PARIS: Le candidat à l'investiture LR à la présidentielle Xavier Bertrand a fustigé Emmanuel Macron, selon lui "passé du président du +en même temps+, au candidat du 'tout et son contraire'", dans un entretien publié jeudi dans Valeurs actuelles.
"Emmanuel Macron est un homme miroir", a raillé le président des Hauts-de-France, estimant que "derrière le miroir, on ne sait pas ce qu'il y a".
"Regardez le nucléaire! En novembre 2018, il militait pour la fermeture de réacteurs nucléaires avant de changer du tout au tout après que j'ai fait du nucléaire une priorité stratégique et énergétique nationale", a-t-il lancé dans l'hebdomadaire.
Pour M. Bertrand, "M. Macron est si conscient que son bilan est désastreux qu'il s'est lancé dans une politique de distribution de chèques sans provisions" ces dernières semaines, "croyant acheter le vote des Français" en avril 2022.
"Tout cela ne trompera personne", veut croire le candidat à l'investiture LR à l'Elysée, donné à 14% d'intentions de vote dans le dernier sondage Harris pour Challenges publié mercredi, devant ses adversaires Michel Barnier et Valérie Pécresse (tous les deux à 10%). Les adhérents de LR désigneront le candidat de la droite pour 2022 lors du Congrès du parti du 1er au 4 décembre.
La situation d'Emmanuel Macron, qui ne s'est pas encore déclaré candidat à sa réélection, "est terriblement fragile", estime Xavier Bertrand: "Sa seule chance d'être élu, c'est d'avoir face à lui les extrêmes. Face à moi, et il le sait, il sera battu", répète-t-il.
"Déclassement économique accentué", "pays où la dette a explosé", "Etat qui n'est pas géré", "laxisme", "pays où l'islamisme règne en maître dans des quartiers", les maux socio-économiques sont nombreux aux yeux de M. Bertrand qui compte, s'il est élu président, "agir sur le réel" avec une politique "mari(ant) fermeté et humanité" pour "avoir des résultats".
M. Bertrand craint notamment l'"explosion sociale si l'on ne tourne pas très la vite la page de l'échec du quinquennat de M. Macron", trois ans après la crise des "gilets jaunes", "une première secousse".
Les Français "n'en peuvent plus des logiques de repentance, de la mise en cause permanente de leur pays, du +wokisme+...", assure-t-il enfin, estimant qu'il est "le seul à dire que je ferai, pendant mon mandat, une pause sociétale".