VIENNE: L'Iran a significativement augmenté ces derniers mois la quantité d'uranium hautement enrichi qu’elle produit, selon un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) publié mercredi 17 novembre, violant ainsi l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien.
Mercredi, l'AIEA a déclaré aux pays membres dans son rapport trimestriel confidentiel que l'Iran disposait d'un stock estimé à 17,7 kg d'uranium enrichi à 60 %, soit une augmentation de près de 8 kg depuis le mois d’août.
Un tel uranium hautement enrichi peut être facilement raffiné pour fabriquer des armes atomiques. C’est pourquoi les puissances mondiales ont cherché à contenir le programme nucléaire de Téhéran.
L'agence basée à Vienne a déclaré aux pays membres qu'elle n'était toujours pas en mesure de vérifier le stock exact d'uranium enrichi de l'Iran en raison des limitations imposées par Téhéran aux inspecteurs de l'ONU depuis le début de l’année.
L'AIEA n'a pas non plus pu accéder aux images de surveillance des sites nucléaires iraniens ou des moniteurs d'enrichissement en ligne et des scellés électroniques depuis février. Le directeur de l'agence, Rafael Mariano Grossi, interrogé par l'Associated Press en novembre, avait comparé les efforts de son agence à «un vol dans un ciel très nuageux».
Dans un rapport séparé aux États membres mercredi, l'AIEA a déclaré que Grossi était préoccupé par «les fouilles physiques d’inspecteurs excessivement poussées de la part de responsables de la sécurité dans les installations nucléaires en Iran».
«Il appelle de nouveau l’Iran à prendre des mesures immédiates pour remédier à la situation et à mettre en œuvre des procédures de sécurité dans les installations nucléaires conformes aux pratiques de sécurité internationalement acceptées, et aux obligations légales de l'Iran concernant les privilèges et immunités de l'agence et de ses inspecteurs», a déclaré l'AIEA, selon le rapport trimestriel confidentiel consulté par l'Associated Press.
L'agence a déclaré qu'elle «rejetait catégoriquement» l'idée que ses caméras sur les sites nucléaires iraniens aient joué un rôle dans un sabotage contre l'installation de Karaj près de Téhéran au mois de juin. L'Iran accuse Israël d'être derrière l'incident.
Un haut diplomate qui a parlé à l'Associated Press sous couvert d'anonymat a affirmé que les recherches des inspecteurs effectuées en Iran prenaient beaucoup de temps et perturbaient certains d’entre eux. Le diplomate a évoqué avec les médias les visites en Iran.
Grossi devrait se rendre à Téhéran ce mois-ci pour des entretiens directs avec des responsables iraniens, afin de rétablir la capacité de l'agence à savoir en temps réel ce que fait l’Iran.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com