AL-MUKALLA: Les Yéménites, entre autres des défenseurs des droits de l’Homme, des journalistes et des représentants du gouvernement, ont lancé une campagne sur les réseaux sociaux afin d’attirer l’attention sur les crimes continus des Houthis contre les enfants du Yémen.
En cette Journée internationale de l’enfant, les organisateurs de la campagne ont dit que les Houthis soutenus par l’Iran avaient recruté de grands nombres d’enfants pour les envoyer à la guerre et qu’ils en avaient endoctriné beaucoup d’autres, sans oublier que des milliers d’enfants ont été tués ou blessés à cause de mines terrestres plantées par la milice.
Mohammed Jumeh, délégué permanent du Yémen auprès de l'UNESCO, a déclaré que la poursuite des opérations militaires sanglantes menées par les Houthis dans la province centrale de Marib avait contraint les enfants yéménites à dormir dans le désert, sans refuge ni provisions.
Les Houthis ont endoctriné, formé et armé des milliers d'enfants yéménites, pour ensuite les envoyer sur les champs de bataille afin de combattre leurs adversaires, a-t-il ajouté.
«Au moment où les nations libres célèbrent la Journée internationale de l’enfant 2021, des enfants dorment sur le sable dans la province de Marib, au nord-est du pays, à cause des Houthis. Ceux-ci ont même armé des dizaines de milliers d’adolescents et les ont envoyés sur les fronts», a déclaré le responsable yéménite sur Twitter.
Le ministre yéménite de l'Information, Muammar Al-Eryani, a déclaré que, depuis que la milice houthie a pris le pouvoir vers la fin de 2014, des millions d'enfants sont privés d’éducation, de soins médicaux et d’une vie paisible.
«Le monde ne réagit pas aux crimes des milices houthies soutenues par l'Iran contre des millions d'enfants au Yémen qui sont désormais privés de leur droit à l'éducation, aux soins de santé et à une vie normale, en raison de la guerre déclenchée par le coup d'état.»
Les militants yéménites expliquent que la campagne en ligne ne cible pas seulement les groupes de défense des droits humains locaux et internationaux et le monde en général. Elle vise aussi à sensibiliser le public des zones contrôlées par les Houthis aux crimes commis par la milice.
Zafaran Zaid, avocate et militante yéménite des droits de l'homme, qui a été condamnée à mort in absentia par un tribunal dirigé par les Houthis en juin, a participé à la campagne en partageant des images graphiques d'enfants amputés qui ont perdu leurs jambes après avoir marché sur des mines terrestres posées par les Houthis.
«Dénoncer les crimes [des Houthis] pourrait toucher le grand public qui suit ce projet iranien en raison de la désinformation médiatique», a déclaré Zaid à Arab News, affirmant que la campagne servirait également à rectifier les informations diffusées en dehors du Yémen concernant la nature de la guerre dans le pays.
«Nombreux sont ceux qui pensent qu'il s'agit d'une guerre entre le Yémen et le Royaume d'Arabie saoudite. Ils ne savent pas que c’est une organisation terroriste qui a détruit l'État», a-t-elle déclaré.
La campagne en ligne visant à dénoncer les abus commis par les Houthis coïncide avec la décision des forces conjointes du Yémen de s'installer dans de nouvelles zones contrôlées par les Houthis, dans les provinces de Hodeïda et de Taëz.
Un responsable militaire local des forces conjointes a révélé à Arab News que leurs unités s’étaient introduites dans le district d'Al-Jarahi dans la province de Hodeïda pour la première fois depuis le début de la guerre, suite à des affrontements avec les Houthis soutenus par l'Iran.
D'autres forces auraient aussi affronté les Houthis dans le district de Maqbanah, dans la province de Taëz.
Avec le soutien aérien de la coalition arabe, les forces conjointes, terme générique désignant trois grandes unités militaires de la côte ouest du pays, progressent rapidement dans les deux provinces depuis qu’elles ont lancé, vendredi, une offensive en vue de prendre le contrôle des hauts plateaux stratégiques de Taëz et Hodeïda.
Dans la province centrale de Marib, des responsables militaires locaux ont déclaré lundi que les troupes de l'armée et les membres des tribus alliées avaient repoussé plusieurs attaques des Houthis dans des sites stratégiques au sud de Marib.
Appel au CTS
Les cinq ambassadeurs permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies au Yémen ont exhorté lundi le Conseil indépendantiste de transition du Sud (CTS) à collaborer avec le gouvernement internationalement reconnu afin de mettre en œuvre, sans plus tarder et sans qu’il n’y ait de restrictions, l'accord de Riyad qui pourrait mettre fin aux hostilités dans le sud du Yémen.
Les chefs de mission du P5 ont indiqué dans une déclaration commune qu'ils avaient abordé la question de la mise en œuvre de l'accord de Riyad et des principaux développements sur le terrain avec le chef du CTS, Aidarous Al-Zubaidi, à Riyad.
«Les chefs de mission du P5 ont encouragé le CTS à devenir un partenaire constructif du gouvernement yéménite, pour le bien du peuple», a indiqué le groupe P5 dans sa déclaration.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com