Exécutions en 1988 en Iran: à son procès en Suède, l'accusé rejette des «mensonges»

Hamid Noury, l’accusé (Photo, AFP).
Hamid Noury, l’accusé (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 24 novembre 2021

Exécutions en 1988 en Iran: à son procès en Suède, l'accusé rejette des «mensonges»

  • Trois mois après l'ouverture de son procès qui a déjà donné la parole à des dizaines de parties civiles, Hamid Noury, 60 ans, est entendu pour la première fois cette semaine par le tribunal
  • C'est la première fois qu'un Iranien est jugé dans cet épisode sanglant ordonné par l'ayatollah Khomeini à la fin de la guerre Iran-Irak (1980-1988)

STOCKHOLM: Un ancien responsable d'une prison en Iran accusé d'avoir participé aux exécutions de masse d'opposants en 1988 a dénoncé mardi les "mensonges" et accusations "fictives" portées contre lui, dans un procès inédit qui se tient en Suède.

Trois mois après l'ouverture de son procès qui a déjà donné la parole à des dizaines de parties civiles, Hamid Noury, 60 ans, est entendu pour la première fois cette semaine par le tribunal de Stockholm pour "crimes de guerre" et "meurtres".

"Je n'ai que quatre jours pour répondre à tous les mensonges proférés au peuple iranien", a affirmé l'accusé, chemise et pantalon clairs et barbe blanche finement taillée, dénonçant des "histoires fictives et fabriquées".

"Quand on va dans les détails, on voit que ça ne tient pas. Je vais mettre un point final à 33 ans de mensonges", a-t-il assuré, sans rentrer lui-même dans les détails.

La défense a obtenu que M. Noury puisse d'abord déposer sans contradiction, avant une confrontation ultérieure avec les procureurs.

C'est la première fois qu'un Iranien est jugé dans cet épisode sanglant ordonné par l'ayatollah Khomeini à la fin de la guerre Iran-Irak (1980-1988) et qui avait fait 5.000 morts selon des estimations de groupes de défense des droits humains.

Les exécutions de juillet-août 1988, décrétées par des "comités de la mort", visaient principalement l'organisation d'opposition des Moudjahidines du Peuple iranien (OMPI, ou MEK en persan), à l'époque armée et soutenue par le régime --ennemi-- de Saddam Hussein.

Le procès a déjà permis d'entendre plusieurs témoins, en Suède mais aussi lors d'un déplacement ces derniers jours en Albanie, souvent des membres ou d'anciens membres de l'OMPI.

Selon l'accusation, Hamid Noury occupait à l'époque des fonctions d'assistant auprès de l'adjoint au procureur à la prison de Gohardasht, à Karaj, près de Téhéran, dont une maquette a été installée dans la salle d'audience.

L'Iranien nie son implication et affirme n'avoir pas été présent au moment des faits, selon ses avocats.

Il a évité d'entrer dans le cœur des accusations lors de sa première journée d'audition, entre déclarations patriotiques, considérations générales sur l'histoire politique iranienne ou les "crimes" commis par les Moudjahidine du peuple.

Exposant son parcours, Hamid Noury s'est décrit lui-même comme courtois avec les prisonniers et "doué" dans son travail d'employé pénitentiaire, comme assistant du procureur. Mais, selon lui, il était rattaché à une autre prison.

"Il dit qu'il n'était pas là, mais on a 58 personnes qui disent le contraire", a affirmé à l'AFP Kenneth Lewis, un des avocats des parties civiles.

Plusieurs témoins affirment l'avoir formellement reconnu.

"Quand j'étais dans le couloir de la mort, j'ai eu plusieurs fois l'occasion de le voir, et j'ai vu qu'à chaque fois que des noms de (prisonniers) étaient lus, il les suivait jusqu'à la salle d'exécution", a affirmé à l'AFP un des témoins au procès, Reza Falahi, 61 ans.

Arrêté à l'aéroport

"Il revenait 45 minutes plus tard, et la scène se répétait plusieurs fois par jour".

Possible du fait de la compétence universelle de la justice suédoise pour les chefs d'inculpation les plus graves, le procès est considéré comme historique par des organisations de défense des droits humains.

L'affaire est très sensible en Iran, des militants accusant des membres du gouvernement, comme Ebrahim Raïssi récemment devenu président, d'avoir joué un rôle dans les "comités de la mort".

Interrogé en 2018 et en 2020, M. Raïssi a nié avoir été impliqué, mais a rendu "hommage" à l'"ordre" donné par l'ayatollah Khomeini de procéder à l'épuration.

Quelques dizaines de membres de l'OMPI manifestaient mardi matin devant le tribunal pour réclamer justice.

"Je veux que la communauté internationale arrive à la conclusion qu'il n'y a pas d'échappatoire, que (les responsables) doivent faire face à leurs crimes", a dit à l'AFP Ahmad Ebrahimi, un autre rescapé qui vit désormais au Royaume-Uni.

Hamid Noury avait été arrêté en novembre 2019 à l'aéroport de Stockholm.

Un ex-prisonnier de Gohardasht, Iraj Mesdaghi, affirme l'avoir attiré sur le sol suédois en l'alléchant avec une croisière.

L'accusé a présenté une autre version, affirmant être venu en Suède pour régler un litige au sein d'une famille iranienne "respectable" habitant le pays.


L'armée israélienne dit avoir frappé plusieurs cibles du Hezbollah au Liban

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
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  • "Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux
  • Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi matin avoir frappé dans la nuit plusieurs cibles du mouvement islamiste Hezbollah dans l'est du Liban, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre.

"Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux, affirmant rester "engagée" dans le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement libanais.

Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée, qui dit avoir également frappé des installations "à la frontière syro-libanaise utilisées par le Hezbollah pour le trafic d'armes à destination du Liban".

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien.

Les hostilités entre Israël et le Hezbollah avaient débuté le 8 octobre 2023 au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas, allié du mouvement libanais, contre Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

 


Liesse à Ramallah à l'arrivée des prisonniers palestiniens libérés

A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
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  • Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration
  • Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes

RAMALLAH: Agitant des drapeaux et tirant des coups de feu en l'air, des milliers de Palestiniens en liesse ont accueilli les prisonniers libérés par Israël à Ramallah en Cisjordanie occupée.

Pour ce troisième échange d'otages israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas, l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas a organisé l'accueil et seuls les drapeaux jaunes du parti Fatah de M. Abbas étaient visibles au départ.

Mais à l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration. Plusieurs Palestiniens ont scandé des slogans pro-Hamas et d'autres ont agité le drapeau vert du mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes.

Selon Amin Shuman, chef du comité chargé des affaires des prisonniers palestiniens à Ramallah, 66 sont arrivés en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, 21 ont été expulsés, 14 ont été transféré à Jérusalem-Est et neuf à Gaza.

Ils ont tous été libérés en échange de trois Israéliens enlevés lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et retenus depuis à Gaza.

Après plusieurs heures d'attente, la foule a fait exploser sa joie à la vue des bus affrétés par la Croix-Rouge internationale.

"Où est papa?" 

"Où est papa?" En larmes, Raghda Nasser, 21 ans, s'est faufilée dans la foule pour atteindre son père, Hussein Nasser, qu'elle serrait dans ses bras pour la première fois.

Hussein Nasser avait été emprisonné alors que sa femme était enceinte il y a 22 ans, pour des motifs que Raghda n'a pas révélés. Elle et sa sœur Hedaya, 22 ans, ont enlacé leur père qui pleurait avec elles.

Quelques heures avant sa libération, Raghda Nasser a raconté à l'AFP qu'elle venait de lui rendre visite en prison "derrière la vitre".

Elle et sa soeur avaient quitté tôt le matin leur village près de Naplouse (nord) pour venir à Ramallah. Pour l'occasion, elles ont porté des robes noires traditionnelles palestiniennes avec des motifs rouges finement cousus.

Etudiante en littérature anglaise, Raghda Nasser a dit avoir de la chance car son père serait présent pour sa remise de diplôme dans quelques mois.

Porté en triomphe 

Parmi les prisonniers libérés jeudi, figurent Mohammad Abou Warda qui purgeait 48 peines de prison à vie et Zakaria al-Zoubeidi, responsable d'attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah.

Drapeau palestinien autour du cou, souriant et faisant le V de la victoire, Zakaria al-Zoubeidi a été porté en triomphe par la foule à sa descente du bus l'ayant emmené de la prison militaire israélienne d'Ofer en Cisjordanie.

L'ex-détenu qui portait toujours son survêtement gris de prisonnier, a embrassé des bébés et serré la main des gens.

Plus d'une heure après l'arrivée des bus, la foule a commencé à se disperser dans la nuit alors que les familles ramenaient leurs proches libérés à la maison, au milieu d'une parade de scooters klaxonnant joyeusement.

 


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
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  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.