VIENNE: Vendredi, le directeur de l'organisme de surveillance nucléaire de l'ONU a déclaré qu'il était «étonnant» qu'il n'ait eu aucun contact avec le nouveau gouvernement iranien depuis son accession au pouvoir, sur plusieurs questions importantes en suspens.
Rafael Grossi, directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), avait espéré se rendre en Iran avant le début de la prochaine réunion du Conseil des gouverneurs de l'AIEA le 22 novembre, mais a précisé vendredi qu'il était déçu de n’avoir encore reçu aucune invitation en ce sens.
Les dernières observations de Grossi interviennent alors que les diplomates se préparent à reprendre les pourparlers internationaux à Vienne fin novembre, pour discuter d’un retour à l'accord nucléaire iranien de 2015.
Parallèlement à ces efforts, l'AIEA a tenté de résoudre plusieurs autres problèmes avec l'Iran, notamment les restrictions imposées à certaines de ses activités d'inspection dans le courant de l’année 2021.
En septembre, Grossi s'est rendu à Téhéran, où il a conclu un accord sur l'accès aux équipements de surveillance des installations nucléaires iraniennes. Il avait cependant espéré revenir peu de temps après pour avoir de nouveaux entretiens avec le gouvernement du président ultraconservateur, Ebrahim Raïssi, qui a pris ses fonctions en août.
«Je n'ai eu aucun contact avec ce gouvernement... qui est là depuis plus de cinq mois», a déclaré Grossi aux journalistes dimanche, ajoutant que les seules exceptions avaient été des «conversations techniques» avec le nouveau chef de l'énergie atomique iranien, Mohammed Eslami. «C'est étonnant et je le dis ouvertement. Il y a une longue liste de sujets dont nous devons discuter», a-t-il affirmé.
Quelques jours après la visite de Grossi à Téhéran en septembre, l'AIEA s'était vue refuser l'accès «indispensable» à un atelier de fabrication de composants de centrifugeuses où elle devait faire réviser des équipements. Un autre question épineuse entre l'AIEA et l'Iran concerne les questions de l'agence sur la présence antérieure de matières nucléaires sur des sites non déclarés dans le pays.
L'agence a précisé dans de nombreux rapports que les explications de l'Iran sur ces substances n'étaient pas satisfaisantes. Les discussions sur ces questions lors de la réunion du Conseil des gouverneurs pourraient conduire à une résolution critique à l’égard de l'Iran.
Le 29 novembre, une semaine après de cette réunion, des diplomates doivent se retrouver à Vienne pour des pourparlers sur l'accord de 2015, connu sous le nom de Plan d'action global conjoint (PAGC), suspendus depuis juin dernier.
Le PAGC a commencé à se désintégrer en 2018, lorsque les États-Unis s’en sont retirés unilatéralement, sous le mandat de Donald Trump, et ont commencé à imposer des sanctions paralysant l'Iran, lui interdisant notamment d’exporter son pétrole.
En réponse, l'Iran a commencé en 2019 à ne pas tenir compte des restrictions strictes sur ses activités nucléaires dans le cadre du PAGC. Le successeur de Trump, Joe Biden, affirme qu'il espère revenir à l'accord, mais les progrès pour le relancer sont lents.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com