GLASGOW, Écosse: Le directeur de l'organisme de surveillance atomique de l'ONU a comparé les efforts de son agence pour surveiller le programme nucléaire iranien à un vol à travers de gros nuages, avertissant que la situation ne pouvait durer plus longtemps.
Depuis février, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a été incapable d’accéder aux images de surveillance des sites nucléaires iraniens, aux moniteurs d'enrichissement en ligne et aux scellés électroniques.
Les inspections physiques des installations nucléaires iraniennes ont également été problématiques alors même que Téhéran continue de développer de nouvelles centrifugeuses et d’enrichir l'uranium jusqu'à des niveaux de pureté plus proches de ce qui est requis pour une arme atomique. Les pays occidentaux craignent que l'Iran ne développe les compétences et le savoir-faire nécessaires pour construire une bombe atomique, bien que Téhéran nie avoir de telles ambitions.
«Je dirais que nous volons dans un ciel très nuageux», a déclaré le directeur de l'AIEA, Rafael Mariano Grossi, à propos de la capacité de son agence à exercer sa fonction de surveillance en Iran. «Nous volons donc, et nous pouvons continuer de la même manière, mais pas pour trop longtemps.»
Grossi a déclaré à l'Associated Press qu'il espérait retourner en Iran prochainement «et avoir des discussions de haut niveau appropriées, en face à face», qui rétabliraient la capacité de l'agence à savoir en temps réel ce que fait le pays.
«C'est dans leur intérêt autant que dans l'intérêt de la communauté internationale, car s'ils prennent au sérieux leurs intentions de poursuivre leur programme nucléaire à des fins civiles, ils doivent donner les garanties de ce qui se passe là-bas», a-t-il déclaré en marge du sommet de l'ONU sur le climat, à Glasgow.
«Il faut, à un moment donné, faire face à cette situation», a affirmé Grossi. «Sinon, nous allons nous retrouver dans un territoire très incertain, et j'espère que ce ne sera pas le cas.»
L'AIEA a été chargée de surveiller l’accord de 2015, connu sous le nom de Plan d'action global commun ou PAGC, visant à freiner l'activité nucléaire de l'Iran en échange de la levée des sanctions paralysantes.
Les États-Unis se sont retirés de l'accord sous l'ancien président Donald Trump, et ont réimposé les sanctions à l'Iran. Les pays européens ont tenté de ramener les États-Unis dans l'accord nucléaire, mais leurs efforts ont été contrecarrés par la réticence du nouveau gouvernement inflexible de Téhéran à reprendre les pourparlers officiels qui incluraient la révision de certaines parties de l'accord de 2015.
«Avec le changement de gouvernement, nous avons constaté des niveaux de sécurité renforcés autour de leurs installations, ce qui a parfois conduit à des moments délicats avec nos inspecteurs», a indiqué Grossi.
«Nous vérifions cela très, très attentivement. Je ne mettrais jamais mes inspecteurs en danger», a-t-il déclaré, sans donner davantage de précisions.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com