DUBAÏ: Mardi, le directeur de l’organisme de surveillance nucléaire de l'ONU, Rafael Grossi, a déclaré qu'il souhaitait approfondir la coopération avec l'Iran, lors de discussions à Téhéran, quelques jours avant la reprise des négociations sur l’accord nucléaire iranien.
«L'agence cherche à poursuivre et à approfondir le dialogue avec le gouvernement iranien… Nous sommes convenus de poursuivre notre travail commun sur la transparence et cela continuera», a déclaré Grossi, arrivé lundi à Téhéran, lors d'une conférence de presse télévisée.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a publié la semaine dernière des rapports détaillant ses désaccords avec l'Iran, du mauvais traitement réservé à ses inspecteurs à la réinstallation des caméras qu'elle juge «essentielles» pour la relance de l'accord nucléaire.
Téhéran et Washington reprendront les négociations indirectes le 29 novembre à Vienne, suspendues depuis juin, pour négocier un retour à l'accord nucléaire que Donald Trump avait abandonné il y a trois ans, tout en imposant à nouveau de sévères sanctions à l'Iran.
Les autorités iraniennes ont réagi en enfreignant les limites fondamentales de l'activité nucléaire fixées par l'accord, notamment en reconstituant des stocks d'uranium enrichi, en le raffinant à une pureté fissile plus élevée, et en installant des centrifugeuses avancées pour accélérer la production.
L'échec de la diplomatie ferait courir le risque d'une nouvelle guerre régionale. Le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, s'est dit prêt mardi à intensifier la confrontation avec l'Iran, et a affirmé à nouveau que son pays ne serait lié par aucun nouvel accord nucléaire iranien avec les puissances mondiales.
En septembre, les puissances occidentales présentes au Conseil des gouverneurs de l'AIEA, composé de 35 pays, ont abandonné leur projet de résolution contre l'Iran après que Téhéran a accepté de prolonger la surveillance de certaines activités nucléaires.
Mais elles exigent toujours une réponse iranienne sur deux questions centrales: l’origine des traces d'uranium trouvées sur trois sites non déclarés, et l’impossibilité pour des inspecteurs de l'AIEA d’accéder à l'atelier de fabrication de composants de centrifugeuses Tesa, situé à Karaj, pour y remplacer les caméras de surveillance de l'agence.
L'atelier a fait l’objet d'un supposé sabotage en juin au cours duquel l'une des quatre caméras de l'AIEA a été détruite. L'Iran n'a pas restitué le «support de stockage de données» de cette caméra, et l'agence onusienne a déclaré qu'elle avait demandé à l'Iran de le localiser et de s'expliquer.
«Certaines questions ont été soulevées par des documents publiés par nos ennemis. Une réponse a maintenant été trouvée à ces questions», a déclaré le chef du nucléaire iranien, Mohammed Eslami, après sa rencontre avec Grossi. «Téhéran est déterminé à résoudre les problèmes techniques avec l'agence sans politiser la question.»
Par crainte de nuire aux pourparlers nucléaires entre l'Iran et les puissances mondiales, les diplomates affirment qu'aucune mesure n'est susceptible d'être prise contre l'Iran lorsque le Conseil des gouverneurs se réunira le 24 novembre.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com