Première visite au Maroc d'un ministre de la Défense israélien

Gantz, qui s'envole mardi soir de Tel-Aviv et quittera le Maroc jeudi, doit signer sur place un accord qui vise à «établir la pierre d'assise des relations sécuritaires futures entre Israël et le Maroc». (Photo, AFP)
Gantz, qui s'envole mardi soir de Tel-Aviv et quittera le Maroc jeudi, doit signer sur place un accord qui vise à «établir la pierre d'assise des relations sécuritaires futures entre Israël et le Maroc». (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mardi 23 novembre 2021

Première visite au Maroc d'un ministre de la Défense israélien

  • Depuis la reprise, l'an dernier, des relations diplomatiques entre les deux pays, un conseiller à la sécurité et le chef de la diplomatie israélienne se sont rendus au Maroc pour des entretiens
  • La visite de Benny Gantz est l'occasion pour le royaume chérifien de «renforcer son 'hard-power' dans un contexte régional tendu», entre l'Algérie et le Maroc, écrit l'hebdomadaire marocain Tel Quel

TEL-AVIV : Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, s'envole mardi soir pour le Maroc, une première visant à renforcer la coopération sécuritaire entre les deux pays, un an après la normalisation de leur relation et en pleine tension entre Alger et Rabat sur le Sahara occidental.

Depuis la reprise l'an dernier des relations diplomatiques entre les deux pays, un conseiller à la sécurité et le chef de la diplomatie israélienne se sont rendus au Maroc pour des entretiens, mais c'est la première fois que Benny Gantz, voire qu'un ministre de la Défense d'Israël, mène une visite officielle au royaume.

M. Gantz, qui s'envole mardi soir de Tel-Aviv et quittera le Maroc jeudi, doit signer sur place un accord qui vise à "établir la pierre d'assise des relations sécuritaires futures entre Israël et le Maroc", a indiqué à l'AFP une source au fait de cette visite, précisant qu'un accord cadre à ce sujet allait être signé. 

"Jusqu'à présent, il y avait une certaine coopération, mais là nous allons vraiment la formaliser. C'est une déclaration publique de notre partenariat", a ajouté ce responsable.     

Les deux pays avaient établi des relations diplomatiques au début des années 90 avant que le Maroc n'y mette fin au début de la Seconde intifada, le soulèvement palestinien du début des années 2000.   

Sahara occidental

Israël et le Maroc ont rétabli des relations en décembre dernier dans le cadre des "Accords d'Abraham", processus de normalisation des relations entre l'Etat hébreu et des pays arabes soutenu par l'administration Trump. 

Washington avait reconnu du même souffle la "pleine souveraineté" du Maroc sur le Sahara occidental, territoire disputé avec les indépendantistes sahraouis du Front Polisario soutenus par l'Algérie.

Or la visite de Benny Gantz intervient alors que Alger a rompu, en août, ses relations avec Rabat en raison "d'actions hostiles" du royaume et que le Front Polisario a décidé vendredi d'"intensifier" sa lutte armée contre le Maroc.

En rencontrant lundi à Washington son homologue marocain, Nasser Bourita, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a apporté un soutien appuyé au plan d'autonomie "sérieux et réaliste" prôné par le Maroc pour régler le conflit du Sahara occidental.

En outre, les deux parties ont souligné l’importance de "l’approfondissement continu" des relations maroco-israéliennes.

Pour Bruce Maddy-Weitzman, spécialiste des relations israélo-marocaines à l'université de Tel-Aviv, la première visite d'un ministre israélien de la Défense au Maroc en pleine tension entre les deux poids lourds du Maghreb ne semble être une pure coïncidence.

"Il est possible que dans un contexte de tension Algérie/Maroc, les Marocains (....) désirent montrer au monde - à leur propre population, à leurs rivaux algériens et à l'Occident - qu'ils approfondissent leurs relations avec Israël, avec tout ce que cela implique", souligne M. Maddy-Weitzman.

Pétrole, NSO

La société israélienne Ratio Petroleum avait annoncé le 29 septembre un partenariat avec Rabat pour l'exploration d'hydrocarbures au large de Dakhla, au Sahara occidental. Et l'Etat hébreu est aussi l'un des principaux exportateurs au monde de drones armés et de logiciels de sécurité comme le Pegasus de la société NSO.

Or les ventes de drones armés et de certaines technologies de pointe, à l'instar du logiciel-espion Pegasus, doivent être approuvées par le ministère de la Défense dirigé par M. Gantz.

Selon des informations publiées cet été par un consortium de médias, un numéro de portable du président français, Emmanuel Macron, figurait sur la liste de ceux visés par un service de sécurité de l'Etat marocain, accusé d'avoir eu recours au logiciel espion Pegasus. 

Le Maroc nie catégoriquement de son côté avoir acheté ce logiciel et a annoncé avoir déposé des plaintes pour "diffamation" contre des médias. 

Selon différentes ONG, Pegasus a d'ailleurs aussi été retrouvé cet automne dans des téléphones portables de militants palestiniens, dont la cause continue de mobiliser une partie de la société civile marocaine hostile à la normalisation avec Israël. 

Pour Bruce Maddy-Weitzman, le Maroc n'a pas abandonné la cause palestinienne, "mais a beaucoup d'autres intérêts, beaucoup d'autres bénéfices à tirer d'un recalibrage" de ses relations.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Short Url
  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Short Url
  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Short Url
  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.