LONDRES: Le Bureau des droits de l'homme de l'ONU a dénoncé l'exécution «choquante» par l'Iran d'un homme âgé de moins 18 ans lorsqu'il a été soupçonné d'avoir commis un crime.
Arman Abdolali a été pendu mercredi, environ sept ans après avoir été arrêté et accusé d’un meurtre, en 2014, alors qu’il était âgé de 17 ans.
La porte-parole du Bureau des droits de l'homme, Liz Throssell, a déclaré dans un communiqué: il est profondément alarmant et choquant que sa pendaison ait eu lieu, malgré les interventions de nombreuses parties concernant cette affaire, notamment les pourparlers directs entre le Bureau des droits de l'homme des Nations unies et le gouvernement iranien.
L'exécution d'enfants délinquants est interdite en vertu du droit international des droits de l'homme. «Nous rappelons à l'Iran qu'il est tenu de respecter cette interdiction», a déclaré Throssell, soulignant les mauvais traitements infligés à Abdolali avant son exécution.
«Nous déplorons également le fait qu'au cours des deux derniers mois, Abdolali a été transféré à l'isolement cellulaire six fois avant son exécution, repoussée à plusieurs reprises, avant d'avoir lieu le 24 novembre.
Throssell a également remis en question la validité du processus judiciaire qui a conduit à la condamnation à mort d’Abdolali.
«Nous craignons sérieusement que son cas ne s’inscrive dans une tendance qui consiste à condamner les jeunes délinquants à la suite de procès défectueux et d’aveux forcés», a-t-elle affirmé.
«Abdolali, qui a été rejugé en 2020, puis condamné à mort à nouveau en septembre de cette année, s’était également rétracté, affirmant que ses aveux avaient été extorqués sous la torture.»
Plus de 85 personnes se trouvent toujours dans le couloir de la mort en Iran, pour des crimes qu'elles auraient commis alors qu’elles étaient mineures. Abdolali est le deuxième délinquant mineur à être exécuté en Iran depuis le début de l'année.
Throssell a déclaré: «Nous appelons les autorités iraniennes à mettre fin à toutes les exécutions d'enfants délinquants et à commuer immédiatement les peines de mort prononcées contre eux, conformément aux obligations internationales de l’Iran.»
L'Union européenne a également condamné l'exécution d'Abdolali.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com