La situation se tend en Guadeloupe: le gouvernement envoie 200 policiers et gendarmes en renfort

Après quatre jours de blocages de routes et de l'accès au CHU de Guadeloupe, parfois émaillés de violences par des manifestants anti-pass sanitaire et vaccin contre le Covid-19, le gouvernement hausse le ton vendredi en annonçant l'envoi de 200 policiers et gendarmes en renfort. (Photo/AFP)
Après quatre jours de blocages de routes et de l'accès au CHU de Guadeloupe, parfois émaillés de violences par des manifestants anti-pass sanitaire et vaccin contre le Covid-19, le gouvernement hausse le ton vendredi en annonçant l'envoi de 200 policiers et gendarmes en renfort. (Photo/AFP)
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Publié le Vendredi 19 novembre 2021

La situation se tend en Guadeloupe: le gouvernement envoie 200 policiers et gendarmes en renfort

  • Un policier a été blessé jeudi selon le procureur de la République Patrick Desjardin
  • La mobilisation lancée par un collectif d'organisations syndicales et citoyennes contre le pass sanitaire et l'obligation vaccinale des soignants contre le Covid-19 ne faiblit pas

POINTE-À-PITRE : Après quatre jours de blocages de routes et de l'accès au CHU de Guadeloupe, parfois émaillés de violences par des manifestants anti-pass sanitaire et vaccin contre le Covid-19, le gouvernement hausse le ton vendredi en annonçant l'envoi de 200 policiers et gendarmes en renfort.

Ils seront sur place "dans les prochains jours", ont annoncé dans un communiqué commun les ministres des Outre-mer Sébastien Lecornu et de l'Intérieur Gérald Darmanin, en condamnant "avec la plus grande fermeté les violences qui se sont déroulées ces dernières heures en Guadeloupe".

La mobilisation lancée par un collectif d'organisations syndicales et citoyennes contre le pass sanitaire et l'obligation vaccinale des soignants contre le Covid-19 ne faiblit pas.

Elle se double désormais de violences commises par des émeutiers, notamment la nuit. Quatre immeubles à Pointe-à-Pitre, qui compte de nombreuses habitations en bois, sont parties en fumée dans la nuit de jeudi à vendredi, ont indiqué les pompiers à l'AFP.

Devant le CHU, les seuls véhicules autorisés à entrer restent les ambulances.

Jeudi, un barrage de pneus érigé dès l'aube par des manifestants, la plupart encagoulés selon une vidéaste de l'AFP, a été plusieurs fois démonté par les forces de l'ordre, remonté par les manifestants, puis finalement incendié, avant la reprise de la circulation.

Un policier a été blessé jeudi selon le procureur de la République Patrick Desjardin.

Les forces de l'ordre ont procédé à plusieurs interpellations, dont un pompier - placé sous contrôle judiciaire - transportant des pneus vers un barrage enflammé, et un jeune qui doit être déféré devant le parquet vendredi pour jets de projectiles et attroupement.

« Actes de vandalisme »

Au CHU, "les barrages routiers pénalisent énormément le personnel qui vient de tous horizons. On est obligé d’attendre que tout le monde soit présent pour démarrer et d’attendre que la relève soit présente pour continuer", explique à l'AFP Anne-Gaëlle Pascale, cadre de santé au bloc opératoire du CHU.

"Il y a du filtrage à l'entrée, notamment pour les internes dont certains sont empêchés de passer. L'un d'entre-eux a même été agressé par une personne cagoulée", affirme à l'AFP Cédric Zolezzi, directeur adjoint du centre hospitalier, déplorant l'absence "de dialogue".

La situation est d'autant plus complexe que depuis début novembre, "on est en personnel restreint" avec l'instauration de l'obligation vaccinale des soignants, rappelle Anne-Gaëlle Pascale. Ainsi, en chirurgie, 50% des effectifs habituellement au planning sont absents, même si "ça commence à revenir tout doucement".

Selon la direction du CHU, un peu plus de 87% des agents du centre hospitalier possèdent un pass sanitaire, mais certains personnels sont suspendus pour pass non valide, ce à quoi s'ajoute "une vague d’arrêts maladie", "sur consigne syndicale", accuse Cédric Zolezzi.

"Le coupable, c’est celui qui a mis l’obligation vaccinale", dénonce de son côté Sandro Sormain, secrétaire adjoint de l’UTS-UGTG: "Le personnel suspendu à 50%, ça veut dire que (ceux qui restent) font le travail de deux personnes. Donc à un moment on va avoir une rupture par rapport à la charge de travail".

Les équipes du CHU s'adaptent comme elles peuvent.

Jeudi, "les chimiothérapies par exemple n'ont pas pu être administrées", explique M. Zolezzi. Et "chacun donne du sien: un médecin anesthésiste remplace une infirmière anesthésiste, un aide-soignant remplace un brancardier, moi-même je suis sur plein de postes en même temps", raconte Mme Pascale.

Côté éducation, la rectrice de région académique, Christine Goff-Ziegler, a condamné jeudi "l'ensemble des actes de vandalisme et les entraves à la circulation" ou "à l’accès des établissements", dont les élèves "sont les premières victimes".

« Grosse perte d'activité »

Sur les autres axes routiers, y compris dans les petites routes des Grands Fonds, dans la campagne guadeloupéenne, des barrages continuent de bloquer le passage.

Nombre d'entre eux ont été démontés "par des riverains ou des automobilistes", témoigne Steve Salim, entrepreneur spécialisé dans les circuits courts agricoles, qui sillonne l'île pour assurer la livraison de ses paniers de légumes et accuse "une grosse perte" d'activité.

L'Union des Entreprises-Medef a condamné "fermement les entraves à la liberté de circuler". "Après des mois de mesures restrictives pour notre population et pour l'économie du pays, il est inacceptable de laisser prospérer cette spirale de l'autodestruction", a dénoncé l'organisation patronale dans un communiqué.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.