PARIS: L'audience du procès à Paris des attentats du 13-Novembre a repris jeudi en l'absence de quatre accusés, dont Salah Abdeslam, qui ont refusé de se présenter devant la cour.
Salah Abdeslam, Mohamed Abrini, Sofien Ayari et Osama Krayem ont refusé de rejoindre le box pour protester contre l'absence physique à la barre et l'anonymisation d'enquêteurs belges qui doivent témoigner jeudi devant la cour d'assises spéciale de Paris.
« Nous pouvons constater qu'il nous manque quatre accusés dans le box. M. Krayem, M. Abdeslam, M. Ayari et M. Abrini qui ont refusé de se rendre dans la salle d'audience pour protester de l'absence des policiers belges », a indiqué le président Jean-Louis Périès à l'ouverture de l'audience.
« Salah Abdeslam a joué le jeu de l'audience. Il a compris la nécessité de s'y présenter et d'y participer. Mais aujourd'hui, il fait un refus d'extraction car il y a des choses que l'on peut peiner à comprendre », a expliqué son avocate Olivia Ronen.
« Si l'on constate qu'un enquêteur autrichien se déplace (mercredi) et vient déposer pendant plus de cinq heures, on peine à comprendre qu'une décision de votre cour permette que des enquêteurs belges témoignent de manière anonyme et en visioconférence », a-t-elle ajouté.
Selon Me Ronen, certains de ces policiers ont témoigné, encore récemment, sous leur nom et à visage découvert dans des reportages télévisés consacrés à son client.
Plusieurs avocats de la défense ont ensuite pris la parole pour protester à leur tour. « La question a été tranchée », s'est exaspéré le président, qui a suspendu l'audience le temps de faire acter par huissier le refus des quatre accusés.
Les enquêteurs belges doivent témoigner à partir de ce jeudi et pendant deux semaines mais le feront de façon anonyme, a décidé la cour après une requête en ce sens des autorités judiciaires belges.
Dans un courrier daté du 15 novembre et consulté par l'AFP, le procureur fédéral de Belgique Frédéric Van Leeuw protestait contre l'absence d'anonymisation des enquêteurs belges, présentant selon lui « un réel problème juridique ».
Il ajoutait qu'en vertu de la législation de son pays, il pouvait refuser de faire droit à la demande d'audition des enquêteurs cités comme témoins ou n'y faire droit « qu'à condition que l'identité des policiers antiterroristes belges ne soit pas publiquement révélée ».