à perte de vue.

« Ils tapissent des montagnes entières. Un paysage inédit », ajoute-t-il

EN CHIFFRES

* 48% - Proportion des terres agricoles consacrées à la culture des oliviers en Cisjordanie et à Gaza.

 

* 70% - Proportion des olives sur le total de la production fruitière en Palestine.

 

* 14% - Apport des oliviers à l'économie de la Palestine.

 

* 93% - Pourcentage des olives récoltées servant à l'extraction de l'huile d'olive.

L'une des poétesses palestiniennes les plus célèbres, la regrettée Fadwa Touqan, voyait dans les oliviers le symbole de l'unité avec la nature et l'espoir de voir la Palestine renaître et se renouveler.

En 1993, elle écrit dans un poème : « Les oliviers sont enracinés dans ma terre, ils sont éternellement frais ; mon cœur les illumine et s’en inspire ; et lorsque mon créateur me remplit de leurs racines et de leur corps, ils se lèvent en remuant leurs feuilles sous la chaleur des émotions ».

Bien plus qu'une ressource financière et une source d'inspiration artistique, les olives font partie intégrante de l'alimentation et de la culture culinaire des Palestiniens. Les olives en saumure sont consommées au petit-déjeuner, au déjeuner et au dîner, et présentent des bénéfices nutritionnels.

Quant à l'huile d'olive, elle rentre dans la composition de nombreuses recettes, dont la plus populaire est le zaatar w zeit: un pain rond et duveteux immergé dans l'huile, puis saupoudré de thym, de graines de sésame et d'épices.

Outre la cuisine, l'huile d'olive a historiquement été utilisée à bien d'autres fins : source de combustible pour les lampes à huile, traitement naturel pour les cheveux secs, les ongles et la peau, et parfois comme insecticide.

Sliman Mansour, un peintre palestinien de Jérusalem s'intéresse à la terre dans ses œuvres. (Fourni)
Sliman Mansour, un peintre palestinien de Jérusalem s'intéresse à la terre dans ses œuvres. (Fourni)

En revanche, l'olivier apporte à la vie culturelle et économique de la Palestine bien plus que ses fruits et son huile. Les pierres dures qui se trouvent au centre du fruit, à savoir les noyaux, servent depuis longtemps à fabriquer des chapelets de prière pour les musulmans et les chrétiens.

En ce qui concerne les feuilles et les branches des oliviers, on les coupe pendant la saison des récoltes pour nourrir moutons et chèvres. Le feuillage abondant des oliviers offre aux animaux et à leurs bergers un abri précieux contre le soleil implacable de l'après-midi.

En outre, les arbres abattus sont utilisés pour sculpter des icônes religieuses, une pratique qui dure depuis le XVIe siècle. Ils servaient en outre de combustible avant la production actuelle de gaz. En effet, les artisans verriers d'Hébron, célèbres pour la fabrication de vitraux, utilisent encore du charbon de bois provenant d'oliviers pour alimenter leurs fours.

Les bienfaits tangibles des oliviers sont certes nombreux. Mais ce qui leur confère une valeur particulière, c'est sans doute l'inspiration qu'ils offrent aux poètes, aux peintres et aux prophètes depuis plusieurs siècles, sans oublier la place particulière qu'ils occupent à ce jour dans la culture des Palestiniens et leur quête d'un État.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


«Effroi» du Festival de Cannes après la mort d'une photojournaliste palestinienne

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.  "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film. "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
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  • La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi
  • Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025

PARIS: Le Festival de Cannes a exprimé mercredi "son effroi et sa profonde tristesse" après la mort d'une photojournaliste palestinienne, protagoniste d'un film qui doit être présenté cette année sur la Croisette et de plusieurs membres de sa famille, tués par un missile à Gaza.

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.

"Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP.

Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025. (Elle) est l'une des trop nombreuses victimes de la violence qui embrase la région depuis des mois".

"Le Festival de Cannes souhaite exprimer son effroi et sa profonde tristesse face à cette tragédie qui a ému et choqué le monde entier. Si un film est bien peu de chose face à un tel drame, (sa projection à l'Acid à Cannes le 15 mai) sera, en plus du message du film lui-même, une manière d'honorer la mémoire (de la jeune femme), victime comme tant d'autres de la guerre", a-t-il ajouté.

La réalisatrice Sepideh Farsi a rendu hommage jeudi dernier à la jeune femme, qui lui racontait, par appels vidéo, la vie à Gaza. "Je demande justice pour Fatem (ou Fatima, NDLR) et tous les Palestiniens innocents qui ont péri", a-t-elle écrit.

Reporters sans Frontières avait dénoncé sa mort, regrettant que son nom "s'ajoute aux près de 200 journalistes tués en 18 mois".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 51.266 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.


La danse des dauphins, vedette des îles Farasan

L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
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  • L'observation de 5 espèces de dauphins met en évidence la biodiversité
  • Il est vital de coexister avec la vie marine, déclare un pêcheur local

RIYADH : L'observation de plus de cinq espèces de dauphins a renforcé la réputation des îles Farasan en tant que lieu de visite incontournable pour les amateurs de nature et d'animaux sauvages, a récemment rapporté l'agence de presse saoudienne.

Parmi les espèces observées, les grands dauphins et les dauphins à long bec volent la vedette. Les dauphins à long bec, connus pour leur nature enjouée, s'approchent souvent des croisières de loisir, ravissant les gens par leur charme.

Le pêcheur saoudien Mohammed Fursani, qui navigue dans ces eaux depuis longtemps, y voit un lien plus profond.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).