LE CAIRE: La Mission d’appui des nations unies en Libye (Manul) a condamné aujourd’hui une attaque menée par des hommes armés contre un tribunal où le fils du dictateur de longue date, Mouammar Kadhafi, s’apprêtait à faire appel contre le rejet de sa candidature à la présidentielle.
Jeudi, des hommes armés ont encerclé le tribunal de Sebha, dans le sud du pays, empêchant les juges de se réunir pour examiner l’appel de Saïf al-Islam Kadhafi. Plus tôt, le corps électoral du pays avait rejeté la candidature du fils du dictateur à l’élection présidentielle prévue le mois prochain, en raison de ses précédentes condamnations.
«Les attaques contre le personnel et les établissements judiciaires ou électoraux ne sont pas uniquement des actes criminels, sanctionnés par la loi libyenne, mais elles portent également atteinte au droit des Libyens de participer au processus politique», tweete la Manul.
Le premier tour de l’élection présidentielle devrait se tenir le 24 décembre en Libye, après des tentatives menées pendant plusieurs années par l’Organisation des nations unies (ONU) pour garantir un avenir plus démocratique et mettre fin à la guerre civile qui ravage le pays. Cependant, l’élection à venir fait face à de nombreux défis, notamment des problèmes non résolus quant aux lois régissant les élections et des luttes internes occasionnelles entre groupes armés. Parmi les autres obstacles demeure le fossé profond qui existe toujours entre l’est et l’ouest du pays, ainsi que la présence de milliers de combattants et de soldats étrangers.
Le pays est actuellement dirigé par un gouvernement intérimaire, élu par les représentants libyens, à la suite de pourparlers menés par l’ONU à Genève en février.
Le ministre de l’Intérieur par intérim, Khaled Mazen, a promis jeudi de poursuivre les assaillants. Il affirme que le gouvernement de transition a pour objectif de sécuriser le processus électoral en vue d’encourager tous les Libyens à se rendre aux urnes, selon l’agence de presse officielle du pays.
Mercredi, la Haute-Commission électorale libyenne a décidé d’exclure Saïf al-Islam de l’élection, en évoquant ses antécédents judiciaires. En effet, il avait été condamné à mort par un tribunal de Tripoli en 2015 pour avoir utilisé la violence contre des manifestants lors d’un soulèvement contre son père en 2011, mais cette décision a depuis été remise en question par les autorités rivales de la Libye. Il est également recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité en lien avec le soulèvement.
L’annonce de sa candidature potentielle a suscité la polémique dans ce pays divisé, où plusieurs autres candidats influents se sont également manifestés au cours des dernières semaines. Parmi eux figurent le puissant commandant en chef de l’armée, Khalifa Haftar, et le Premier ministre par intérim, Abdel Hamid Dbeibah.
«La Mission réitère son appel à la mise en place d’élections transparentes, justes et inclusives le 24 décembre», insiste la Manul.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com