WASHINGTON: Les États-Unis ne «resteront pas les bras croisés» si les Iraniens tentent de gagner du temps sur le retour à l’accord nucléaire lors des pourparlers qui reprendront la semaine prochaine, a déclaré l'envoyé spécial américain pour l’Iran.
«S'ils s’approchent trop près de ce que nous ne pouvons pas accepter, nous ne resterons pas les bras croisés», a affirmé le négociateur américain Rob Malley à la National Public Radio, selon des extraits publiés mardi.
L'Iran reprendra lundi les pourparlers à Vienne avec les puissances mondiales, après une interruption de cinq mois, à la suite de l'élection du président ultra-conservateur, Ebrahim Raïssi.
Les négociations ont lieu après que le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), de retour d'une visite en Iran, a déclaré qu'il n'y avait eu aucun progrès sur les différends concernant le programme iranien.
L'administration de Joe Biden a entamé les pourparlers début 2021, dans l'espoir de réactiver l’accord nucléaire de 2015, mis à mal par son prédécesseur Donald Trump, mais n'a pas réussi à parvenir à un accord avec l'Iran.
«Nous sommes prêts à revenir à l'accord et à lever toutes les sanctions qui sont incompatibles avec lui. Donc, si l'Iran veut revenir à l'accord, il a un moyen de le faire», a précisé Malley.
«S'il ne veut pas revenir à l'accord, s'il persiste dans son attitude actuelle, c'est-à-dire traîner les pieds et accélérer son rythme de production de l’uranium enrichi, si c'est la voie qu'il choisit, nous devrons réagir en conséquence», a-t-il ajouté.
Les négociations se déroulent indirectement, un émissaire de l'UE faisant la navette entre Malley et la délégation iranienne, qui refuse de rencontrer le représentant américain en face à face.
L'Iran a réclamé la levée de toutes les sanctions, mais l'administration Biden a affirmé qu'elle ne discuterait que des mesures imposées par Trump lorsque celui-ci s’était retiré de l'accord nucléaire. Il s’agit notamment de mettre fin à l’interdiction unilatérale d’acheter du pétrole iranien – principale ressource exportée par le pays – pour tous les pays ayant des relations avec les États-Unis.
Israël, qui s'est farouchement opposé à l'accord de 2015 négocié par le président Barack Obama, a mené une campagne de sabotage contre l'Iran et menacé d'une action militaire.
Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, a parlé d'«autres options», bien que Malley ait clairement indiqué dans l'interview que les États-Unis pensaient avant tout à des pressions économiques.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com