PARIS: Le président du RN Jordan Bardella a taclé Eric Zemmour, candidat putatif à l'élection présidentielle, en affirmant dimanche qu'un candidat à l'Elysée n'était pas "là pour faire du buzz et se faire plaisir".
Invité de BFM-TV, le N.1 du Rassemblement national a jugé que le polémiste d'extrême droite était là "pour divertir les journalistes" mais n'était "pas équipé" pour "aspirer présider la sixième puissance mondiale".
"On n'est pas là pour faire de la polémique, du buzz et se faire plaisir", a cinglé M. Bardella.
Il a estimé que M. Zemmour, candidat pas encore déclaré mais qui joue des coudes dans les sondages avec Marine Le Pen, "passe son temps à taper contre tout le monde" et notamment sur la candidate RN à l'élection présidentielle.
"Jamais il ne cite Emmanuel Macron", a-t-il encore relevé.
"On n’est pas là pour jouer (...) On n'est pas là à faire des tournées de bouquin", a encore commenté M. Bardella, invité à réagir sur l'Arlésienne que constitue actuellement l'annonce de la participation de M. Zemmour à la course pour l'Elysée.
Poursuivant sa critique, M. Bardella a estimé qu'Eric Zemmour "ramen(ait) le camp national 30 ans en arrière", avec les polémiques sur le rôle joué par Philippe Pétain pendant la Seconde Guerre mondiale ou la famille Sandler accusée par l'ex-éditorialiste du Figaro de vivre en "étrangers" après avoir choisi d'enterrer en Israël trois de ses membres, victimes de Mohammed Merah.
"Il s’enferme lui-même dans une forme de brutalité qui ne permet pas d’arriver au pouvoir", a considéré M. Bardella.
Celui-ci souligne cependant qu'en cas d'accession de Marine Le Pen au second tour du scrutin présidentiel, l'ambition sera de rassembler "tous ceux qui aiment la France, de Zemmour à Montebourg".
Le patron du RN a également réagi aux attaques du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, accusant M. Zemmour et le RN d'être "des formes d'+accélérationnistes+", une tendance de l'ultradroite qui vise à provoquer ou encourager des affrontements entre communautés.
"Il dissimule son bilan pitoyable par de l’agressivité à l’égard de ceux qui pointent du doigt son inaction", a-t-il critiqué.
"Je ne suis pas pour le choc de civilisation (mais) il a déjà lieu dans beaucoup de territoires", a-t-il encore jugé, fustigeant une immigration qui aurait "instauré une contre-société".